Liber Tolosa - Le Languedoc
sur CDS Editions au format (8.8 Mo)
Contient : pèlerins (7)(...) Via Tolosana : Que dire de plus sur le Languedoc que je parcours à cheval, chantant sa beauté en y cherchant ma dòmna. Peut-être vous narrer ce que je sais despèlerinsque je croise sur la Via Tolosana. C'est en effet l'une des principales routes de pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle : la « voie toulousaine ». (...)
Les trois autres chemins sont : la Via Podiensis, qui part du Puy-en-Velay, la Via Turonensis, qui passe par Tours et la Via Lemovicencis, qui traverse le limousin. Vous comprendrez alors pourquoi on l'appelle ainsi, elle passe par Toulouse pardi ! Les nombreuxpèlerinsavec lesquels j'ai pu discuter m'ont assuré que c'était la plus courte des quatre. Elle rassemble au départ d'Arles, ceux venant d'Italie et d'Allemagne. (...)
Une particularité de cette voie, contrairement aux autres, est qu'elle ne traverse pas les Pyrénées à Roncevaux, mais passe par le col du Somport, ne rejoignant ses soeurs que plus loin en Espagne au niveau de Puente la Reina. Lespèlerinsqui empruntent ce chemin, partent donc d'Arles et franchissent le Rhône près de Saint-Gilles-du-Gard. (...)
Cette partie du trajet ne semble pas être des plus palpitantes. Elle donne peut-être un avant goût de la traversée des Pyrénées. Une chose est sûre, lespèlerinsne sont pas mécontents d'arriver à Castres. Toulouse n'est pas encore tout près, mais la progression devient plus facile à compter d'ici et jusqu'à Pau. (...)
On pénètre dans la cité par la porte Saint-Etienne, dans un axe est-ouest jusqu'au faubourg Saint Cyprien. De nombreuses jacquères et hospices accueillent lespèlerins. En premier lieu, l'Hôpital Saint-Jacques du Bout-du-Pont, qui officie dès 1121. En dehors de l'hôtellerie de l'abbaye de Notre Dame de la Daurade, une forte concentration d'hôpitaux se situe dans le bourg, autour de la basilique St Sernin. (...)
D'abord l'hôpital Saint-Sernin, puis peut-être un des plus anciens, l'hôpital Saint-Raymond (vers 1080) et l'hôpital de Grandselve (1147) dont la fonction évolua petit à petit vers un hôtel réservé aux moines et auxpèlerins. D'autres établissements plus éphémères ou moins spécialisés reçoivent également le flot incessant depèlerins, notamment les hôtelleries de la rue des auberges menant au Pont Vieux. Partant de Toulouse, une alternative se présente aux dévots : passer par Muret et Saint Bertrand de Comminges avant de rejoindre Oloron-Sainte-Marie. (...)Permettez-moi de planter le décor : le Languedoc, ces vastes terres du sud de la France. Ce terme qui n'est apparu qu'aux alentours du 13ème siècle, par opposition à langue d'Oïl parlée dans le nord, désigne simplement l'ensemble des contrées où l'on parle, je devrais dire où l'on chante, ma belle langue, la langue d'Oc. Oc signifiant oui en occitan, une déformation du mot latin hoc. Nous parlerons aussi d'Occitanie, même si la région alors désignée est plus étendue en superficie et que cette ...