Liber Tolosa - Les cathares
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Contient : hommes (13)(...) L'âme, tombée par mégarde dans le monde matériel et tentée par Satan, ne peut reprendre sa place auprès de Dieu que si elle atteint la Vérité suprême, qui fut révélée auxhommespar le Christ à travers le baptême. Baptême ou 'Consolamentum' Le baptême cathare est un rite de transmission de la connaissance. (...)
Ce consolamentum est à la fois baptême pour les novices, marquant leur entrée dans la vie religieuse et une extrême-onction pour le salut des mourants. Il est aussi utilisé pour l'ordination des membres du clergé : les Bons òmes ou BonsHommes. Administré par un autre Bon Homme ou Bonne Femme (les termes Parfait ou Parfaite seront plus tard employés par les Inquisiteurs), il consiste en une présentation du Nouveau Testament, une lecture de l'Evangile selon saint Jean, des récitations de prières (Pater, Bénédicité et Adoremus). (...)
Le simple croyant, lui, soumis à l'emprise du Mal, peut vivre normalement, mais il doit avoir la foi, aspirer à la vertu et écouter les prédications des BonsHommes. L'Eglise cathare est divisée en évêchés depuis le concile de 1167 à St Félix en Lauragais : Agenais, Toulousain, Albigeois, Carcassès. Chaque évêque est assisté de deux coadjuteurs et de diacres, tous élus par les communautés de BonsHommeset de Bonnes Femmes. Ils dispensent aux fidèles les préceptes de la religion par la prédication itinérante (publique ou clandestine). (...)
Elle n'exerce aucun pouvoir temporel, ne possède aucun bien foncier, n'exerce aucune tutelle d'ordre fiscal ou social. Elle est cependant riche des dons des croyants et du revenu du travail des BonsHommes. Les deux coadjuteurs sont appelés fils majeur et fils mineur. A terme, le premier finit généralement par remplacer l'évêque. (...)
fils majeur Raymond Agulher - fils mineur Pons Bernardi (prêchant depuis 1200 à Cabaret). 1230 Raymond Agulher. BonsHommeset Bonnes Femmes dès 1202 : - Raimon Bernardi (diacre à Laurac). - Isarn Capel (Caraman). - Raimond Aimeric (Villemur). (...)
Félicie, la mère de l'actuelle seigneur du castrum, était présente, vêtue, comme son statut l'exigeait de la simple robe noire des prédicateurs de l'église. Il put apercevoir également les deux autres BonsHommes, Peire et Raimon. C'était ce dernier qui, un an auparavant, lui avait octroyé le baptême par l'esprit, par une simple imposition des mains et l'avait guidé dans la voie du Bon Christianisme. (...)
Le château, massif, était entouré d'une douzaines de bâtisses autour desquelles des campements avaient été dressés, destinés à accueillir tous les BonsHommeset Bonnes Femmes de la région. Il régnait là une atmosphère particulière, à la fois joyeuse et solennelle, troubadours et amuseurs y côtoyaient austères personnages et simples artisans. (...)
Près de l'entrée du castrum, deux énormes torches avaient été allumées trois personnages étaient apparus et contemplaient le rassemblement. Deuxhommeset une femme habillés de noir, aussi immobiles que des statues. Il émanait d'eux, et, surtout, du personnage central, dont il ne distinguait pourtant que la silhouette, une aura de force, de pureté spirituelle intense, comme s'ils n'étaient que les réceptacles passagers d'une lumière divine, comme si leur âme n'attendait que la fin de la réunion pour se libérer à tout jamais des entraves du monde terrestre, ce monde sans Dieu où ils étaient tous condamnés à vivre... Peu à peu, BonsHommeset Bonnes Femmes les rejoignirent, un par un ou par petits groupes et disparurent tous, happés par l'obscurité, à l'intérieur des murailles... Les croisades Albigeoises : Je reprends ici l'histoire laissée en friche par mon prédécesseur, il me faut en effet - le récit ne serait pas complet sans cela - m'exprimer au sujet des heures les plus sombres de notre belle région, celles où le sang coula et coula encore, irriguant tel un fleuve les terres de Languedoc, celles où des centaines de milliers d'hommeset de femmes périrent sous les coups des croisés et dans les flammes des bûchers érigés par les envoyés du pape. Du catharisme, point ne sera plus question ici, car il a fort bien été évoqué un peu plus haut... Non, il sera ici question du conflit larvé entre la couronne de France et le comté de Toulouse, entre la passion de notre peuple et le conflit engendré par l'insistance des trois légats... De la chute d'une dynastie et de la ruine d'une culture. Tout commence avec l'avènement du pape Innocent III, en janvier 1198 et sa volonté d'avoir sa propre croisade à tout prix. (...)
A peine confiée aux frères prêcheurs, un tribunal d'inquisition s'installe à Toulouse fin 1233. Face à ceshommes, les cathares, réfugiés pour la plupart dans le castrum de Montségur, sous la protection, depuis 1232, de Raymond de Péreille, attendent leur heure. (...)
Si je ne suis pas revenue auprès de lui à la nuit tombée... Elle laissa sa phrase en suspend. Les deuxhommesbaissèrent la tête et s'écartèrent en silence. Dehors, la brise apportait des odeurs de terre mouillée et d'herbe fraîche. (...)Les cathares : Ce terme, inventé par Eckbert de Schönau en 1163 vient du grec katharos, qui signifie « pur ». C'est sous ce nom que l'on désigne la communauté hérétique de croyants qui se sont répandus dans le Languedoc aux 12ème et 13ème siècles. Le catharisme est issu d'une pensée dualiste du 3ème siècle de notre ère. Manès (aux alentours de 240), reprenant les enseignements du Perse Zarathoustra (7ème siècle avant notre ère), prêchait un ensemble de croyances au sein desquelles un dieu ...