La chute de Frendian
sur Les Ombres d'Esteren au format
Contient : regard (6)(...) Je vis les yeux verts étinceler dans la pénombre du sous-bois brumeux. Puis se détourner. La créature était partie. Je me laissai tomber au sol, leregardtourné vers la riche canopée d'un vert lumineux, à travers laquelle perçait un soleil d'or... Cela faisait des jours que je n'avais plus été si calme, que je ne m'étais pas senti si bien. (...)
- J'ai bien peur que vous ne puissiez jamais apprendre le secret pour lequel vous êtes venu, monsieur. Sonregarddur et perçant me fixait. - Je suppose que vous n'y êtes pour rien, continua-t-elle. Je ne comprenais absolument pas de quoi elle parlait. (...)
Je partis donc avec la comtesse et sa suite. Plusieurs hommes en armes nous accompagnaient et je ne manquais pas de remarquer leregardinsistant que certains d'entre eux me jetaient. Les autres étaient aux aguets. Le vent soufflait fort ce matin-là, et les nuages couraient dans le ciel, loin au-dessus des arbres dont les branches dansaient. (...)
J'avais la même impression que celle qui m'assaillait dans la forêt au-delà du cercle de pierre, comme si unregardmalveillant nous couvait. Les hommes autour de moi devaient ressentir la même chose ; tous regardaient de part et d'autre du sentier forestier d'un air tendu, et certains avaient déjà dégainé leurs armes. (...)
Mais le plus terrible était l'absence de la tête de l'homme ; le cou n'était pas tranché net mais présentait d'affreuses blessures irrégulières comme à la suite d'une traction d'une puissance phénoménale. C'est lorsque je vis leregardeffaré de certains hommes que je découvris la partie manquante... Elle se trouvait à au moins six mètres du sol, coincée entre les branches de l'arbre, probablement lancée là-haut après avoir été arrachée du cou. (...)
Je ne suis pas coupable. Aucun homme ne pourrait commettre une telle horreur. Elle se tourna vers moi avec unregardaussi froid que la glace puis pressa le pas pour s'éloigner. Le message était clair. Au village, les gens qui nous voyaient arriver nous entouraient et nous pressaient de questions. (...)Je poussais ma monture au-delà de ses limites. En fait, elle les avait déjà dépassées depuis longtemps, et je craignais qu'elle ne me lâche à tout moment. Mon cheval était hors d'haleine, mais il fallait pourtant qu'il tienne le coup... Je devais atteindre au plus vite le comté de Frendian, et là je serais sauf. Penché sur l'encolure de ma monture pour éviter les branches basses de la forêt, je jetai un coup d'œil en arrière ; au travers de la brume et des frondaisons, je pus voir de nouveau ces trois ...