Etude de cas : la légende de l'arc de pouvoir
Lors d'une des conférences données à Rennes au festival de jeu Terminus Ludi, l'un des participants a exposé un cas de problème lors d'une campagne que je vais reprendre et « diagnostiquer » ici. Je vous invite à partager votre analyse sur le sujet en commentaire ou sur le forum. Voici en attendant la mienne. Le cas est le suivant : lors d'une campagne médiévale fantastique, l'un des joueurs insiste lourdement auprès du meneur pour obtenir un objet magique bien particulier : un arc qui est capable ...Contient : objet (13)(...) Le cas est le suivant : lors d'une campagne médiévale fantastique, l'un des joueurs insiste lourdement auprès du meneur pour obtenir unobjetmagique bien particulier : un arc qui est capable de tuer un adversaire en un seul et unique coup. Le meneur refuse dans un premier temps puis finit par céder et accorde l'objetau personnage. Lors du scénario suivant, en tout début de campagne, lors de la scène finale, le grand méchant apparaît en arrière plan de la bataille et bien sur ce qui devait arriver arriva : le personnage se saisit de son arc et... extermine d'un coup le grand méchant, mettant en l'air la campagne du meneur savamment préparée. (...)
Dans notre cas, le meneur n'a pas su être ferme jusqu'au bout et a fini par céder à un « caprice » d'un des joueurs. Cela a sûrement créé pas mal de jalousie autour de la table et a amené unobjetdéséquilibré dans le jeu. Même face à l'insistance du joueur, le meneur aurait du refuser en bloc l'objet, quitte à proposer une alternative (un autreobjet: « un tel arc n'existe pas, mais par contre tu as entendu parler de tel ou tel bouclier magique » par exemple) afin de ne pas frustrer le joueur, ou bien de revoir sa copie en proposant unobjetun peu plus équilibré.C'est justement l'équilibrage la 2ème piste qui vient à l'esprit face à cette anecdote. Si le personnage souhaite obtenir unobjetmagique il faut que ce dernier soit équilibré. Dans ce cas pourquoi ne pas introduire l'objet(en en faisant par exemple l'objetd'une quête ou d'un scénario difficile, afin de donner un sens à sa valeur) mais soit le limiter (l'arc existe mais il faut utiliser des flèches magiques bien particulières en quantité très limitée ou qui doivent avoir été trempée dans du sang de tel ou tel animal) soit en faire unobjetà double tranchant (l'arc est maudit, son utilisateur devient petit à petit accroc/maléfique/dangereux, même pour ses compagnons, ou est doué d'une conscience propre et souhaite de plus en plus de sang pour se satisfaire). Dans ce dernier cas, non seulement l'objethérite d'une grande limitation, mais en plus le joueur hésitera à 2 fois avant de s'en servir et qui plus est, cela donne de bonnes amorces de scénario, que ce soit pour trouver l'objetou pour gérer les conséquences pour le personnage qui le détient.Enfin la dernière piste à creuser vient de la structure de la campagne. Il est parfois important que les personnages identifient rapidement qui est le grand méchant pour donner une continuité et un suivi à la campagne. D'où le fait de révéler l'identité au grand jour assez rapidement. Mais il faut être vigilant dans ce cas à s'assurer que la logique est maintenue et que le combat ne se déroule pas tout de suite : soit les personnages peuvent tenter de l'affronter, se rendre compte de sa puissance et rebrousser chemin (même si cette option laisse toujours une chance aux joueurs de faire une réussite critique au mauvais moment...) afin de rechercher ensuite un point faible ; soit le combat n'a pas lieu car la situation ne s'y prête pas (lieu mondain, en public par exemple) ; soit les personnages ne sont pas encore sur que c'est bien le grand méchant qu'il faut abattre. Dans notre cas, connaissant la puissance de feu du groupe avec l'arc de pouvoir, il était très risqué d'exposer le grand méchant à portée de tir ! Il aurait fallu soit mettre le grand méchant hors de portée de l'arc, soit lui donner un pouvoir /objetmagique pour contrer les pouvoirs de l'arc (défense contre les projectiles, le défi des joueurs étant ensuite de trouver un moyen d'annuler cette protection), soit contraindre le groupe au corps à corps et non au seul combat à distance (à condition que les pouvoirs de l'arc ne fonctionnent pas au contact). (...)