Introduction
sur Le Terrier
C'était un hiver froid et sec, mordant, qui attaquait le sol et les arbres et ralentissait le cour des rivières. Les deux femmes cheminaient lentement en suivant le vieux sentier de hallage, le long de la Gisten. Le cheval de la première caracolait un peu en tête, le poitrail gonflé de son importance, les yeux à demi-plissés. Sa robe était d'un noir de jais, si on exceptait cette curieuse tâche sous l'œil qui lui avait valu son nom. Komma était un cheval eisenör puissant, immense, taillé pour des ...Contient : villages (2)(...) Depuis qu'elles avaient passé le Rotstrom, la frontière entre les deux Königreiche du nord de l'Eisen, elles n'avaient croisée que desvillagesabandonnés ou en ruine. Le Wische avait, plus que toute autre principauté, souffert de ces trente années de guerre civile. (...)
Les fermes étaient vides, parfois abandonnées depuis si longtemps que les toits avaient fini par s'effondrer après quelques hivers particulièrement rigoureux, lorsque la tempête soufflait du nord, depuis la mer du Commerce. Lesvillagesn'étaient pas mieux lotis. Seuls s'y serraient encore des vieillards hagards et fatigués, au regard vide, abandonnés de Théus et des hommes. (...)