Le Journal de Pochikalaan
sur Chez Demehet au format (158 Ko)
Avant propos : Plus que de révolutionner la littérature française, les pages qui suivent entendent être un récit fidèle des péripéties de quelques héros en un monde nommé Glorantha. Cependant, encore faut-il s'entendre sur le sens du mot « fidèle ». C'est pourquoi l'auteur tient à préciser que certains passages, tant pour des besoins d'écriture que de cohérence du récit ont du être un peu « revu » par rapport aux faits qui furent réellement joués. Néanmoins, que les protagonistes de cette histoire ...Contient : brume (13)(...) Cependant, malgré ce stratagème le monstre se rapprochait de moi, abattant à coups de pâtes les arbres qui lui obstruaient le passage, arrachant de la gueule les branches encombrantes. Un voile debrumematinale recouvrait encore la partie de la forêt dans laquelle nous étions maintenant, la fatigue de cette course troublait ma vision et plusieurs fois je trébuchais sur une racine ou ne remarquais qu'au dernier moment une branche qui se trouvait en travers de ma route. (...)
Plus j'avançais et plus j'avais l'impression que les arbres étaient vivants. On aurait cru qu'ils tentaient de me faire tomber ! Et cettebrumequi s'épaississait n'arrangeait rien ! J'étais obligé de ralentir le train pour ne pas m'assommer contre un tronc. (...)
Là-bas, derrière moi, il me sembla voir les arbres empoigner de leurs branches la gigantesque créature reptilienne qui me poursuivait, celle-ci se débattait vainement contre des lianes vivantes et contre des branches qui paraissaient l'assaillir. Je repris ma fuite. C'est alors qu'un voile debrumepassa. Je fis quelques pas supplémentaire et... je me retrouvais dans une petite clairière verdoyante ! (...)
Au centre de la clairière, quatre roulottes formaient un cercle autour d'un feu de camp dont la fumée se perdait dans le brouillard ambiant. A cet instant je réalisais ce qui se passait ; labrume, les roulottes, un lieu différent ; j'étais en Aorten Urpass ! Rassuré et ne craignant plus mon poursuivant, je m'approchais du feu de camp. (...)
Aussitôt, un démon, le même qu'autrefois, s'agita dans les flammes. Je sautais en arrière, dégainant ma hache. Un filet debrumes'étendit autour de moi me cachant la vu de mon adversaire. Quand il fut passé, j'étais seul dans la clairière. (...)
Quelle ironie du destin ; des morts travaillant la terre afin qu'elle produise de quoi sustenter les vivants ! Poursuivant leur route dans labrumematinale qui restait accrochée aux sommets rocheux mes amis virent quelques temps plus tard une seconde troupe s'avancer vers eux. (...)
Un bref conciliabule mit chacun au fait de la situation. Mais, alors que le petit groupe recommençait à avancer, un ban debrumetomba sur la montagne, plongeant les lieux dans une semi obscurité au sein de laquelle on ne distinguait qu'à grand peine ce qui se trouvait au-devant de soi. (...)
Je levais les yeux au ciel et constatais avec surprise que la lune rouge était à nouveau présente dans le ciel, alors que depuis notre arrivée sur Genert nous ne l'avions plus vue. Etions-nous revenus sur notre monde ? Il n'y avait pourtant pas eu debrumecette fois-ci. D'ailleurs la foret environnante n'était pas celle de Dorastor et aucune des étoiles de notre ciel n'était visible. (...)
A peine avais-je prononcé ce nom que tout autour de nous disparu ! Nous étions une fois de plus enveloppés debrume. Une immense fatigue nous submergea. Je perdis connaissance. C'est Galaor qui me réveilla. Nous étions tous couchés de ci de là autour d'un feu de camp éteint. (...)
C'est ce que nous fîmes, dépassant rapidement les hommes et les femmes qui gravissaient un à un les marches de l'escalier. Je tentais d'apercevoir une dernière fois la déesse araignée, mais je constatais qu'un voile debrumes'était abattu au-delà de la porte, ne laissant plus filtrer que l'ombre de ceux qui en franchissaient le seuil. (...)
Je prends peur et sors pour retrouver mon frère. Nulle trace de lui, j'aperçois seulement au loin un éclair de cape rouge qui disparaît dans labrume. Est-ce Ganalaan ? Je ne lui connais pas de tel vêtements... Soudain, j'ai la sensation qu'un voile s'écarte dans le rêve et je se profiler un homme dont je n'arrive pas à distinguer les traits. (...)
Je lui posais mentalement toutes ces questions auxquelles il répondit de manière fort décousue. Pochikalaan... Cela fait si longtemps... Ces dernières années ont été comme un cauchemar... Un voile debrumesemblait s'être abattu sur mon esprit... Mais lorsque je t'ai revu en Dorastor quelques brides de souvenirs sont remontées... Mais c'était comme en rêve... Tu es mon premier véritable souvenir depuis près de 20 ans... J'en ai parlé à mes supérieurs, ils m'ont coupé la langue et m'ont vidé le crâne... Mais aujourd'hui à nouveau, j'ai retrouvé mes souvenirs en te voyant à la table des négociations... Je ne comprends pas ta détermination, comment voulez-vous résister... Nous sommes plus nombreux, plus aguerris et ma monture peut à elle seule anéantir toute votre cité... Dis-moi quelle est la force qui vous anime... Est-ce que ta foi en Yelm serait plus forte et plus juste que la cause que je sers... Pourquoi je t'ai quitté il y a 20 ans ? (...)
Plusieurs fois nous nous sommes retrouvé là-bas, comme en rêve et nous avons constaté d'étranges similitudes entre ce monde et le notre. En général le passage d'un monde à l'autre est matérialisé par la présence d'un ban debrumequi rend indistinct le paysage du monde de départ et qui en révèle un autre quand il se lève. La caravane des tziganes semble elle aussi régulièrement présente, comme s'ils avaient la possibilité de voyager à leur guise entre les époques. (...)