Le Salut du Coadjuteur
sur La Cour d'Obéron au format (107 Ko)
Ce scénario est conçu pour des personnages appartenant à la clientèle de la Maison de Guise. Il convient à une troupe de personnages courageux comprenant au moins un ou deux combattants et de bons diplomates. La présence d'un aristocrate est vivement recommandée ; celle d'un ec- clésiastique peut s'avérer à double tranchant : précieuse dans certaines circonstances, périlleuse dans d'autres. L'histoire : 1) La fuite du coadjuteur. Jean d'Aigremont, chanoine du chapitre de la cathédrale ...Contient : mort (18)(...) Le coadjuteur se trouve bien dans l'hôtel particulier de Monsieur de Ginvilliers, son neveu, mais il est à l'article de lamort, et il est intransportable. Il souffre d'un 'Flux de ventre' (une péritonite), et ses heures sont comptées. (...)
Par la suite, il apprit de sources indirectes qu'elle avait regagné son village natal, où elle avait donné naissance à un fils. A la veille de samort, le coadjuteur veut réparer sa faute : il demande aux PJ de retrouver ce fils inconnu et de le lui ramener avant qu'il ne rende son dernier soupir. (...)
Louiset est donc très exposé. Si les PJ laissent se passer la bataille sans se soucier du jeune homme, il trouvera lamortau cours du combat. S'ils sont prisonniers, les PJ pourront profiter de l'engagement pour s'échapper, voire récupérer des armes sur des blessés ou des morts. (...)
Toutefois, personne ne sait à quelle armée ils appartiennent, et les bruits les plus contradictoires circulent à propos de leur nombre et de leur camp. 2) Le coadjuteur sur son lit demort. N'importe quel habitant pourra indiquer aux PJ l'hôtel de Ginvilliers. Il s'agit d'une grosse maison de pierres construite au XV° siècle, située à l'angle de la place de l'Eglise. (...)
Ils veillent le R.P. d'Aigremont, et confirmeront les dires de son neveu : le coadjuteur est à l'article de lamort. Paludier pourra préciser que le coadjuteur souffre d'un flux de ventre ; qu'il a opéré plusieurs saignées (en témoigne une bassine pleine de sang dans un coin de la cuisine, où un roquet efflanqué lappe goulûment), mais que même ce remède souverain s'est avéré inefficace. (...)
Si les PJ font mine de connaître Blaumann et promettent d'intervenir, ils pourront à peu près tout demander aux villageois. N'importe qui pourra leur annoncer lamortde Cathau Langer et le départ de son fils Louiset, des années plus tôt. Mais nul ne sait où Louiset est parti ; toutefois, nombre de villageois s'empresseront d'ajouter que le curé, le père Billon, sait sans doute quelque chose. (...)
Mais les villageois et le père Billon feront tout pour retenir les PJ, leur certifiant qu'ils vont vers unemortcertaine, allant même jusqu'à s'agenouiller devant eux et accrocher les rênes des cavaliers pour les empêcher de partir. (...)
L'orée du bois qui borde l'entrée du bourg est chargée d'une quinzaine de pendus aux visages violacés, à demi-dénudés. Certains ont eu les pieds brûlés, d'autres ont reçu de profondes blessures avant d'être mis àmort. Une nuée de corbeaux couvre les branches où on les a suspendus. L'Eglise du village brûle, dégageant l'épaisse fumée que les PJ ont aperçue depuis la sortie de Mennecy. (...)
C'est aussi par son truchement que les PJ pourront enfin connaître les circonstances exactes de la trahison de Reiner Blaumann et les conditions de lamortde René de Jouy, baron de Saint-Vrain. Si les PJ lui parlent de Louiset, François de Bruyères ravale ses larmes, son visage se durcit, et il refuse de répondre aux PJ. (...)
Pour se protéger du froid, elle a jeté sur ses épaule une mante doublée de fourrure. Portrait moral : Marguerite de Jouy a été choquée par lamortde son mari ; elle sanglote sur son meurtre, mais elle crie aussi vengeance. Dotée d'un caractère de fer, elle refuse de quitter son domaine, et jure de faire rendre gorge à ces démons de luthériens pour lamortde son époux. Aveuglée par le chagrin et par la haine, elle dirige toute sa maisonnée tambour battant, fustige la lâcheté de ceux qui veulent fuir, ranime le courage défaillant des soldats de son mari. (...)
Elle clame que les huguenots devront lui passer sur le corps avant de s'emparer de Saint-Vrain. Sa colère lui fait perdre toute mesure, et elle sera la première à exiger lamortdes PJ si on les soupçonne d'accointance avec le Prince de Condé... Parler en sa présence de Louiset, qu'elle déteste doublement pour avoir déshonoré sa fille et pour faire partie des troupes de Blaumann, provoque chez elle des crises de rage. (...)
Elle s'estime déshonorée par la découverte de sa liaison avec Louiset, elle pleure son amoureux exposé au feu de la guerre, et, de façon très irrationnelle, elle s'estime en partie responsable de lamortde son père parce que Louiset, qu'elle aime toujours, combat dans les rangs des lansquenets. De plus, elle est écrasée par la personnalité et la rancoeur de sa mère, qui tient le même raisonnement qu'elle. (...)
Portrait moral : La grosse Bertrade fut la nourrice d'Eleonore, qu'elle aime comme sa fille. La mésaventure avec Louiset et le scandale qui suivit l'ont mise dans tous ses états ; mais lamortde Monsieur le baron, la colère insensée de la baronne ont achevé de la paniquer. Elle est persuadée que sa petite Eleonore et elle-même vont terminer violées et étripées par une centaine de ces diables de luthériens, et elle passe le plus clair de son temps à se lamenter et à sangloter. (...)
Portrait moral : Sec, intransigeant, autoritaire, Pierre de Chamarande est l'exemple du vieil officier. Il s'estime déshonoré par lamortdu Baron de Saint-Vrain, et il est aussi intérieurement gravement affecté par la disparition de ce suzerain à qui il avait appris les armes et qu'il aimait comme un fils. (...)
Portrait moral : Complètement dépassé par les événements. L'indifférence de Mademoiselle Eleonore le désespère, lamortdu Baron l'a choqué, et il a perdu beaucoup de ses illusions de jeunesse. Il est secrètement honteux d'avoir dénoncé Eleonore et Louiset, mais il se réfugie derrière des prétextes chevaleresques (il fallait sauver l'honneur d'une jeune aristocrate compromise avec un valet), et il en veut toujours à Louiset. (...)
Ils défendent leur terre natale, aussi sont-ils peut-être plus déterminés que des soldats de métier. Mais chez les gens de Saint-Vrain, lamortdu Baron a sapé une grande partie de leur énergie, et seule l'autorité de Pierre de Chamarande peut encore les maintenir en état de combattre. (...)
Portrait moral : Louiset est abasourdi par la situation : coupé de Saint-Vrain et de la jolie Eleonore, son premier amour, mêlé à la méchante affaire où le Baron de Saint-Vrain a trouvé lamort, et maintenant lancé dans les dangers et les horreurs de la guerre !... Il subit passivement les événements, et les PJ auront fort à faire pour l'arracher à son enseigne et défendre ses intérêts. (...)