Nouvelle : Une fleur pour la princesse
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Lorsque j'arrivai enfin en haut de la colline, je me mis à penser à toute cette sombre histoire... Oh certes, je n'étais pas un grand poète ou ne possédais pas des qualités de conteurs comme les compagnons de la guilde des bonnaventures mais quand même... Il y avait certainement dans ce que je venais de vivre une leçon à tirer ou un message à laisser à ceux qui font une confiance aveugle à ce que leur dicte leur cœur. L'ignorance et la naïveté ont cette vertu qui permet aux faibles, aux timorés ou ...Contient : voix (34)(...) -Oui, je vois et vous avez présumé de vos capacités à supporter la vinasse infecte qu'ils servent dans ce bouge. Reprit lavoixque je percevais maintenant comme infantile. -C'est que la monnaie se fait rare : on est bien obligé de se contenter de ce qu'on a. (...)
Franchement je te trouve trop jeune pour venir deman... Elle me coupa la chique sèchement, ses sourcils prirent un méchant pli sur son front clair et savoixse fit plus aiguë. -Permettez monsieur Chat... Je suis malade et désespérée. Je n'ai pas le temps d'observer vos jérémiades d'aviné. (...)
Je devinai la bave à la commissure de ses lèvres. Il se retourna vers les trois autres qui se tenaient un peu plus loin et posant sa main en porte-voix, il gueula: -Et ta femme, Chef ? Elle a pas trop mal à la tête ? -Elle ira mieux dans quelques sabliers. (...)
Il tira ma jambe d'un coup sec en appuyant sur un point sensible. Je m'écroulai violemment sur le dos, presque paralysé. Unevoixsubmergea au-dessus de la vague de ma douleur: Maavira qui criait : 'Frappe les tous et assomme Chat ! (...)
Elle se promit de ne jamais chercher à comprendre totalement l'homme de sa vie : elle aimait trop le son de savoix... Elle emboîta son pas derrière Marik, et doucement, ils gravirent le monticule rocheux. De légers relents de chair calcinée leur parvinrent aux narines. (...)
Une perle de jus gouttait lascivement à la base du fruit. Marik resserra la main sur la tige pour cueillir le fruit mais quelque chose d'étrange arriva. Unevoixmurmura dans sa tête: -Arrête ! Ne me mange pas gentil nain ! Je n'ai pas encore fini de mûrir ! (...)
Elle se plaça de manière à pouvoir observer Nasht et s'accroupit dans les hautes herbes pour soulager son besoin naturel lorsqu'unevoixrésonna dans sa tête. -Houla ! Houla ! Gentille lutine ! Ne me pissez point dessus ! Je ne mérite point pareil outrage ! (...)
Un éclair traversa soudainement son esprit : le visage de ses compagnons d'aventure, une cuite mémorable à la houppebrune, une petite Dorli qui allait mourir, le territoire de Raalaojni, la hache qu'on lui avait achetée... Il s'adossa contre un gros rocher et commença à se parler àvoixhaute. Mais ça restait trop confus. Trop de choses se mélangeaient... Le trône qui lui était destiné, la gamine qui lui demandait avec un étrange regard de devenir son protecteur en lui donnant un objet, la tête d'un brigand qui roulait, un rêve bizarre et dérangeant où il abattait un coup de hache sur son pote Marik. Non, penser, même àvoixhaute, n'était pas une sereine activité pour quelqu'un comme lui. Lui, il préférait l'instinct, réagir tout de suite quand un problème "physique" se posait. (...)
Ch'uis là, à penser comme un crétin de citadin pour rien, alors qu'avec ma tranche-tête... -Tu ne trouves pas que c'est un peu primaire comme raisonnement ? Lui répondit alors unevoixqui semblait sortir de nulle-part. Nasht n'était pas le genre de bougre à s'en laisser conter. Il sortit donc ses griffes, prit appui sur le rocher et brailla laconiquement: -T'es qui toi ? Lavoixrépondit avec un accent de sournoiserie. On eut dit qu'elle voulait jouer avec lui. -Hé bien je suis ta hache pardi ! (...)
Une forme bougeait près du plus gros bloc de pierre, une forme bipède de petite taille qui se trouvait juste à côté de deux autres formes bipèdes endormies. La forme cria encore une nouvelle fois, c'était une forme qui ne pouvait pas chanter, savoixétait trop horrible. Le roitelet décida qu'il valait mieux rester, pour l'instant, bien caché là-haut. Les bipèdes avec les grossesvoixaimaient peut-être manger les oiseaux... Marik gueula lorsqu'il se réveilla. Une bordée de jurons bien sentis dont les vedettes étaient, encore une fois, le plus vieux métier du monde et les plus basses fonctions organiques. (...)
Il plongea son regard dans ses yeux sombres à travers le miroir, pour se donner une sorte de distance - non pas qu'il ne fut pas capable de soutenir son regard - mais parce que la conversation prenait un tour plus professionnel. Savoixse fit plus glacée, mais il n'abandonna pas le tutoiement. -Je lis quelque chose de sombre en toi Laïdrella. (...)
Il n'y avait pas beaucoup de bruits d'animaux, ni de sons. Tout juste, pouvait-elle ressentir la brise qui caressait ses cheveux blonds. -Ca va ? Fit unevoixétrange et fluette. Elle releva la tête, presque étonnée de pouvoir le faire sans difficultés ; le serpent, en elle, lui hurlait qu'elle était blessée, que ses jours étaient comptés. (...)
Il était posé comme une statue, les pattes avant collées le long de son poitrail, dans cette posture qu'ont les chats en céramique qu'on vend en Aligie. -On a à parler... Mais je peux comprendre si tu as besoin de temps pour te reprendre... Lavoixse matérialisait dans sa tête, le chat ne parlait pas, il communiquait, avec elle, par télépathie. (...)
J'attendis que l'envie de rire passe. -Ouais, un chat comme toi certainement. Mais, un Chat comme moi... Lavoixnaissait dans ma tête, mais je crus entendre aussi un ronronnement. -Un Chat comme toi aussi. Tu as été baigné par le pouvoir pur. (...)
-Non, on est venu pour une fleur, pour sauver une petite fille... Il me coupa sèchement mais je ne distinguai pas une once de colère dans le ton de lavoixqu'il projetait dans ma tête. -Curieux mais naïf. Tu n'es pas un peu trop vieux toi, non, pour être naïf ? (...)
Le chat ne pouvait voir les choses que dans le détail, par le petit bout de la lorgnette. Alors que lui, l'oiseau, pouvait tout voir et entendre. Tout, dans son intégralité. Lesvoixdes mammifères parvenaient jusqu'à ses oreilles, ils se dirigeaient vers lui : celle qui lui avait donné à manger en tête, les deux mâles qui portaient les couleurs derrière. Leursvoixsemblaient un peu plus mélodieuses que la veille, même s'ils n'étaient pas loin encore, de chanter comme des corbeaux. (...)
Ce n'était pas facile de lire les expressions sur le cul bleu d'un nain. La main de Nasht se crispa sur son bâton. Doliane expira doucement, elle était prête. Lavoixde Marik résonna sur un ton joyeux. -Par les couilles des treize suppôts de Viiaerl ! -Qu'est-ce qu'il y a ? (...)
Ils n'avaient même pas songé à demander à Nasht pourquoi il s'était retrouvé à moitié brûlé sur la colline. -Et puis pourquoi, aussi, tu voulais que je tue mes amis ? Lavoixdu velu résonnait avec l'accent de la vérité. La haine pure dansa dans les yeux du prisonnier. Doliane soutint le regard. (...)
Je suis "ton homme". Doliane posa doucement sa main sur la bouche du prisonnier en glaçant son regard et savoix. -Ecoute petite garce ! Mon homme est mort à cause de toi. Je préfère te tuer tout de suite plutôt qu'avoir à supporter son image déformée par le poison que tu distilles. (...)
Elle avait déjà dû user tous les trésors de sa volonté pour supporter les cris, les coups et les jurons, mais là, Marik en faisait trop. Elle contint ses larmes et essaya de ne pas trembler de lavoix. -C'est bon là ! Pas la peine d'en rajouter... -Tu crois que ça m'amuse ? Que Viiaerl me chie dessus ! (...)
Il n'y avait pas à craindre que le prisonnier s'échappe : il était dans les vapes. -Vous n'aimez pas les enfants ? Hasarda unevoixlégèrement fluette qui semblait sortir de nulle-part. Elle était accompagnée par une brise chantante qui charriait un étrange parfum de fleur tout en caressant voluptueusement la peau. (...)
Il eut l'impression fugace que celui-ci cherchait à le mettre à nu. Lombardo baissa le regard en signe de respect. Le Prince sembla se détendre quelque peu... Savoixétait plus claire et pure que l'eau sur le cristal... -Lombardo... Mon bon... Je vais avoir besoin de vous à un point que vous n'imaginez pas pour ma petite Maavira. (...)
C'est à peine s'il avait pu savoir le nom de l'enfant lors de sa dernière visite... Liam, bien sûr... Lavoixdu Prince le fit revenir à lui. -Vous vous remettez, mon bon Lombardo ? Lombardo reposa son verre en faisant mine de toussoter. (...)
Juste deux questions avant de continuer... Aimiez-vous vraiment ma femme et avec qui préférait-elle faire l'amour ? Une petitevoixse fit entendre à l'intérieur de l'esprit de Lombardo : "Maîtrise-toi". Pas la bonne conscience, non... Juste lavoixde la raison. -J'aimais votre femme, Prince et quelque chose "d'animal" semblait l'attacher plus à moi qu'à vous lors que nous faisions l'amour. (...)
Un brasier incandescent s'alluma sur le moindre grain de sa peau, il eut l'impression d'être caressé par un million de femmes à la fois. Lavoixdu Prince se fit plus lointaine, tous les objets prirent des contours pour le moins incongrus et leurs couleurs se fondirent subtilement en de merveilleuses palettes formant des nuances jusque là inconnues... La seule chose qui resta stable fut ce violet. Le violet des yeux du Prince... -Bien ! - fit lavoix, toujours de très loin... - Vous êtes vraiment quelqu'un de très résistant mon bon Lombardo... Je ne puis tenir ce breuvage que grâce à mes talents mystiques. (...)
Rares sont ceux qui ont la volonté suffisante pour y résister. -Que voulez-vous exactement que je fasse Prince ? Lombardo eut l'impression que savoixportait avec une sorte d'écho étouffé... -Rien de plus que convaincre ma fille que je suis l'horrible assassin de sa mère et lui donner le moyen de me détruire. (...)
Lombardo posa son sac au sol et mit le pied dessus. La forme prit enfin une consistance éthérée... Unevoixsembla en surgir... -Bonsoir, je m'appelle Lazlo et on va être concret. Je travaille pour votre ancienne compagne, Laïdrella. (...)
L'aube allait bientôt teinter la vallée d'un voile multicolore, les feuilles croulaient sous la rosée et la brise s'était éteinte. Je crus entendre unevoixétouffée qui me parvenait par delà la butte. Je m'accroupis un instant pour me reposer ; c'est alors que je me rendis compte que j'étais fatigué, fourbu, assoiffé et affamé. (...)