Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : explosion (8)(...) La lanterne, placée extérieurement, éclaire très suffisamment dans les profondes obscurités ; elle permet de s'aventurer, sans craindre aucuneexplosion, au milieu des gaz les plus inflammables, et ne s'éteint pas même au sein des plus profonds cours d'eau. (...)
Je reconnus immédiatement, dans cette galerie, la présence d'une notable quantité de ce fluide dangereux auquel les mineurs ont donné le nom de grisou, et dont l'explosiona si souvent causé d'épouvantables catastrophes. Heureusement nous étions éclairés par les ingénieux appareils de Ruhmkorff. Si, par malheur, nous avions imprudemment exploré cette galerie la torche à la main, uneexplosionterrible eût fini le voyage en supprimant les voyageurs. Cette excursion dans la houillère dura jusqu'au soir. (...)
D'où provenait ce bruit ? De quelque phénomène sans doute, qui s'accomplissait au sein du massif terrestre. L'explosiond'un gaz, ou la chute de quelque puissante assise du globe. J'écoutai encore. Je voulus savoir si ce bruit se renouvellerait. (...)
Cela fait, je devais rejoindre mes compagnons sur le radeau qui n'avait point été déchargé ; puis nous prendrions du large, afin de parer aux dangers de l'explosion, dont les effets pouvaient ne pas se concentrer à l'intérieur du massif. La mèche devait brûler pendant dix minutes, selon nos calculs, avant de porter le feu à la chambre des poudres. (...)
Malgré les ténèbres, le bruit, la surprise, l'émotion, je compris ce qui venait de se passer. Au delà du roc qui venait de sauter, il existait un abîme. L'explosionavait déterminé une sorte de tremblement de terre dans ce sol coupé de fissures, le gouffre s'était ouvert, et la mer, changée en torrent, nous y entraînait avec elle. (...)
Allumer une torche dans ces conditions était donc impossible, et notre dernier appareil électrique avait été brisé au moment de l'explosion. Je fus donc fort surpris de voir une lumière briller tout à coup près de moi. La figure calme de Hans s'éclaira. (...)
En cherchant à mettre un peu d'ordre dans la cargaison, je vis que la plus grande partie des objets embarqués avaient disparu au moment de l'explosion, lorsque la mer nous assaillit si violemment ! Je voulus savoir exactement à quoi m'en tenir sur nos ressources, et, la lanterne à la main, je commençai mes recherches. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...