Le crépuscule des mages : Épisode 1
sur Le Cyberespace de Jérôme Darmont au format (27 Ko)
An de grâce mille deux cents. Je me nomme Alai Mac Iver, du clan Mac Iver. Mon maître dit que mon Latin est désormais suffisamment bon pour que j'écrive mon journal et que c'est un excellent exercice pour le perfectionner. Je naquis il y a onze années, dans un village des Highlands. Du plus loin que je me souvienne, je fus un enfant solitaire, plus à l'aise seul qu'en la compagnie des turbulents camarades de mon âge. Ces derniers considéraient le fils du Mac Iver avec un mélange de respect et ...Contient : maître (9)Le crépuscule des mages : Épisode 1 An de grâce mille deux cents. Je me nomme Alai Mac Iver, du clan Mac Iver. Monmaîtredit que mon Latin est désormais suffisamment bon pour que j'écrive mon journal et que c'est un excellent exercice pour le perfectionner. (...)
Et quand ce n'était pas par une relation, c'était pour jouir des talents de musicien et de conteur de monmaître. Je crois que je visitai avec lui la Calédonie tout entière et même l'île de Man. En automne et en hiver, nous étions de retour à Caisteal Mac Ceol pour deux longues saisons d'étude, à peine égayées par une courte visite à ma famille. (...)
J'apprenais laborieusement le Latin et la théorie de Bonisagus. C'était un travail fastidieux et mes progrès me paraissaient terriblement lents, mais monmaîtreme répétait que c'était un préalable indispensable à l'étude des Arts. Toutefois, il eut la bonté de m'enseigner quelques tours de magie spontanée que je ne me lassais pas de pratiquer en toute occasion, malgré les mises en garde de Dughall contre les dangers du Crépuscule. (...)
Chez nous, en Calédonie, le Tri© bunal se tient au moment de l'équinoxe au Loch Leglean, qui est un endroit magique, m'a assuré monmaître. Nous marchâmes deux jours avant d'atteindre le Loch Leglean. Le loch lui-même était sis au fond d'une vallée semi-circulaire, dominé par une crête en forme de couronne sur laquelle nous étions arrivés à la tombée de la nuit. (...)
Les feux avaient laissé place à autant de groupes de personnes arborant les couleurs de leur d'Alliance, qui fêtaient bruyamment le levé du soleil. Je me levai, massant mes membres endoloris, tandis que monmaîtreapprêtait sa propre cornemuse et commençait à jouer à son tour. L'aurore teintait de rose la brume qui dissimulait encore le fond de la vallée. (...)
Un village entier, aux maisons de pierres, regroupé autour d'un grand bâtiment circulaire dont le toit conique, soutenu par des colonnes, m'évoquait un temple romain. Monmaîtreme tira de ma stupeur par une claque dans le dos. « Allons-y ! », clama-t-il gaiement. Sur tout le pourtour de la couronne, des files de mages descendaient le long de sentiers sinueux vers le Loch Leglean. (...)
Plutôt dégingandé, il portait une tenue de voyage passablement élimée et un couvre-chef rouge, symbole de sa fonction de messager de l'Ordre. Son visage piqueté de taches de rousseur était fendu d'un large sourire lorsqu'il s'adressa à monmaître. « Salve, Dughall Mac Ceol ! - Salve, Joltok le Chanceux ! Combien de nouvelles cicatrices depuis que nous ne nous sommes vus ? (...)
» Je rejoignis mon oncle dans la longue bâtisse basse attribuée aux aonaranan. Nous déjeunâmes en nombreuse et bruyante compagnie. Tout l'après-midi, je servis de messager à monmaître, portant des missives à des mages pendant que Dughall continuait de discuter avec d'autres pour préparer la session du Tribunal, qui devait commencer le lendemain au coucher du soleil. (...)
Je croisai quelques fois mes nouveaux amis, visiblement occupés à la même tâche que moi, mais nous ne pûmes pas échanger plus que quelques mots. Tard le soir, monmaîtrem'envoya me coucher constatant combien j'étais épuisé, mais, énervé par tous les événements de la journée, je ne trouvai pas le sommeil avant qu'une ou deux heures ne se soient écoulées. (...)