Une époque formidable : la politique sous la IIIème
République dans toute sa richesse...Contient : assemblée (6)(...) Qui plus est, l'épisode de la Commune contribua à une assimilation de la gauche au désordre. C'est donc uneassembléede notables qui fut élue en février 1871 : les monarchistes étaient deux fois plus nombreux que les républicains à la Chambre. (...)
Le 30 janvier 1875, après six mois d'âpres débats stériles, les députés votent, à une voix de majorité seulement, le fameux amendement Wallon : « Le président de la République est élu (...) par le Sénat et la Chambre des députés réunis enAssembléenationale. » A partir de ce texte, la République de fait cède la place à la République de droit. Entre la monarchie impossible et l'Empire abhorré, il ne restait plus à l'Assemblée, pour reprendre les termes de Wallon, qu'à prendre « ce qui existe » ; trois lois constitutionnelles sont votées de février à juillet 1875 ; « à reculons, commenta Gambetta, nous entrons dans la République ». (...)
Le gouvernement pouvait s'appuyer sur une faible majorité au Sénat, mais les républicains emportaient 360 sièges à l'Assemblée, n'en laissant que 150 aux conservateurs dont 75 aux bonapartistes. Cependant, les deux présidents du Conseil qui se succèdent - Duffaure, orléaniste rallié, et Jules Simon, républicain modéré - éprouvaient des difficultés à réfréner les velléités des députés, en particulier sur le terrain anticlérical. (...)
Mac-Mahon rappelle de Broglie aux affaires ; mais la situation avait changé depuis l'Ordre moral. Le 16 juin, il est mis en minorité et démissionne. Mac-Mahon décide alors de dissoudre l'Assemblée, geste interprété par les républicains comme un véritable coup d'Etat. Au cours de la campagne électorale qui suivit, le ministère de l'Intérieur rappela aux préfets leur devoir « d'éclairer le corps électoral ». (...)
Or, à la fin de l'Affaire, c'est la conception des dreyfusards qui prévaut. Il n'y eut aucun renouvellement de l'Assembléedu début de l'Affaire à la révision. Mais progressivement, grâce aux efforts de quelques hommes politiques (Scheurer-Kestner, Clémenceau, Blum) et hommes de lettres (Zola, Proust, Anatole France) les radicaux et une partie du centre rejoignent le camp des dreyfusards, ainsi que l'extrême-gauche qui, à l'origine, n'y voyait qu'une querelle de bourgeois ne concernant pas la classe ouvrière. (...)Ce régime, nul n'aurait parié à la chute du Second Empire qu'il serait le plus long depuis la Révolution. Il le fut, mais non sans de longues hésitations, d'interminables querelles, d'âpres combats, des compromis constants, des alliances surprenantes. La république conservatrice et la crise du 16 mai 1877 Après la capitulation, l'essentiel de la classe politique songeait à réinstaurer une monarchie. Monarchie de droit divin sur le modèle de la Restauration pour les légitimistes, monarchie constitutionnelle ...