L'échec est toujours une option
sur Tartofrez
En surfant sur le net, je suis tombé sur un article de Mike C Holmes destiné aux meneurs d'Hero Quest et appelé « L'échec est toujours une option : la défaite du personnage est la victoire du joueur« . Comme cela reprend un point que j'avais tenté d'expliquer dans les conseils aux meneurs pour la campagne de Tiàn Xia (en gros que ce sont les échecs plus que les victoires qui font les héros, surtout dans un jeu épique, et contrairement à l'idée généralement répandue...ce qui ne veut pas dire pour autant ...Contient : confrontation (7)(...) Les déclarations d'intention ne reflètent jamais à 100% ce à quoi un joueur peut s'attendre à l'issu d'un test ou d'uneconfrontation. Le meneur a toute latitude pour interpréter les résultats et la façon dont ils prennent corps dans la partie. (...)
Par exemple, il peut sans aucun doute rajouter les éléments descriptifs de son choix pour rendre la scène plus vivante. Ainsi, lors d'uneconfrontationentre deux personnages pour savoir lequel des deux escaladera un mur le plus rapidement, il est tout à fait libre de décrire l'échec de n'importe laquelle des deux façons suivantes : « Ton personnage ne cesse de glisser, semble avoir quatre pieds gauches et enchaîne les erreurs stupides, allant presque jusqu'à offrir la victoire sur un plateau à son adversaire » ou « Ton personnage escalade la paroi avec une vigueur et un talent certains. (...)
Malheureusement, cela suffit à ton adversaire pour arriver à ton niveau et emporter la victoire d'une courte tête. ». Cet exemple montre comment, en contrôlant les enjeux d'uneconfrontation, le meneur peut permettre à un personnage de faire bonne ou mauvaise figure. Ceci nous amène à la première règle pour rendre les échecs intéressants : partir du principe que l'échec peut mettre en valeur le personnage plutôt que le dénigrer, notamment en expliquant l'échec par des éléments extérieurs et indépendants et non par les capacités du personnage ou les choix du joueur. (...)
Quand il permet d'amener de nouvelles options, l'échec est au contraire un ressort scénaristique inépuisable. Si uneconfrontationdoit se finir par une défaite, autant la faire déboucher sur une complication, une autreconfrontationqui vient se rajouter à la première et permet à la fois de relancer la tension et de ne pas se mettre dans un cul de sac. Il y a de nombreuses façons de gérer cela comme introduire un conflit qui n'a rien à voir, augmenter les enjeux, réduire la qualité des options disponibles, etc... Un exemple (avec pas forcément un enjeu délirant, mais il reste illustratif) : Une nuit, un personnage essaye de crocheter la porte d'une maison dans laquelle il souhaite s'introduire. (...)
Le personnage va devoir se cacher ou se débarrasser rapidement des deux hommes s'il ne veut pas d'ennuis (uneconfrontationse substitue à une autre); - les outils dont il se sert se coincent dans le mécanisme au moment même où celui-ci allait céder. (...)
Il peut donc toujours ouvrir la porte ou la laisser fermer, mais elle ne s'ouvrira pas sans alerter du monde et il ne pourra pas partir sans y perdre son attirail (les issues de laconfrontationempirent); - des hommes passent dans la rue, il faut donc crocheter la porte encore plus vite faute de quoi non seulement il ne pourra pas rentrer, mais il sera en plus automatiquement repéré (augmentation des enjeux). (...)