Bienvenue en forêt noire
sur Solomon Kane au format (1 Mo)
Contient : mort (18)(...) La Forêt-Noire selon Howard, c'est la « Forêt Noire » au sens premier du terme : un lieu sauvage et inquiétant, une survivance de la grande forêt primitive d'Europe, cachant dans ses profondeurs toutes sortes de dangers : meutes de loups, brigands sanguinaires et, peutêtre, l'ombre de quelque puissance maléfique. C'est un lieu ténébreux, hanté par lamort, mais aussi par la folie, thème que l'on retrouve dans les deux nouvelles qui s'y déroulent, à travers les personnages d'un baron dément faisant régner la terreur sur ses terres et d'un aubergiste fou ayant enchaîné le squelette d'un sorcier dans une pièce secrète de son coupegorge. (...)
Howard - comme par exemple Les Enfants d'Assur, Le Château du Diable et L'Epervier de Basti, auxquels l'écrivain Ramsey Campbell a apporté une conclusion apocryphe sans surprise mais d'une qualité littéraire tout à fait honnête et d'une teneur raisonnablement howardienne... Mais il existe également un autre fragment, très court, intitulé Les Cavaliers Noirs de laMortet terminé par un certain Fred Blosser. L'encadré ci-dessous reprend la totalité du texte original écrit par Howard : Les Cavaliers Noirs de laMort: « Le bourreau interrogea le corbeau, mais celui-ci répondit : Noirs sont les hommes qui chevauchent avec laMortsous le ciel de minuit. Et noir chaque coursier et gris chaque crâne et étranger chaque oeil pâle. Ils ont donné leur dernier souffle à la vieilleMortgrise et pourtant ils ne peuvent pas mourir. » Solomon Kane tira sur les rênes de son cheval pour le faire s'arrêter. Aucun bruit ne venait briser le silence demortde la forêt sombre qui se dressait autour de lui ; pourtant il sentait que quelque chose s'approchait sur le sentier ténébreux. (...)
Là, l'aubergiste à qui il a raconté son étrange rencontre lui révèle qu'il a vraisemblablement croisé le chemin d'un des « cavaliers noirs de lamort... des âmes perdues et condamnées à errer sur les sentiers sombres des forêts pour l'éternité ». (...)
Les vers placés en exergue de la nouvelle sont sans doute à l'origine de l'interprétation de Fred Blosser, présentant le Cavalier Noir croisé par Kane comme une sorte de messager au service de laMortelle-même - un spectre annonciateur, proche de ces fameux Chiens Noirs du folklore anglais dont l'apparition constitue toujours un présage demort. Ce court poème peut également évoquer le très ancien motif de la Chasse Sauvage, lui aussi très ancré dans l'imaginaire anglo-saxon (et qui fournira sans doute à J. (...)
Enfin, il n'est pas interdit de voir dans tout ceci une réminiscence de la légende américaine du Cavalier Sans Tête (reprise dans le film Sleepy Hollow), dont Howard avait très certainement connaissance. Analyse & hypothèses : L'interprétation de Blosser fait donc des Cavaliers Noirs de laMortde simples apparitions annonciatrices, dénuées de volonté propre et sans autre fonction que celle d'apporter un présage demortau voyageur solitaire - une idée intéressante, mais sans grande ouverture en termes dramatiques ou rôlistiques. Pourquoi Blosser n'a-t-il pas choisi de faire du Cavalier Noir une entité véritable, animée d'intentions hostiles à l'égard de Kane ? (...)
Là encore, la réponse est relativement évidente : d'une façon ou d'une autre, le Cavalier spectral est capable de prendre l'âme de ses victimes. Il paie ainsi un véritable tribut aux puissances qui lui ont permis de demeurer sur terre après samort... et quelles pourraient être ces puissances, sinon les Puissances des Ténèbres ? Suivant cette interprétation, les Cavaliers Noirs de laMortne sont pas de simples présages demort, mais des revenants malfaisants, les spectres d'hommes que leurs crimes auraient dû précipiter en Enfer et qui parviennent à surseoir à ce châtiment en payant un tribut d'âmes - celles des voyageurs assez imprudents pour s'aventurer, certaines nuits, au coeur de certaines forêts... La codification en termes de jeu donnée page suivante se base entièrement sur cette interprétation toute personnelle des événements narrés dans le fragment d'Howard, et non sur la suite qu'y a apportée Fred Blosser. Les cavaliers en jeu : Les Cavaliers Noirs de laMortne se manifestent que la nuit, dans certaines forêts ou sur certaines routes peu fréquentées. Ils sont liés à ce lieu de la même mystérieuse façon qu'un fantôme est lié à l'endroit qu'il hante. (...)
Quelle que soit la vitesse de sa monture, cette tentative est vouée à l'échec : il sera obligatoirement rattrapé par le Cavalier, qui le traversera et provoquera samort- sauf si le personnage bénéficie de la dépense d'un point de Destin. Dans ce cas, il aura l'impression d'être traversé par un courant glacé et sera vraisemblablement jeté à terre, désarçonné. (...)
S'il est assez infortuné pour rencontrer une seconde fois le Cavalier, et qu'il lui réchappe à nouveau grâce à son Destin, son capital passera de 2 à 1 et ainsi de suite. Ceci reflète le fait que la victime n'est qu'en sursis et que laMortla suit désormais à la trace... Utilisation : A priori, le potentiel de jeu des Cavaliers Noirs peut sembler assez limité : un adversaire invulnérable et sorti de nulle part, une rencontre rapide, résolue en un ou deux jets de dés et ne faisant que très peu appel au pouvoir de décision du joueur concerné... Voilà ce que l'on obtiendra si l'on se contente d'utiliser le Cavalier Noir de laMortcomme un « monstre errant » - en outre, le joueur du héros victime de cette rencontre pourra avoir le sentiment légitime d'avoir définitivement perdu un point de Destin de façon quelque peu forcée, ne lui laissant guère d'initiative. (...)La forêt des ténèbres : Comme son nom ne l'indique pas, la Forêt-Noire est un massif montagneux, séparé des Vosges par le fossé rhénan... Passionnant, n'est-ce pas ? Oublions la géographie et penchons-nous sur ce qui nous intéresse en priorité : la Forêt-Noire du monde de Solomon Kane. Parmi la quinzaine d'aventures de Solomon Kane écrites par Robert E. Howard, deux seulement se situent en Forêt-Noire : Bruits d'Ossements, dans laquelle Kane croise la route de l'assassin français Gaston ...