Être ou ne pas être Fantastique ?
Contient : monstre (3)(...) Rappelez-vous « Délivrez-nous du Mal » (N°4) ou « Le dompteur de volcans » (N°5). Si, à certaines tables d'un autre type, lemonstreest toujours au rendez-vous, hordes d'humanoïdes sempiternellement prêtes à se faire hacher menu, ignoble méchant invariablement retranché dans son repère inexpugnable et pourtant définitivement destiné à succomber, disons, sans pour autant dénigrer nos chers confrères, qu'il n'en va pas de même pour Maléfices. (...)
Qui ne s'est attendu, jusqu'aux dernières pages de la célèbre aventure de Sherlock Holmes, « Le chien des Baskerville » , à voir surgir du néant LA créature monstrueuse et maléfique ? Peut-être beaucoup furent, comme moi, secrètement déçus de découvrir, derrière l'image mythique dumonstresurnaturel, un simple molosse affublé d'un masque de cuir. Mais nous avons tremblé avec les autres, et c'était le seul souci de Sir Conan Doyle. (...)
Dans Maléfices, la peur est moins terreur qu'angoisse, la menace vient d'une ombre, d'un sentiment diffus de danger, d'une porte laissée entrouverte. L'apparition du sorcier, dumonstre, voire du diable en personne se prépare. Car finalement, si la frayeur ne nous mettait pas les sens en ébullition, Lucifer lui-même ne semblerait-il pas un peu ridicule, avec sa tête de bouc et sa queue fourchue ? (...)Sacrée question que se pose Hervé Fontanières, un des « grands anciens », à propos de Maléfices. Mais, au même titre que la fin ne justifie pas toujours les moyens, l'odeur de souffre qui émane de ce jeu peut très bien ne pas provenir des entrailles de l'Enfer. Jean Ray (pour ne citer que lui) l'avait d'ailleurs très bien compris : le Fantastique est un état d'esprit et ne doit jamais être un procédé... Être ou ne pas être Fantastique ? Maléfices. Pour les fidèles amateurs de ce jeu de rôle, ...