Constantinople
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Contient : paris (9)(...) Dans l'Empire appauvri, diminué, ravagé par des guerres continuelles, amputé des deux grandes métropoles d'Antioche et d'Alexandrie, déchiré par deux crises religieuses qui opposent l'orthodoxie à l'autorité impériale, la culture est en décadence; seule la science médicale est encore illustrée au VIIe siècle par Paul d'Egine, dont l'Abrégé de médecine servait encore à l'Université deParisau XVIIIe siècle. Il n'y a pas d'historiens; du moins, à défaut d'un Procope, les campagnes d'Héraclius ont-elles trouvé leur Homère en la personne de Georges Pisidès, dont les poèmes patriotiques, notamment l'Héracliade , d'une facture très traditionaliste, ont connu un succès durable. (...)
Le mouvement scientifique est représenté par des philologues comme Thomas Magister, des astronomes comme Théodore Méliténiote, des médecins: au XIIIe siècle Nicolas le Myrepse, dont le traité Des médicaments servit de codex àParisjusqu'au XVIIIe siècle; au XIVe, Jean l'Actuaire, précurseur de la psychiatrie (Sur les effets normaux de l'esprit animal et sur son comportement ). (...)
Dans les psautiers « à illustrations marginales » (Psautier Chludov du Musée historique de Moscou; Pantocrator 61 du Mont Athos, Ms. gr. 20, de la Bibl. nat. deParis, IXe s.; Add. 19 352, British Library, Londres, 1066), les miniatures illustrent parfois littéralement le texte qu'elles accompagnent, mais, le plus souvent, elles introduisent un commentaire théologique ou spirituel ou font référence à des doctrines ou à des événements contemporains (enluminures polémiques contre les iconoclastes). (...)
Au XIe siècle, les images hagiographiques se multiplient, conséquence de l'introduction des lectures de vies de saints dans l'office quotidien. Dans un autre groupe de psautiers, « aristocratiques » ou « à frontispices » (Bibl. nat.,Paris, ms. gr. 139, Xe s.), l'illustration se limite souvent à la représentation de l'auteur - David -, à des épisodes de sa vie et à quelques scènes inspirées par les psaumes. (...)
En témoignent une Géographie de Ptolémée à la Bibliothèque vaticane (vers 813-820) et, peut-être, les Sacra Parallela de la Bibliothèque nationale, àParis, florilège de textes patristiques très abondamment illustrés, que K. Weitzmann date de la première moitié du IXe siècle et attribue à un atelier palestinien, mais qui continue à faire l'objet de vives controverses. (...)
139; Rouleau de Josué de la Vaticane). Le somptueux recueil des Homélies de Grégoire de Nazianze de la Bibliothèque nationale deParis(gr. 510) est l'un des manuscrits les plus intéressants de cette époque. Destiné à l'empereur Basile Ier et probablement conçu par le patriarche Photius, il comporte une illustration abondante et de qualité, qui témoigne d'une grande érudition théologique et du souci d'exalter le dédicataire impérial du manuscrit (880-883). (...)
L'histoire de l'émaillerie protobyzantine reste mal connue, car les pièces conservées sont peu nombreuses (portrait en médaillon de l'impératrice Eudocie au cabinet des Médailles àParis, Ve s., staurothèque de l'abbaye de la Sainte-Croix à Poitiers offerte par Justin II, 565-568). (...)
Les ivoires du « groupe de Romanos », surtout destinés à la cour impériale, sont caractérisés par une grande élégance formelle et un haut niveau de perfection technique (Couronnement de Romanos et Eudocie au cabinet des Médailles deParis, triptyques du Palazzo Venezia, Rome, et du Louvre avec la Déisis, Vierge Hodigitria, Rijksmuseum et Katharijne Convent, Utrecht). (...)
Plusieurs espèces de pierres dures furent utilisées par les artisans byzantins: le jaspe (Vierge orante de la Walters Art Gallery de Baltimore), l'héliotrope (Christ du Kremlin), la sardoine (Annonciation du cabinet des Médailles àParis), la serpentine (Vierge orante du Victoria and Albert Museum de Londres, 1078-1081), le lapis-lazuli (Christ du musée des Armures au Kremlin), etc. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...