Cil
sur La Page à Papat
Cette nouvelle de Cugel L'Astucieux, intitulée CIL, se situe aprés le chapitre , 'Le monde Supèrieur'. Lugubre et languissante, la nuit s'avançait sur les terres en friche du septentrion comme le sang qui s'écoule d'un animal à l'agonie. Le crépuscule surprit Cugel alors qu'il traversait péniblement un marais salant. Dans la sombre lumière rouge de l'aprês-midi, il s'était égaré, il avait d'abord gravi une pente douce, puis rencontré un sol humide avant de s'enfoncer dans un terrain spongieux ...Contient : regard (12)(...) Le ciel est bas sur les tourbières et les marécages II n'y vit personne sinon quelques exilés abandonnés. Cugel tourna sonregardvers l'est. - Et où se trouve Cil ? - Cil, ce sont toutes ces terres que mon ancêtre a dû concéder à la famille Domber. (...)
Firx se manifesta par de brefs tiraillements mais laissa finalement Cugel poursuivre sa marche vers l'est. Derrière lui, en haut de la plage, le vieillard était assis la pelle entre les jambes et leregardfixé sur la mer. Cugel continua d'avancer sur la plage, satisfait de sa mâtinée. Il examina longuement l'amulette : elle irradiait une magie extraordinaire et c'était un bien bel objet, ce qui ne gâchait rien. (...)
Venant de nulle part, retentit une plainte épouvantable évoquant les plus atroces souffrances. Cugel s'arrêta net et sonregardparcourut la plage : une mer sombre, une plage aux couleurs blafardes, un rivage planté de massifs de chardons. (...)
- Certes, certes s'écria Slaye, si on peut déchiffrer les runes. - Alors quel est leur rôle, dit Cugel. Une tristesse désespérée apparut dans leregardde Slaye. - Cela, je ne peux le dire : il me faut l'amulette. Cugel agita la main avec dédain. (...)
Le valet recula pour examiner Cugel attentivement. - Et vous ? Votre façon d'être, l'inclinaison de votre tête, la mobilité incessante de votreregard, dénotent votre insouciance et votre tempérament imprévisible. J'espère que vous saurez contrôler ce trait de votre caractère, s'il existe réellement. (...)
Derwe Coreme assistait à la scène, indifférente. Yodo posa sa coupe, fronça les sourcils, fut pris d'un violent spasme et tout en lançant unregardhébété à Cugel, il s'écroula sur le tapis, cria sous l'assaut d'un nouveau spasme et resta étendu immobile. (...)
La femme, suivie de tous les domestiques, tomba à genoux pour l'implorer : - Excellence, si vous possédez de tels pouvoirs utilisez-les pour détruire cette odieuse goule. Cugel grimaça, et, se retournant, croisa leregardsongeur de Derwe Coreme. Il se leva d'un bond. - Qu'ai-je besoin de magie quand je peux brandir l'épée ? (...)
La goule s'écrasa de tout son poids contre les planches, et les verrous émirent un crissement de protestation. Cugel se retourna pour croiser leregardclair et inquisiteur de Derwe Coreme. - Que s'est-il passé ? demanda-t-elle. Pourquoi n'avez-vous pas tué la goule ? (...)
Il se jeta sur l'autre démon et le rugissement terrible du corps à corps déchira l'air, il était impossible de suivre duregardce combat frénétique. Les murs tremblaient au rythme des coups et des chutes des deux formidables créatures. (...)
Derwe Coreme fut projettéc dans un coin où Cugel la rejoignit en rampant, il la trouva, la mine décomposée, leregardhagard, à demi consciente mais totalement privée de volonté. Cugel lui brandit l'amulette devant les yeux. (...)
Cugel se dépouilla de l'amulette, mais ne put se résoudre à l'abandonner, ïl prit un air rusé pour dire : - Je peux remettre l'amulette au démon. Slaye lui lanca unregardfurieux : - Alors nous sommes tous morts. Peu m'importe. Faites donc. Je vous en défie. Si vous voulez la vie sauve, eh bien . (...)
Cugel prit Derwe Coreme par le bras et la conduisit de la salle vers le grand portail d'entrée. Slaye était campé sur ses jambes écartées, épaules voûtées et tête penchée en avant. Il suivait duregardles moindres gestes de Cugel. Ce dernier déverrouilla la porte, l'ouvrit et s'avança sur la terrasse. (...)