La Pierre Sanglante
(Introduction possible : C'est une vilaine blessure que vous avez là. Je n'ai pas la science des druides qui soigne et guérit de tous maux, mais il ne faut pas être grand clerc pour dire qu'elle ira de mal en pis.) (Déclaration avec éloquence). Une telle blessure ne pourrait être lavée que sur la PIERRE SANGLANTE..... Oui, braves gens, vous connaissez tous l'ancestrale Forêt de Brocéliande. Forêt des merveilles, elle recèle en son sein un dolmen qui saigne et dont le sang recueillit et appliqué(Introduction> ...Contient : monstre (6)(...) Le moine fou mis plusieurs jours à domestiquer la bête qu'il avait créé. Mais le savoir qu'il en tira fût immense. Il apprit ainsi à transformer toute créature en unmonstrequ'elle recèle dans les replis sombres de son coeur. Puis il le domestiquait. Le breuvage qu'il leur faisait absorber brisait l'équilibre naturel de leur esprit. (...)
Dans sa folie il voulut peupler le monde de ces bêtes en son pouvoir. Toutes les nuits, chevauchant unmonstre-ours, qu'il créa dès les premiers jours, il allait verser dans les étangs et les rivières des quantités du liquide noirâtre. (...)
A peine eut-il prononcé sa prière debout, l'épée brandit, face au Dolmen sacré par les druides, que le rugissement de l'ours-monstreretentit. Après n'avoir bu pendant neuf ans que le breuvage maudit, il avait tellement grandit qu'il atteignait la hauteur de trois hommes perchés les uns sur les épaules des autres. (...)
Il écarta de sa patte valide les arbres qui le séparaient encore de la clairière et se dressa sur ses pattes arrières. Le soleil disparu du ciel. L'ombre dumonstreengloba Gandix. Tous deux avides de ce combat qu'ils avaient attendus trop longtemps, se précipitèrent l'un sur l'autre en criant. (...)
Lequel des deux combattit le plus comme une bête, une prêtresse d'Avallon elle-même ne pourrait s'avancer à le professer. Le sol fut labouré des griffes dumonstre, les arbres alentour abattus par ses charges, le sol fendu des coups d'épée qui manquait leur cible, et le sang de la bête et de l'homme se mélangèrent et imprégnèrent la terre ancestrale. (...)
Si bien que quand le jour se leva à nouveau, Gandix appuyé sur son épée contemplait le gigantesque corps dumonstreétendu en face de lui sur toute la longueur de la clairière. La bête était encore parcourue de tremblements et contractions comme si la vie avait plus de mal à se séparer de cette dépouille ignominieuse que d'un corps sain. (...)