Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : couteau (7)(...) - Non, dis Regard Vif, c'est déjà décidé. Sa voix est rauque, brisée. Nous le regardons tous. Tout à coup, on pourrait couper l'ambiance aucouteau. - Qui ? Comment ? Demande Flocon. Quelque chose brille au coin des yeux de Regard Vif. Il retient ses larmes et parcourt l'assistance du regard. (...)
tu l'as fait, j'ai une dette. Je soupire et me sens vidé. La dette est discutable, mais en discuter retournerait seulement lecouteaudans la plaie, et ce genre de chose est dangereux dans de pareilles circonstances. J'ai été aussi stupide que lui, au fond, j'ai tenté de sauver une situation perdue d'avance. (...)
Dans le regard de la Princesse Bleue, je lis de la surprise, de l'admiration peut-être. Elle lève à nouveau sa lame mais Boeuf, surgit par derrière, est sur elle. Il la saisit, soncouteaudégainé, et le plante dans le bas de son dos. Elle laisse échapper un cri de surprise. - Fout le camp ! (...)
Ils ne croyaient pas en ma victoire, ils venaient surtout s'assurer que tout serait fait de façon honnête. J'avais uncouteau, Sillon avait son épée. Il avait plu la nuit précédente, l'enclos était boueux. Regard Vif prit les dieux célestes à témoin pour le duel, histoire de sacraliser la chose et d'empêcher Caillou et ses potes d'intervenir. (...)
Quelques secondes après le début du combat la femme de Sillon hurla de désespoir : Sillon avait porté un coup pour m'entailler la jambe, je crois qu'il voulait m'épargner. J'ai esquivé en plongeant en avant par dessus sa lame qui frappait trop bas, moncouteautrouva sa gorge, il bascula en arrière, et le choc de la chute fit s'enfoncer ma lame plus encore lorsque nous sommes tombé tout les deux dans la boue, étendus l'un sur l'autre. (...)
Je me suis assis sur le ventre de Sillon, bloqué ses bras avec mes jambes, et d'un coup sec, j'ai planté moncouteaudans son crâne, il est mort les yeux grand ouvert. Une part de moi s'est perdue à jamais dans son regard. (...)
J'avale ma salive. Il prend une cuillère et la tend vers ma bouche. - Mange. Il a un accent à couper aucouteau, mais le ton ne souffre pas de refus. J'ouvre la bouche et j'avale. Un instant plus tard, je tousse comme si je devais cracher mes poumons, les larmes aux yeux, la nourriture est relevée et bouillante comme de l'acier chauffé à blanc. (...)