Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : éclair (23)(...) - Tu escorte Brume et le tribut demain ? Je jette un regard sur le feu mourant. Dernière source de lumière, sauf lorsqu'unéclairillumine le monde l'espace d'un instant. Précédant le craquement assourdissant du tonnerre. - Oui, moi, Boeuf et Pigeon Fou, peut-être un des petits-fils de Flocon. (...)
Devant l'entrée, deux énormes dragons de pierre grise et de jade monte la garde à l'entrée, dressés comme des cobras sur le point d‘attaquer. Leurs yeux sont des boules d'éclairs bourdonnantes, et parfois, unéclairparcours leurs corps dans un crépitement nerveux. La porte de jade blanc de la première enceinte, à double battant, est constellée d'inscriptions de jade bleu en langage ancien. (...)
Des larmes se décrochent de son regard dur et s'envole dans le vent. Je souri faiblement. Etrangement je suis calme. - Merci, dis-je. Elle lève son épée, et l'éclairfrappe. Je me jette sur le garde et l'acier de son armure attire littéralement la foudre. Mes mains sont brûlées, mais lui-même n'est plus qu'un tas de cendre. (...)
Il ne semble pas connaître d'autre ton que celui du parfait détachement. - Tuez-le, s'il vous plait, dit-il, unéclairde lumière verte jaillissant de son oeil. Les gardes se ruent sur moi. Je les accueille. Je romps des échines, fait couler le sang, défonce des crânes, démembre des corps, arrête des coups d'épée à main nue. (...)
Je crois prononcer le mot « non ». Nouvel instant de silence. Il ne dure pas plus que l'ancien. Tonnerre de cris, pluie de flèches,éclairmétallique, tout cela me tombe dessus. J'intercepte et dévie des flèches à main nue, deux m'atteignent, mais à chaque fois, le fleuve de pouvoir jaillit pour les intercepter comme un chien dressé, et elles ricochent ou se brisent sur ma peau. (...)
S'enfonce dans ce qui ressemble de plus en plus à une incroyable vallée souterraine. Je reste immobile un long moment. Réfléchis, pense à retourner sur mes pas lorsqu'unéclairjaillit du fond de la vallée souterraine, illuminant les lieux et filant droit vers le ciel. L'éclairm'est étrangement familier. Je n'ai plus grand chose rien à perdre. Je descends vers la vallée. (...)
Ce n'est pas un combat, c'est une mêlée, une bagarre dépourvue de toute finesse. La plupart du temps, je suis contraint d'uniquement me défendre. Dans unéclair, j'aperçois le taureau ailé qui suit mes mouvements dans un reflet de glace, parfois, mes gestes et ceux du taureau se confondent. (...)
Il fait un geste, et les vêtements se décomposent pour se jeter sur moi et me vêtir d'or, d'ombre et d'argent, un autreéclair, et ma barbe naissante disparaît dans le néant, je me retrouve rasé de près. Il éclate de rire. (...)
Je m'approche plus près encore du bloc de verre, et au milieu de la lumière éblouissante, j'aperçois une silhouette féminine à la crinière bleue, en armure d'acier, brandissant une épée de jade chargée d'unéclairfigés pour l'éternité dans la glace telle une statue. Les mots du Hérauts me reviennent : « Tu as fait disparaître la Princesse Bleue. (...)
Je frappe, lâchant un flot d'essence dans le geste, et c'est comme un fleuve qui rompt subitement un barrage. Je pulvérise la glace de verre, et unéclairformidable vient me heurter aussitôt. Par réflexe, le pouvoir s'interpose entre moi et l'impact, pour le mieux : je suis projeté à une dizaine de mètres de là, comme un fétu de paille. (...)
Ce que je heurte est plus solide qu'un mur de pierre, plus froid que tous mes hivers réunis. Je libère le flot de pouvoir sans retenue, je la traverse comme unéclairfend le tronc d'un arbre. Je sens l'haleine glacée du serpent tout proche et frappe à l'aveuglette. (...)
La Princesse Bleue se porte à mes cotés, les runes de jades bleus ont blanchies, contenant le pouvoir de l'éclairqu'elles semblent contenir. Sa voix est ferme, légèrement troublée. - Sortons d'ici. - Non ! Lewellyn. (...)
Elle se porte à mes cotés, sourit et tue quelques fauves qui tentent de m'attaquer, ils me sautent dessus, elle les équarrit en plein vol, leurs morceaux retombent à terre dans une cascade de bruit sourd. Le serpent s'avance en unéclairvers elle, se dresse par-dessus les corps des fauves blanc. - Donne-moi ta main ! Son ton est tout sauf romantique et mon instinct surmonte ma surprise. (...)
Sa gueule se fait béante, elle me goberait d'un seul coup si le fleuve de pouvoir et du tonnerre ne m'animais pas et ne m'aidais pas à empêcher sa gueule de se fermer En unéclair, la Princesse Bleue bondit, non vole plutôt, et se pose sur la tête de la bête, son épée vient la frapper entre ses deux yeux, faisant voler des éclats d'écailles de glaces et neiges blanche. (...)
Le choc est à nouveau rude, mais j'encaisse, tant et si bien que nous crevons trois plafonds à la vitesse de l'éclair. Le rire de Lewellyn se fait inextinguible. J'en ais assez. Je bondis dans les airs, et les dents claquent de façon assourdissante. (...)
La chose s'agite dans tous les sens comme un chat pris au piège, et elle glisse dans un nuage de poussière vers moi, cliquetant de surprise. Je sens ma main droite s'engourdir douloureusement dans unéclairglacé au contact de la carapace. Je croise son regard très, très bleu. La bête ouvre la gueule vers moi, mais mon autre main forme un poing qui percute violemment le sommet du crâne, lui enfonçant la tête dans le sol. (...)
Après une heure, je suis à cent mètre du Trône et je me dis que cela va enfin se calmer lorsque j'entends le grondement de l'orage. La suite n'est même pas une surprise. L'éclairest si puissant qu'il pulvérise la pierre directement, je n'ai pas vu le coup venir et je suis projeté comme un pantin désarticulé dans l'eau. (...)
Je le suis du regard et le regrette aussitôt, le dragon disparaît dans les cieux, le monde entier devient étrangement noir et blanc et puis ce n'est plus qu'une grande explosion lumineuse suivie d'un grondement assourdissant. Par réflexe, je m'accroche au pouvoir désespérément. Brûlure fulgurante de l'éclair, impact, tout y est. Je suis à nouveau projeté, dans les airs. Je retombe, puis je suis frappé, encore, et encore. (...)
L'instant d'après la porte de bois claque derrière moi et je me retrouve dans un long couloir encombré de selles, de fers - à - cheval, d'armes et d'équipements divers. Je le traverse comme unéclair, spectre d'or poussé par un vent de vengeance. Suit un escalier. Mes pas résonnent sur ses marches alors que je les gravis quatre à quatre. (...)
Je me redresse une fraction de seconde, juste à temps pour bloquer deux flèches d'un coup de poing, l'un des gardes est trop nerveux et tire à côté. Ils réarment en unéclair, mais le temps de ce faire, je ranime l'armure de pouvoir. La seconde volée m'atteint toute entière, mais ricoche sans me causer plus de dégâts qu'autant de piqûres de moustiques. (...)
De l'autre côté de la pièce, l'autre porte s'ouvre et on jette des torches et des clameurs résonnent avec une ferveur enragée presque religieuse. « Brûle ! » L'huile prend feu à la vitesse de l'éclair, et je me retrouve suant, étouffant au milieu des flammes. Je suis tant recouvert d'huile que je me transforme en torche, et si le feu rougit à peine ma peau, sa morsure est douloureuse, brûlante et sans fin. (...)
Au milieu de la grande salle ornementée d'inscriptions en langue ancienne, trône la statue d'un dragon de jade bleu, elle est entourée de cinq soldat armés de pied en cap, derrière eux, se tient un homme masqué, protégé d'une armure d'acier immaculée réfléchissante comme un miroir, les épaules couvertes d'une cape noire, aux longs cheveux tombant en une cascade de blancheur neigeuse dans son dos, et son regard, bleu et glacé comme la mort se fixe sur moi avant d'exploser dans une frénésie d'éclair. Enfin. Le Seigneur des Hauts Vents. La surprise joue, mais pas autant que j'espérais. J'atterris dans la salle dans une pluie de lumière solaire et de flocons de verre scintillant. (...)