Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : épée (17)(...) Le ton est goguenard et amusé : c'est Chien Enragé, un des fils de Boeuf Assoiffé, c'est une grande gueule, comme son père. Il patrouille souvent dans le village et aux alentours, avec uneépéeancienne qui, parait-il, a mordu la chair du Beau Peuple. Il y a longtemps. - Qu'est-ce que tu veux en savoir, le chiot ? (...)
Je lui ais dit de ne pas s'éloigner, mais Chien Enragé est trop sûr de lui. Il a passé trop de temps à parader dans le village avec sa foutueépée, à regarder les yeux des jeunes femmes de la barrière s'extasier sur ses muscles au petit matin. (...)
Son cri d'angoisse nous a éveillés brutalement. Comme les autres, je me suis levé le coeur battant, l'épéeà la main, la peur au ventre, les yeux fouillant les brumes du matin désespérément pour comprendre ce qui se passait. (...)
Puis elle vomit un souffle de brouillard gluant, gris et glacé sur lui, tout en me regardant de son regard rouge sang. Je dégaine monépéeet je bondis. Près d'elle, l'air est si froid que ma lame se couvre de givre et vole en éclat lorsqu'elle frappe entre ses deux yeux. (...)
Comme une extension de son corps le brouillard semble se retirer avec elle. OEil Vert tente de reprendre son souffle, il est balafré de partout. On dirait qu'une dizaine d'épéese sont abattues sur lui. J'aperçois une côte ressortir hideusement de l'un ses flancs. - Elle est partie ? (...)
Belle, mince, presque frêle, le regard distrait et triste, la crinière bleue, revêtue de blanc par dessus une armure d'argent étincelante, elle porte cetteépéede jade aux proportions épiques. Elle pose un regard distrait sur nous et nous dégringolons de montures pour nous jeter à ces pieds et mettre le front à terre. (...)
Je me redresse douloureusement. La Princesse Bleue se tient devant moi, des éclairs crépitent le long de sonépéede jade bleue dégainée. Une lumière bleutée émane d'elle, ainsi qu'un souffle de vent tel que je dois faire un effort pour rester debout, balayant les derniers morceaux de bois, décrochant ma cape et l'envoyant disparaître dans le bois derrière moi. (...)
Des larmes se décrochent de son regard dur et s'envole dans le vent. Je souri faiblement. Etrangement je suis calme. - Merci, dis-je. Elle lève sonépée, et l'éclair frappe. Je me jette sur le garde et l'acier de son armure attire littéralement la foudre. (...)
Ils ne croyaient pas en ma victoire, ils venaient surtout s'assurer que tout serait fait de façon honnête. J'avais un couteau, Sillon avait sonépée. Il avait plu la nuit précédente, l'enclos était boueux. Regard Vif prit les dieux célestes à témoin pour le duel, histoire de sacraliser la chose et d'empêcher Caillou et ses potes d'intervenir. (...)
La silhouette de la Princesse Bleue. Je serre les dents. Elle passe devant moi, silencieuse, revêtue de son armure, l'épéedans son fourreau. Elle a le corps d'une femme qui n'a jamais connu les champs, mais la démarche de celle qui ne sait que trop bien ce qu'est un combat. (...)
Je regarde leurs bêtes se faire plus nombreuses lorsqu'elles mettent bas. Je tente de ne penser à rien. J'observe des hommes s'entraîner à l'épéeet à l'arc, des femmes faire la lessive et élever des enfants. Leurs vie n'est finalement pas si différente de celle au village. (...)
Je romps des échines, fait couler le sang, défonce des crânes, démembre des corps, arrête des coups d'épéeà main nue. Mes gestes sont rapides, puissants, spontanés, mais plus anciens que la nation du vent elle-même. (...)
Une fureur sans nom hurle autour de moi, les hommes meurent par dizaines, fauchés par une mort invisible qui les désintègrent dans un scintillement de lumière. Mes mains serrées sur uneépéedémentiellement grande, l'armure d'orichalque pesant sur mes épaules, j'avance obstinément, la lumière se déploie autour de moi, je pousse un cri de défi et je m'élance à travers les nuées d'un bond qui défie toute raison. (...)
Je m'approche plus près encore du bloc de verre, et au milieu de la lumière éblouissante, j'aperçois une silhouette féminine à la crinière bleue, en armure d'acier, brandissant uneépéede jade chargée d'un éclair figés pour l'éternité dans la glace telle une statue. Les mots du Hérauts me reviennent : « Tu as fait disparaître la Princesse Bleue. (...)
Sa gueule se fait béante, elle me goberait d'un seul coup si le fleuve de pouvoir et du tonnerre ne m'animais pas et ne m'aidais pas à empêcher sa gueule de se fermer En un éclair, la Princesse Bleue bondit, non vole plutôt, et se pose sur la tête de la bête, sonépéevient la frapper entre ses deux yeux, faisant voler des éclats d'écailles de glaces et neiges blanche. (...)
J'ai récupéré du combat pendant que je me reposais, le pouvoir s'est à nouveau lentement accru en moi. La Princesse Bleue récupère sonépéeet la range dans son fourreau qu'elle met dans son dos, se tourne vers moi. - Prêt ? Je regarde la paroi, sourit intérieurement. (...)
Violer le sanctuaire d'un Shaman est un tabou, mais j'en ai tellement violé depuis ces derniers temps que je m'en rappelle uniquement lorsque je suis à l'intérieur et qu'une ombre se précipite sur moi en hurlant, brandissant uneépéede fer froid. Regard Vif. Je n'ai même pas besoin du pouvoir. Je saisis le poignet de son bras d'arme et bloque son coup. (...)