Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : force (12), forcé(...) Je pourrais en vouloir à Boeuf, mais dans la plaine morne et débilitante, n'importe qui peut s'endormir àforced'ennui. Je l'avais dit à OEil Vert, Rude Automne et Chien Enragé. Boeuf s'est réveillé au petit matin, seul. (...)
Il recule, titube. Je souris. Puis tout s'illumine. Par tous les dieux ! Le chariot est déchiqueté par uneforceaussi rapide que la lumière. Le monde tourne dans tous les sens alors que je suis projeté à terre comme un vulgaire débris par l'onde de choc, le garde roule non loin de moi. (...)
Le coup percute un visage, fait voler un nez en éclat et déloge quelques dents. A l'autre bout de mon bras ensanglanté, c'est Jaï, que laforcede l'impact traîne dans la terre dans un bruit obscène et un nuage de poussière. Je crois prononcer le mot « non ». (...)
Je tente de bouger, en vain. Les gens du Beau Peuple sont sadiques, sans doute joue-t-il avec moi. Les monstres malgré leurforceet leur vigueur, me maintiennent placidement. Pas de rugissements, de bave ni même un seul grognement. (...)
Je tends la main, elle la prend, et je sens un autre fleuve de pouvoir se ruer en moi, et venir augmenter mes forces, comme une tempête abreuvant mes poings de saforce. J'ai à peine le temps de l'observer que le serpent revient à la charge. Sa gueule se fait béante, elle me goberait d'un seul coup si le fleuve de pouvoir et du tonnerre ne m'animais pas et ne m'aidais pas à empêcher sa gueule de se fermer En un éclair, la Princesse Bleue bondit, non vole plutôt, et se pose sur la tête de la bête, son épée vient la frapper entre ses deux yeux, faisant voler des éclats d'écailles de glaces et neiges blanche. (...)
J'atterris près d'elle, l'humidité rend le rocher glissant et mon équilibre précaire, mais peu importe : le pouvoir est encore assez puissant en moi pour permettre à mes doigts d'avoir assez deforcepour y creuser des sillons dans la roche auquel me retenir, mais l'eau continue à monter, la glace fond sur les parois. (...)
Je peux me lever. Je la lâche, elle se lève et regarde le ciel à son tour. - Vous pourrez grimper ? Uneforcedouce émane de son sourire. - Je pense... et toi ? - Je pense, dis-je, en regardant Aewyll et l'un de ses bras, plié dans un angle bizarre. (...)
Je grimpe, les doigts de mon corps alimenté de pouvoir ne ressentent pas le poids d'Aewyll, légère comme une plume. Cependant, par ma seuleforce, je me surprends à pouvoir me retenir de deux doigts sur des morceaux de roche froide et glissante, et je grimpe sans problème. (...)
Je continue obstinément, mais l'effort devient si épuisant que je décide de puiser dans le pouvoir, y cherchant la source de cetteforcedurable et incroyable que j'y ai déjà trouvé avant. A nouveau, pour un temps, je progresse plus ou moins normalement, même si parfois les branches d'arbustes emportées atteignent une telle vitesse que certaines manquent de m'éborgner ou de se planter dans ma chair telles de véritables flèches. (...)
Je tousse, je brûle, je crie de rage et de douleur, mon pouvoir se retourne contre moi, transforme cet instant en une agonie sans fin, et j'en suis à me demander ce qui me tuera le premier, le feu ou le manque d'air, lorsque je m'aperçois que l'huile, àforcede se consumer, perd de sa capacité de glissement. Sans réfléchir, je me redresse et bondit à une vitesse démentielle vers la porte du fond libérant tout le pouvoir possible dans une explosion de lumière humiliant celle de mon petit enfer personnel. (...)
Je me retourne vers lui, mon anima l'aveugle et il lève les mains autant pour se protéger de la lumière et de moi que pour se rendre. Visiblement courageux, il trouve laforced'ouvrir la bouche pour faire autre chose que hurler. - Que...que voulez-vous ? Je suis à nouveau nu comme un ver. (...)
Le Seigneur des Hauts Vents ne profère pas un mot, à peine pose-t-il ses mains sur les épaules de deux de ces hommes. Je hausse un sourcil, et soudain, me souviens de la Princesse Bleue, de sa main et de laforcequ'elle m'a transmise par ce geste. Je dois faire vit et fort. L'instant d'après, le monde entier autour de moi devient flou lorsque je me rue sur le mur de défenseurs. (...)
Ne m'approche pas ! Mais je m'approche et je le saisis par le cou et le plaque contre le mur. Il crie tant que je suisforcéde rugir pour le faire taire. - Tu sais pourquoi je suis là ? - Tu es là pour me tuer ! Tu es l'Anathème ! (...)