Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : tiré, tire (5)(...) Je plante le bâton de fer qui est censé nous protéger des mauvais esprits et du Beau Peuple. Finalement, Boeuf prend un lapin qu'il atiréavec son arc pendant le trajet, le vide et le dépèce rapidement avant de le faire cuir. Brume reste silencieuse et je la garde à l'oeil : « les gens qui ne disent rien n'en pense pas moins. (...)
Le bord est encore lointain, une vingtaine de mètre, peut-être. Je n'ai pas le choix. Je bondis. Ma hanche metire, m'empêche de prendre un élan correct. J'atterris au bord de la glace, m'y raccroche un instant, et je fais exploser le fleuve d'énergie qui se fond à nouveau dans mon corps lorsque je glisse et que mes doigts nus creusent la glace comme des serres pour m'agripper. (...)
Cependant, par ma seule force, je me surprends à pouvoir me retenir de deux doigts sur des morceaux de roche froide et glissante, et je grimpe sans problème. Je me retourne pour regarder vers la Princesse Bleue pour savoir comment elle s'entire, lorsqu'un courant d'air me frôle le dos et la nuque. Un unique bruit de pas raisonne juste au dessus de ma tête, tout prêt de moi, je me retourne, et elle se pose devant moi, gracieuse comme une feuille morte déposée par le vent. (...)
Je rajuste ma cape qui menace de s'envoler et qui, portée par le vent, me ralentit, mais rapidement, les choses empirent et je dois lutter pour avancer, pour faire chaque pas. J'ai rapidement l'impression que deux hommes infatigables metiredésespérément vers l'arrière, puis qu'ils reçoivent rapidement du renfort. Je continue obstinément, mais l'effort devient si épuisant que je décide de puiser dans le pouvoir, y cherchant la source de cette force durable et incroyable que j'y ai déjà trouvé avant. (...)
Je prends une inspiration profonde, me campe sur mes deux pieds et fais face : il n'y a pas réellement de choc mais je suis aveuglé par la poussière, des mottes de terres et des cailloux tombent comme une pluie drue sur moi, explosant dans un bruit sec. La main d'un géant invisible metirevers l'arrière, je recule, je glisse et mes deux pieds traces des sillons dans la terre. Tenir. (...)
Je me redresse une fraction de seconde, juste à temps pour bloquer deux flèches d'un coup de poing, l'un des gardes est trop nerveux ettireà côté. Ils réarment en un éclair, mais le temps de ce faire, je ranime l'armure de pouvoir. La seconde volée m'atteint toute entière, mais ricoche sans me causer plus de dégâts qu'autant de piqûres de moustiques. (...)