Comme on sert le Cerf
sur La Cour d'Obéron au format (122 Ko)
Ce scénario s'adresse à des personnages expérimentés ; en effet, l'aventure qui attend les PJ est dangereuse et risque d'être vorace en points de Providence... Un ou deux combattants et au moins un personnage lettré et diplomate sont indispensables. Un médecin ou un barbier peuvent se révéler très utiles. Avec des adaptations mineures, ce scénario peut facilement être joué ailleurs que dans le Lyonnais et au cours d'une autre guerre civile de la deuxième moitié du XVIo siècle. Introduction ...Contient : mort (25)(...) A la fin du combat, les hommes du sieur d'Azergues se rendent compte de l'absence de leur seigneur. Après de brèves recherches, on le retrouvemort, égorgé sur sa chaise percée. Les défenseurs catholiques du Bois d'Oingt vont alors s'accuser mutuellement du meurtre - ou accuser les PJ ; les PJ auront dès lors la tâche délicate de tenter de calmer les querelles pour fédérer les forces catholiques contre leurs ennemis. (...)
On l'honora désormais du titre de maréchal de Brissac, et le maréchal de Brissac avait bien d'autres chats à fouetter que de se soucier du sort d'une petite orpheline du Lyonnais. 4. La jeune fille et le ballet d'ombres : En 1547, lamortde François I provoqua le désespoir de Jeanne, vieillissante, mais toujours aussi éprise de son beau roi. (...)
L'année suivante, ce fut Pierre d'Azergues qui fut tué sur la route de Lyon, sans doute par des brigands ; mais Jeanne soutint dur comme fer que c'était les Francheville qui avaient organisé l'embuscade, et il fallut toute la persuasion de ses fils pour l'empêcher de porter plainte contre eux. Avec lamortde Pierre, ce fut son aîné, François d'Azergues, qui reprit le titre de sieur du Bois d'Oingt. Le cadet Louis, fut envoyé à Paris faire des études de droit ; il en revint avec le titre d'avocat et partit exercer à Lyon. (...)
Pendant ce temps, Louis d'Azergues, avocat au Parlement de Lyon, sombrait dans un vice dangereux : le jeu. Il jouait gros et perdait gros. Bientôt, il fut acculé par ses créanciers... Lamortdans l'âme, il s'adressa aux Francheville, les ennemis héréditaires de sa famille, pour mendier de quoi éponger ses dettes. (...)
En décembre 1560, François d'Azergues et son garde-chasse, Henriot La Gaule, abattirent un braconnier du Bois d'Oingt. Il s'agissait de Germain Trognet un manouvrier du pays ; les circonstances exactes de samortne furent jamais éclaircies. François d'Azergues et La Gaule affirmèrent que Germain Trognet, surpris en train de chasser, les avait mis en joue avec son arquebuse, et qu'ils n'avaient tiré que pour se défendre. (...)
Et le beau Brissac est pris de remords, au soir de sa vie, en pensant à cette enfant qu'il a abandonnée avant même sa naissance. Quelques jours après le départ de Gratien, le repentir - ou la peur de lamort...- sont tels qu'il envoie au Bois d'Oingt son frère, Artus de Cossé, comte de Secondigny et Grand pannetier de la Couronne. (...)
Aussitôt, c'est la consternation et la panique dans le camp catholique. On se rassemble en masse dans la chambre dumort: François d'Azergues est assis, grotesque, sur sa chaise percée, les chausses sur les genoux et une dague enfoncée dans le cou jusqu'à la garde. (...)
Voici l'exposé d'un certain nombre de pistes que vos PJ pourront suivre, mais attendez-vous à improviser - car les joueurs savent toujours se montrer surprenants... 6. La chambre dumort: Sur place, les PJ peuvent découvrir plusieurs indices intéressants en examinant le corps : 1° S'ils examinent la dague qui a servi à tuer François d'Azergues, la plupart des familiers la reconnaîtront comme étant l'arme du défunt. (...)
D'une part, François d'Azergues a dû être tué net, la dague ayant traversé de part en part la gorge et la nuque; il faut une grande force ou une grande maîtrise pour tuer ainsi un homme. D'autre part, le sang dumortest à demicoagulé quand on le découvre, ou complètement coagulé si les PJ attendent quelques temps avant de l'examiner ; cela semble signifier que François a été tué depuis un certain temps, sans doute avant l'assaut des huguenots. (...)
Un examen poussé du Livre de Raison de François (au moins une heure) permet de découvrir que François et Henriot La Gaule ont été inquiétés en 1560 pour lamortd'un braconnier, Germain Trognet ; mais le livre ne contient que quelques allusions peu claires. (...)
) Elle se dit sourde et elle ajoute que les arquebusades accentuent ses bourdonnements d'oreille - alors, entendre un meurtrier qui se glisse dans la demeure... A propos de lamortde Germain Trognet, elle prétend ignorer s'il a été tué loyalement ou non, mais elle affirme qu'il n'a eu que ce qu'il méritait. Au moment de lamortde son fils, elle prétend qu'elle veillait Anne. Elle prétend tout ignorer de contacts récents entre François et Jacques de Francheville, mais ajoute qu'elle a eu connaissance d'un ancien projet qu'il avait eu de marier Anne avec leur voisin huguenot - un projet qu'elle a combattu avec la dernière énergie, et qu'elle se vante d'avoir fait échouer. (...)
Il prétend qu'au moment du combat, il a ouvert le feu sur les assaillants depuis une fenêtre du deuxième étage de la tour de l'hôtel - ce qui n'est qu'à moitié vrai ; Louis était bien dans l'hôtel, mais surtout pour échapper aux balles perdues... En revanche, si l'on a découvert que lamortde François remonte avant l'assaut des rebelles, Louis ne devrait plus être suspect, puisqu'il a passé beaucoup de temps à interroger les PJ sur leur fuite hors de Lyon au début de la nuit. (...)
S'il est interrogé sur l'affaire Trognet, Henriot affirme haut et fort que le braconnier n'avait pas volé samort. Il soutient que Germain a été abattu de face, alors qu'il menaçait François d'Azergues de son arquebuse, et soutient que le reste n'est que mensonge. Il soupçonne fortement Benoît Trognet d'avoir assassiné François, pour venger lamortde son frère. Enfin, Henriot était au coeur de l'accrochage où Anne fut abattue. Il l'a vue courir depuis l'église vers l'hôtel d'Azergues ; or les catholiques défendaient l'église, tandis que les huguenots arrivaient sur la place du bourg en se déployant devant l'hôtel d'Azergues. (...)
Il révélera aussi que les gens du pays considèrent Louis d'Azergues comme un débauché, qui disperse la fortune familiale dans les bordels et les cabarets. Enfin, il affirmera aussi que Gratien et Anne couchaient ensemble. Si on l'interroge sur lamortde son frère, il se montre d'abord très réservé. Si les PJ gagnent sa confiance, il leur expliquera l'affaire par le menu, en précisant bien que son frère a été assassiné de deux balles tirées dans le dos. (...)
) Le comte demeurera avec sa compagnie de gendarmes jusqu'aux funérailles d'Anne, puis, après avoir laissé vingt hommes pour garder le bourg, reprendra le chemin de Paris. Il proposera aux PJ de l'accompagner s'il a acquis une bonne opinion d'eux. Nota-Bene : Après lamortde son frère, sensiblement à la même époque que ce scénario, le comte de Secondigny sera amené à faire une très brillante carrière politique et militaire. (...)
Elle a le visage défait de peur et de chagrin pour la petite Anne quand les PJ la rencontreront ; elle deviendra hystérique à lamortde son mari. Portrait moral : Marie d'Azergues a vécu des années écrasée par la personnalité de sa belle-mère, Jeanne. (...)
) Portrait moral : Louis d'Azergues est un personnage ambigu. Il est la créature de Jacques de Francheville, et il devine les raisons de lamortde son frère aîné. Il se sent responsable de lamortde François, mais s'en réjouit aussi secrètement, car il compte exploiter la situation pour tenter d'écarter Gratien et ainsi, récupérer le titre de sieur du Bois d'Oingt. Au cours du scénario, l'avocat jouera donc double jeu ; d'une part, il se méfiera de sa mère et de son neveu, prêt à tout moment à trahir pour rejoindre le camp de Jacques de Francheville ; d'autre part il animera la défense du bourg dans l'espoir que Gratien soit tué au cours d'un accrochage. Comme il est innocent de lamortde son frère, il poussera bien sûr les PJ à enquêter, les orientant subtilement vers son neveu (non sans jouer la comédie de l'oncle dévoré de scrupules. (...)
Mais sa voix mâle et son attitude assurée sont déjà celles d'un officier. Toutefois, son visage décomposé et ses yeux rougis témoignent du choc provoqué par l'agonie et lamortde sa cousine - et , plus tard, par l'aveu que lui fera sa grand-mère... Il porte un chapeau de voyage à larges bords, un pourpoint de buffle (Endurance + 1, corps et bras), un corselet de fer (Endurance +2, corps) et de grandes bottes de cavalerie (Endurance + 1, jambes). (...)
Impulsif, courageux jusqu'à la témérité, il anime la défense de l'enclave catholique avec une fougue admirable ; mais il y a quelque chose de suicidaire dans son héroïsme. Il souffre de lamortstupide d'Anne, et il est secrètement horrifié par le meurtre commis par sa grand-mère. Toutefois, sa fidélité aux idéaux catholiques et royaux, ainsi que l'attachement qu'il a pour Jeanne, en font rallié le plus sûr de celle-ci. (...)
C'est le meilleur soldat des Azergues avec Benoît Trognet. Malheureusement, lui et Trognet se vouent une haine féroce depuis des mois, à cause de lamortde Germain Trognet. Henriot La Gaule voue un grand respect à 'Madame Jeanne', et une estime toute neuve pour Gratien, qu'il admire pour son courage au feu. (...)
Il est d'ailleurs prêt à les aider, et la balle logée dans le dos d'Anne d'Azergues n'est à ses yeux qu'un acompte. Pour lui, lamortde son frère Germain ne sera vengée que quand les d'Azergues et Henriot La Gaule l'auront tous rejoint. (...)