La chute de Frendian
sur Les Ombres d'Esteren au format
Contient : odeur (7)(...) Depuis deux jours, j'étais traqué par une créature que je n'avais jamais vraiment aperçue en entier. Des yeux, quelques écailles, des crocs étincelants. J'avais senti sonodeur, entendu des craquements. Etait-ce l'un de ces fameux feondas dont on parlait partout ? Je n'avais guère envie de le savoir. (...)
Un corbeau grimaçant finissait de se repaître du second oeil de l'homme qui était autrefois le demorthèn de Frendian. Je ne fus pas le seul à avoir un haut-le-coeur. L'odeurpestilentielle qui envahissait l'endroit rendait le tout encore moins supportable. Certains autour de moi s'écartèrent pour aller vomir derrière un buisson. (...)
Le mot d'ordre était de ne pas répondre, qu'ils auraient des informations plus tard. Les couvertures dissimulaient l'état du défunt, mais l'odeuret le bruit des mouches ne pouvaient être couverts. Le corps fut transporté à l'intérieur du château par quatre hommes d'armes. (...)
Je me rendis ensuite dans ma chambre, afin de me changer... Quelques minutes après, le monde parut s'écrouler autour de moi... Avant de pénétrer dans ma chambre, je m'arrêtai sur le seuil de la porte. Une étrangeodeurbaignait la pièce. Et un bourdonnement aussi. Ma première réaction fut de me dire que j'avais été tellement marqué par les événements de la matinée que je les revivais. (...)
Je fis un pas à l'intérieur, refermai la porte. Je m'y adossai en fermant les yeux. Faire le vide, oublier ces sensations ignobles. L'odeurde décomposition. Le bruit des mouches. Mais non, rien à faire. Ces sensations étaient trop réelles, trop vivaces pour n'être que des souvenirs du matin. Je fis un ou deux pas hésitants dans la direction d'où provenaient l'odeuret le bruit ignobles. J'eus un haut-le-coeur quand mon odorat fut soudain submergé par une puanteur atroce. (...)
Il n'y avait rien... A moins que... Ce qu'impliquaient mes pensées était terrible. Voilà, je m'étais rapproché du coffre à vêtements, c'était de là que l'odeuret le bourdonnement émanaient. Mais je m'étais habillé au matin, j'aurais vu... Non, la veille au soir j'avais posé mes vêtements près de mon lit. (...)Je poussais ma monture au-delà de ses limites. En fait, elle les avait déjà dépassées depuis longtemps, et je craignais qu'elle ne me lâche à tout moment. Mon cheval était hors d'haleine, mais il fallait pourtant qu'il tienne le coup... Je devais atteindre au plus vite le comté de Frendian, et là je serais sauf. Penché sur l'encolure de ma monture pour éviter les branches basses de la forêt, je jetai un coup d'œil en arrière ; au travers de la brume et des frondaisons, je pus voir de nouveau ces trois ...