Exil, la cité
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Présentation d'une cité géante : Exil est un monstre vertical, un labyrinthe effrayant à la fois surpeuplé et paradoxalement désert dans certaines zones. La cité s'étend comme une énorme lèpre sur l'Océan oir, dressant face à lui des murs d'acier rouillé. Il y a de nombreuses façons de ressentir la cité d'Exil, et donc de la présenter. Chacune d'entre elles est forcément réductrice. Il faut d'abord garder à l'esprit qu'Exil est une cité de très grande taille, qui abrite plusieurs millions ...Contient : machines (34)(...) Seul le bruit des cordages subsistait... Bientôt, à la limite de l'audible, un bourdonnement régulier se fit entendre. Il se précisa, ronflement sourd demachinesqui semblaient respirer en choeur. C'était bien le souffle de la Cité que nous entendions au loin... Soudain elle apparut, fantôme d'acier aux myriades de lumières surgissant des brumes. (...)
Quelle que soit l'heure, on arrivera toujours à trouver une taverne ou une boutique ouverte. Dans le coeur industriel de la cité, lesmachinestournent sans discontinuer. Toutefois, comme poussés par une ancienne survivance instinctive, les habitants d'Exil ont instauré les notions de nuit et de jour. (...)
L'omniprésence de la cité industrielle est flagrante : le sol vibre, l'activité foisonnante fait résonner les conduits qui remontent à la surface cracher leurs fumées, le martèlement sourd desmachinesest permanent. Sans interruption, Exil travaille et Exil produit... La diversité de ces industries est énorme : elle s'étend des hauts fourneaux qui produisent l'acier à partir des minerais arrachés aux îlots de l'océan noir jusqu'aux ateliers de couturières ou s'entassent les ouvrières sous payées, en passant par les énormes fermes hydroponiques qui nourrissent la Cité. (...)
Les hommes se tuent à la tâche dans les fabriques d'armes ou les productions lourdes. Les enfants sont employés pour dégripper lesmachines, se faufiler entre les pistons. Les petits estropiés ne sont donc pas rares. Les grandes industries exiléennes appartiennent aux maisons de change exiléenne ou à de riches entrepreneurs. (...)
Plusieurs plate-formes de construction ont été gagnées sur la mer, et l'ensemble des chantiers a été conçu sur un modèle de modularité assez exemplaire. Toutes les plates-formes de construction sont amovibles et déplaçables, et les lourdesmachinessont montées sur des systèmes de rail. Il est ainsi possible de reconfigurer l'ensemble des chantiers en quelques heures. (...)
Il est en effet capable de produire de très bons alliages et aciers spéciaux répondant aux contraintes particulières des réalisations architecturales exiléennes. Cela lui vaut par exemple d'être le seul fournisseur pour les mécaniques de précision desMachinesà soleil. Devenu l'une des plus grandes fortunes de la cité, Gregor loge avec sa famille dans une somptueuse résidence suspendue dans las hauts niveaux de la cité. (...)
Lorsque le temps est clément, les habitants de toutes extractions aiment à y flâner, au milieu des centaines d'espèces florales entretenues à grand frais par lesmachinessoleil des ingénieurs civils. Au milieu des allées pavées, le spectacle est fabuleux : les jardins semblent flotter au milieu de la cité, à mi hauteur de celle-ci. (...)
Je revois encore ces longs bureaux peuplés de scribes consciencieux ou ne raisonnent que le cliquetis desmachinesà écrire et les griffures de la plume sur le papier calibré. Ou bien au contraire, c'est un lieu où le temps semble accélérer sans fin entraînant les individus dans une folie frénétique. (...)
Issues des ateliers de Barliac Simmonet, ces livres sont réputés pour la qualité de leur papier et de leurs reliures. Simmonet, un homme rondouillard entre deux âges, n'a jamais accepté de s'équiper enmachinesà relier récentes. Lui et ses apprentis continuent à relier à la main, selon des techniques familiales éprouvées. (...)
Assez rare ailleurs en Exil, le bois est ici très présent : anciens rayonnages richement sculptés, meubles de lecture, bas reliefs. Le brouhaha des conversations chuchotées et le cliquetis incessant desmachinesd'archivage provoquent une douce quiétude. Il s'agit sans doute de l'endroit le plus propice à la sieste dans tout Exil... Le lecteur qui se présente pour la première fois doit s'enregistrer. (...)
La Cité Machine est en fait un labyrinthe sans fin, qu'un habitant classique d'Exil ne verra peut être jamais. Fondée sur les anciennesmachinesléguées par les vieux maîtres d'Exil, elle est pourtant le coeur, les artères et les poumons de la Cité Lunaire. (...)
L'ingénierie découpe l'espace en blocs, depuis le bloc résidentiel (un appartement) jusqu'aux blocs d'habitation qui rassemblent immeubles, édifices et rues. L'espace doit être mobile, extensible. Un exemple : lesmachinessoleil sont énormes, fragiles et très chères. Dans les élevages de masse et les cultures hydroponiques, afin d'épargner lesmachines, ce sont les plateaux de production qui bougent autour d'elles afin d'assurer à toutes les cultures leur quota d'ensoleillement... L'automatisation : Les Ingénieurs tentent de rendre la cité indépendante aux aléas de ses précaires occupants humains. Le chantier est si énorme que certains quartiers de la cité d'acier (les plus pauvres bien souvent) ne connaissent pas encore ces raffinements. (...)
Enfin, s'ils sont assez rares, les accidents existent : machine qui défaille, reconfiguration qui ne fonctionne pas et se grippe, accident malencontreux... Les Ingénieurs ont bien du mal à l'admettre, mais leur science est loin de celle que possédait les Anciens, dont les antiques machineries fonctionnent encore aujourd'hui. Ici, il faut que des hommes, chaque jour, entretiennent et fourbissent lesmachinesingéniériques, sous peine de voir la cité se bloquer... ainsi, le problème des spores est-il particulièrement crucial. (...)
C'est d'ici que par des tunnels et des ascenseurs, les ingénieurs peuvent descendre jusqu'au coeur de la cité, vers lesmachinesabsurdes. Mais c'est surtout d'ici que sont administrés tous les systèmes mécaniques de la cité. (...)
- Comment savoir ce qui bloque la rotation d'une plate-forme sans aller vérifier dans les innombrables conduits sombres qui la sous-tendent ? LesMachinesAbsurdes : Les Ingénieurs désignent sous ce nom les machineries léguées par les Anciens et qui soustendent la cité d'Exil. Pour de nombreux Ingénieurs, il ne fait aucun doute que cesmachinescontrôlent en fait toute la lune d'Exil, et les théories concernant l'artificialité du satellite de Forge sont nombreuses. LesMachinesAbsurdes sont enfouies au plus profond du centre de la cité, au milieu des plus antiques tombeaux encore inviolés. (...)
Seuls les Ingénieurs et leurs techniciens descendent aussi bas dans le dédale exiléen. Ici, une race étrange et décérébrée, les horlogers, officient aveuglément aux destinées desmachinesabsurdes. Pour la plupart, on pense que cesmachinesassurent la stabilité de la Cité Tombeau. Elles fournissaient en énergie et entretenaient les tombes des Anciens, puis les palais des derniers représentants de cette race éteinte. (...)
Dès son origine, Exil fut visiblement conçue par ses maîtres comme une entité autonome, bien différente de l'image classique que l'on en a : une simple série de mausolées de pierre imbriqués anarchiquement les uns aux autres et abritant des générations d'Anciens momifiés. Les Ingénieurs continuent d'étudier inlassablement lesmachinesabsurdes. La moindre de leurs interventions est souvent un pari : qui sait si elle ne va pas dérégler ou même détruire une de cesmachinesmillénaires ? Ainsi, la ville est-elle alimentée en eau par l'une de ces cathédrales d'acier, qui inlassablement purifie et distribue l'eau. (...)
Aujourd'hui, si leur principe de fonctionnement a été compris et que leur production peut être utilisée en surface, on ne sait pas encore ce qui alimente lesmachinesde production elles-mêmes. Il est assez effrayant d'imaginer que la survie de la ville dépend de cesmachinescomplexes qu'on a jamais réussi à comprendre. Quand auxMachinesAbsurdes elles-même, on ne sait pas jusqu'où elles peuvent s'enfoncer dans les entrailles d'Exil. Là en bas, au milieu des caveaux effondrés et des arches écroulées, on continue à prospecter, toujours plus en profondeur... Portrait : Sèlenne Ortise, ingénieur. (...)
Cette jeune femme à l'allure décidée est l'un des ingénieurs les plus compétents sur la question desMachinesAbsurdes. Elle a notamment été capable de mettre à jour le schéma de fonctionnement de plusieurs de ces engins gigantesques, même si leur utilité première lui reste inconnue. (...)
Sa théorie personnelle est en train de mûrir : la technologie des Anciens n'était pas seulement utilitaire, c'était avant tout un art... Les rêves étranges de cités cyclopéennes qu'elle fait depuis son enfance ne sont peut être pas étranger à sa faculté de compréhension... LesMachinesSoleil : LesMachinesSoleil sont la fierté de l'ingénierie exiléenne, issues de la collaboration entre les Ingénieurs Civils et les Scientistes. Leur étrange technologie est visiblement basée sur la concentration d'électricité dans une série de bobines, qui alimentent d'énormes coupoles métalliques. (...)
Une réaction en chaîne produit de grands arcs électriques qui se condensent pour former des boules d'énergie. On peut à loisir en varier l'intensité, et ce sont cesmachinessoleil qui dispensent une bonne partie de la chaleur et de la lumière en Exil. Elles sont utilisées dans la production alimentaire, l'éclairage des jardins suspendus et dans certains quartiers riches. (...)
Au nombre de celles-ci se trouvent les foyers des dernières épidémies, généralement nettoyés par la force, et qui restent vides pendant de longues années. Quant aux tréfonds d'Exil, bien en dessous des usines, là où pulsent les étrangesmachinesabsurdes, ils recèlent d'insondables mystères... Les zones mortes : Ils existent en Exil des zones que l'on appellent « mortes ». (...)
Les bas-fonds : Il s'agit des endroits les plus reculés de la Cité, là où les ingénieurs n'ont pas encore véritablement imposé leur marque. Sous la Cité industrielle, autour des antiquesMachinesAbsurdes et au milieu des anciens tombeaux aveugles, on trouve des bidonvilles spontanés. Là, entre les énormes poutrelles d'acier qui soutiennent les plates-formes de la Cité et les colossaux piliers de pierre de la cité antique, on trouve des zones d'habitat anarchique. (...)
A notre connaissance, cela relève toujours du pur domaine théorique : rien n'a pu être prouvé. Au-dessous des derniers bidonvilles, si l'on suit les blocs desMachinesabsurdes qui semblent s'enfoncer éternellement dans les profondeurs, on découvre un labyrinthe de pierre à l'architecture indubitablement non humaine. (...)
C'est pourquoi savants, ingénieurs ou scientistes tentent de s'introduire dans les plus anciens tombeaux, déjà scellés à l'époque des Anciens, dans l'espoir de retrouvermachinesétranges et savoirs perdus. Actuellement les recherches les mieux organisées ont lieu dans les niveaux inférieurs de la Bibliothèque Universelle, et aux alentours desmachinesabsurdes gérées par les ingénieurs civils. Ce qui n'empêche des « chasseurs de trésor » peu scrupuleux de tenter leur chance et d'essayer de violer les sépultures enfouies profondément sous la surface de la cité...