Wlad Sokolov – la mue du serpent
sur La Lune Rousse au format (89 Ko)
Possession : Le réveil fût douloureux. La tête me tournait, mon corps lourd s'enfonçait dans mon matelas. D'une main tremblante, je lançai mes doigts glacés dans le vide et l'obscurité à la recherche de ma lampe de chevet. La lumière me fulgura le crâne comme un éclair. Je clignai des yeux, attendant de retrouver mon environnement dans tout son sinistre habituel. Mais je ne vis rien. Partout, le flou, le vide, et un sentiment de perdition glacée. Lentement, je pu voir, mais comme si je voyais ...Contient : pieds (3)(...) Cette sensation étrange était accompagnée par celle que mon corps s'alourdissait à chaque seconde, chacun de mes membres s'enfonçant d'avantage dans les plumes de mon matelas, ma tête d'abord, puis mespiedset mes mains, mon tronc enfin, aussi raide qu'une souche, je ne pus bientôt plus effectuer le moindre mouvement. (...)
Un poids persistait sur mes épaules, mais le reste de mon être me parut plus léger, comme si une force invisible me prenait par les épaules et me poussait vers la porte. Mespiedstouchèrent le tapis de laine, la sensation me parvint intensément. Je sentis les moindres fibres de la laine contre ma plante calleuse. (...)
La fumée d'un feu follet s'élevait au-dessus de ma tête, flottant autour de moi sous la forme d'un nuage bleu pâle que je dissipai d'un mouvement affolé de ma main tremblante. Le corps d'un homme entièrement nu gisait à mespieds, à moitié enterré dans la terre meuble. Le cadavre d'un esclave d'immortel. En tuant son hôte, nous l'avions tué, lui. (...)