L'Epopée de Thror : Dans le château du roi de la montagne
sur Arnheim
Contient : nains (13)(...) Toute sa vie, il avait parcouru le dédale de tunnels creusés dans la montagne, et connaissait par coeur le plan de la forteresse comme tous lesNainsde Karaz Lok. Depuis des temps immémoriaux lesNainsapprenaient à connaître leur montagne et à s'y repérer les yeux fermés dès l'enfance. Cela permettait, en cas d'invasion ennemie, d'éteindre toutes les torches afin de pouvoir évacuer les femmes et les enfants en toute sécurité. Les jeunesNainsjouaient même à faire la course dans l'obscurité sans se cogner, tant leur connaissance des souterrains était grande malgré leur jeune âge. (...)
Sa barbe cachant maintenant entièrement son cou, il venait enfin d'être reconnu comme adulte, malgré ses soixante ans ! L'âge importait peu pour lesNains, et les soixante printemps de Thror étaient bien peu de chose en regard de la longévité exceptionnelle de cette race ; un Nain pouvait espérer vivre des centaines d'années, et la plupart d'entre eux mouraient à la guerre ou accidentellement : bien peu étaient ceux qui finissaient dans leur lit ! (...)
Ces chants étaient graves et solennels ; ils parlaient de trésors perdus, de vieilles rancunes jamais vengées et de gloire passée, choses qui passionnaient lesNainsau plus haut point mais qui laissaient indifférentes les autres races. Les hommes et les elfes appréciaient peu les chants desNains, et avaient d'ailleurs rarement l'occasion de les entendre. La plupart des chants étaient écrits et interprétés dans la langue secrète desNainsqu'ils ne parlaient qu'entre eux et n'apprenaient à personne hormis leurs enfants, c'est pourquoi ils ne les chantaient guère devant les autres. Les chants écrits en Langage Commun étaient les moins beaux, et la voix grave et sourde desNainsavait valu à leurs chants une réputation peu flatteuse auprès des hommes. Lorsque Thror pénétra enfin dans la Grande Salle où les forgerons étaient au travail, ceux-ci entonnaient la Chanson de la Forge, leur chanson. (...)
Ce souffle semblait être celui de la montagne, comme celui de sa respiration lente, forte et régulière. Ce souffle donnait vie au coeur de la forteresse. Quinze forgeronsNainsétaient au travail, et Thror leur trouvait une allure magnifique ; ils étaient semblables à leurs lointains ancêtres, ceux qui côtoyaient les Dieux et qui avaient forgé les plus beaux objets jamais créés. (...)
Cependant, à force de n'obtenir de sa part que des réponses évasives et des conseils inutiles, il finit par se lasser et reprit son polissage. La fin de l'après-midi approchait, et lesNainss'apprêtaient à abandonner leur travail pour passer à table lorsque l'on entendit dans la salle un terrible craquement, suivi d'appels au secours qui provenaient du couloir du puits de mine. Immédiatement tous lesNainsse ruèrent en direction de l'origine du bruit. Thror courait en tête, de toutes ses jambes, car il avait reconnu dans la voix qui appelait à l'aide celle de son propre père. (...)
Après un temps qui lui parut une éternité, il arriva enfin devant le puits de mine d'où provenait les cris, et fut horrifié du spectacle qui s'offrit à sa vue : le treuil auquel était suspendue la nacelle dans laquelle avaient pris place les ouvriersNainsqui remontaient de la mine avait cédé sous le poids, et les malheureux avaient fait une chute mortelle de plus de trente mètres. (...)
Thror s'empara immédiatement du câble et tira de toutes ses forces pour le remonter. Il entendait les autresNainsqu'il avait largement distancés arriver derrière lui, et criait à son père de tenir bon tout en le tirant à lui ; mais malgré toute sa volonté, il ne parvenait pas à le hisser d'un pouce. (...)Les pas de Thror résonnaient le long de l'obscur couloir qui menait à la Forge. Toute sa vie, il avait parcouru le dédale de tunnels creusés dans la montagne, et connaissait par cœur le plan de la forteresse comme tous les Nains de Karaz Lok. Depuis des temps immémoriaux les Nains apprenaient à connaître leur montagne et à s'y repérer les yeux fermés dès l'enfance. Cela permettait, en cas d'invasion ennemie, d'éteindre toutes les torches afin de pouvoir évacuer les femmes et les enfants en toute ...