L'Epopée de Thror (9) : Lis aux tresses d'argent
sur Arnheim
Contient : nains (15)(...) Thimbur, Lis et Ganyal étaient sans doute bloqués à quelques mètres derrière l'éboulis et le tunnel totalement obstrué ne laissait aucun espoir de les rejoindre par ce côté là. Malgré la mort du dragon, lesNainsn'étaient pas au bout de leurs problèmes : si Thror était venu avant tout pour tuer Umfir, il avait également promis de mettre fin aux rêves de conquêtes de Tarkang le nécromancien et désirait aussi aider Lis et son père à sortir de la forteresse. (...)
Dofur et Thimli n'eurent pas le temps de secourir leurs trois amis et furent à leur tour pris dans un enchevêtrement de mailles crasseuses et solides. En se débattant, lesNainsrefermèrent le piège sur eux et bientôt ils ne purent plus bouger du tout, et encore moins se servir de leurs armes pour ouvrir une brèche. (...)
Bientôt, ils descendirent prudemment vers leurs prisonniers et se mirent à les traîner sur le sol, toujours emmaillotés dans les filets. Les insultes et les provocations lancées par lesNainsn'eurent comme seul effet sur les Gobelins que d'augmenter le nombre de coups de pieds qu'ils donnaient à leurs prisonniers désormais inoffensifs. (...)
Au bout de longues minutes de déambulation dans les sombres couloirs, traînant toujours leurs paquets derrière eux, les Peaux-Vertes arrivèrent aux portes d'une grande salle et abandonnèrent leurs ennemis devant l'entrée avant de fuir à toutes jambes par où ils étaient venus. LesNainsattendirent un long moment dans le noir, en silence. Tous avaient la rage au coeur de s'être laissé prendre aussi facilement par de telles créatures, et d'avoir échoué si près du but. (...)
Soudain les deux battants de la porte s'écartèrent laissant échapper un flot de lumière qui fit ciller les prisonniers. Un grand rire retentit dans la pièce et peu à peu, lesNainsdistinguèrent au bout de la salle un immense trône sur lequel siégeait un vieillard habillé d'un long manteau sombre. (...)
Le maître des lieux se leva et descendit les quelques marches qui le séparaient de ses ennemis. - ' Voilà donc nos invités !' fit-il en se penchant sur lesNains. Sa voix grave et sonore résonna dans toute la pièce. 'Je m'attendais à autre chose après le récit que m'avait fait le capitaine des gardes sur votre intrusion dans ma forteresse. (...)
Je n'ai nul besoin de ces pièges grossiers pour maîtriser mes ennemis', fit-il en claquant des doigts. Le filet tomba aussitôt en poussière. LesNainsse regardèrent, surpris, puis se ruèrent sur Tarkang l'arme levée mais ils se heurtèrent à un mur invisible et tombèrent lourdement au sol sous les rires narquois du nécromancien. (...)
Le nécromancien alla rapidement jusqu'au fond de la salle et tira le rideau qui séparait la pièce en deux. Sous les yeux horrifiés desNains, Lis et Ganyal apparurent, enchaînés au mur par les poignets. Ganyal était étendu à terre sans connaissance et son visage était couvert de sang ; Lis, assise sur le sol, pleurait en silence. (...)
Après un bref combat, ils avaient été capturés et emmenés au nécromancien. En entendant ces paroles, le coeur desNainsse resserra en pensant au vieux maître qui avait péri pour sauvegarder sa fille, et tous jurèrent silencieusement de faire payer sa mort à Tarkang si ils le pouvaient. (...)
Le nécromancien se précipita vers un des murs et d'un geste fit s'ouvrir une immense fenêtre dans la paroi de pierre. Par l'ouverture lesNainspurent apercevoir le ciel étoilé, et distinguèrent une grande forme ailée s'approchant de la forteresse. (...)
'...le sang d'une vierge égorgée sur l'autel des Morts !' reprit Tarkang en souriant. A ces mots lesNainseurent un dernier sursaut désespéré et tentèrent à nouveau d'atteindre leur ennemi, mais celui-ci se contenta de rire de plus belle et vit une nouvelle fois ses adversaires repoussés durement par le champ d'énergie magique qui leur barrait le chemin. (...)
Les images de Bror, de Borri, de Thimbur lui revenaient en mémoire, et il voulait se montrer digne de tous ces valeureuxNainsqu'il avait connu et qu'il rejoindrait bientôt dans la mort. Il serra plus fort son bras et ferma les yeux. (...)
Elle s'était approchée doucement du nécromancien dont l'attention était concentrée sur Thror et sur lesNains, et lui avait plongé l'aiguille dans le coeur à travers sa longue cape noire. Tarkang était mort, et la Couronne Maléfique était tombée à terre et s'était brisée. (...)
Le pouvoir du Roi-Sorcier ne menacerait plus jamais le Vieux Monde. La victoire avait cependant un goût amer, et le premier instant de surprise passé, lesNainsn'eurent pas le coeur à se réjouir. Thimbur et Dofur étaient morts et Ganyal grièvement blessé ; Thror n'avait gardé curieusement aucune trace de sa brûlure au poignet, mais tous ses compagnons avaient souffert de leur rencontre avec le nécromancien et avaient de légères blessures dues aux pouvoir défensif de Tarkang. (...)
Thror resta seul un long moment, regardant les étoiles. Sous ses pieds s'étendait la longue vallée, où luisaient les nombreuses lumières des villagesNainset où se trouvait son peuple. Se détachant peu à peu de ses pensées, il prit une profonde inspiration et retourna dans la salle du trône rejoindre ses amis. (...)Thror gravit rapidement le tas de pierre entassées devant le passage. Thimbur, Lis et Ganyal étaient sans doute bloqués à quelques mètres derrière l'éboulis et le tunnel totalement obstrué ne laissait aucun espoir de les rejoindre par ce côté là. Malgré la mort du dragon, les Nains n'étaient pas au bout de leurs problèmes : si Thror était venu avant tout pour tuer Umfir, il avait également promis de mettre fin aux rêves de conquêtes de Tarkang le nécromancien et désirait aussi aider Lis et son père ...