Une légende du Pays Saint
À l'origine du monde, il y avait le dieu Rê, le soleil vainqueur des ténèbres qui recouvrait l'univers encore informel et noyé dans les eaux profondes du vaste Océan primitif. Venu à l'existence de lui-même, Rê jaillit, au jour de la première aube, hors des flots originels et créa, par la force de sa parole, le ciel, la terre et l'eau, le souffle de la vie et le feu, les divinités et les hommes, le bétail, les serpents, les oiseaux et les poissons. Il était le roi des dieux et des hommes, qui, en ...Contient : dieux (6)(...) Venu à l'existence de lui-même, Rê jaillit, au jour de la première aube, hors des flots originels et créa, par la force de sa parole, le ciel, la terre et l'eau, le souffle de la vie et le feu, les divinités et les hommes, le bétail, les serpents, les oiseaux et les poissons. Il était le roi desdieuxet des hommes, qui, en ces débuts de la genèse du monde, vivaient ensemble sur la terre, dans un univers plat et lumineux, un monde de sable et de papyrus, au centre duquel coulait le Fleuve. Lesdieuxdominaient l'univers ; ils étaient les maîtres des connaissances supérieures et possédaient la science de la magie. (...)
Mais elle souhaitait acquérir une suprématie plus grande encore, et désirait assurer sa domination sur le dieu Rê lui-même, le patriarche et le père desdieux. Pour cela, il lui fallait découvrir le nom secret de celui-ci ; chaque divinité possédait en effet un nom caché, et qui le connaissait avait pouvoir sur son possesseur. (...)
Rê, réfléchissant à ce qui venait d'advenir et affermissant son corps et coeur, finit par appeler ses compagnons divins : « Approchez, vous qui êtes venus à l'existence de mon corps et son corps,dieuxqui êtes issus de moi, afin que je vous fasse connaître ce qui m'est arrivé. Une chose douloureuse m'a mordu. (...)
Ce que je ressens, ce n'est pas le feu, ce n'est pas l'eau, mais mon coeur brûle, mon corps tremble et mes membres ont froid. Que mes enfants, lesdieux, me soient amenés, ceux qui savent les formules magiques et dont la connaissance atteint le ciel. (...)
» Le père des divinités sentit alors sa souffrance ardente lentement disparaître ; ses yeux, à nouveau, purent voir clairement sa création, ses membres ne tremblaient plus, son corps avait retrouvé la paix de l'être. Désormais Isis sera « la grande magicienne, la maîtresse desdieux, qui connaît Rê par son nom ». Elle avait ainsi obtenu le pouvoir qu'elle ambitionnait.