Duels et conséquences
sur Asmodée au format (510 Ko)
Contient : cheval (11)(...) Après avoir trotté un bon quart d'heure, elle passa les portes de la capitale, salua au passage quelques gardes du guet, traversa - au pas - une bonne moitié de la ville, évitant marchands pressés de rentrer chez eux, attroupements de badauds, carrosses conduits par des cochers peu amènes et arriva enfin rue des Petits Pas, devant l'hôtel particulier où se trouvait son logement. Elle fit boire soncheval, le rentra à l'écurie, le dessella, le bouchonna, lui donna à manger et, enfin, put monter dans son appartement, composé de deux pièces mal éclairées, au troisième étage de la demeure. (...)
Elle n'avait pas pleuré lorsque Frédéric, devenu l'un de ses meilleurs amis, avait été tué lors d'un duel. Elle n'avait pas pleuré lorsqu'elle avait été contrainte d'abattre son premiercheval, qui s'était cassé une jambe au cours d'une chasse. Elle n'avait pas pleuré lorsqu'elle avait compris que le jeune mousquetaire qui faisait battre son coeur ne s'intéresserait jamais à elle, parce qu'elle n'avait pas de sang noble. (...)
- Eh bien, " termina Camille en montant en selle, " bonne journée à toi, Marinette ! Et merci ! " Puis elle sortit. Elle mit sonchevalau petit trot, profitant du petit matin pour aller un peu plus vite, traversa Charousse endormie et s'engagea sur le chemin de l'Observatoire, où l'attendait son " rendez-vous ". (...)
" Je ne vous ai pas offert la meilleure prestation de ma carrière, en effet. " Elle tourna les talons après un bref salut et se dirigea vers sonchevaltrès occupé, quant à lui, à mâchonner les fines branches d'un buisson dénudé. " Allez, Onyx ! (...)
Cela gênait un peu ses mouvements, mais, l'un dans l'autre, elle n'était pas mécontente de sa situation. Elle déchanta vite lorsque le maître d'armes entreprit de seller soncheval, un étalon couleur d'ébène, à la musculature impressionnante, au chanfrein large et convexe et aux yeux méchants, cerclés de blanc. (...)
Pendant que sa cavalière le sanglait, il tenta au moins trois fois de la mordre, découvrant une dentition jaunâtre et peu appétissante. " Madame... " avança l'adolescente. " Je... je ne sais pas monter àcheval... - Eh bien, tu grimperas en croupe ! " Sur ces mots, elle prit sa monture récalcitrante par les rênes et la conduisit dans la cour. (...)
Je n'ai pas de temps à perdre ! " lança Camille. " Quant à toi, " maugréa-t-elle à l'encontre de soncheval, qui ne cessait de renâcler, " tu continues comme ça, je t'arrache les oreilles. " Il se calma aussitôt... Peu de temps après, elles quittaient Charousse. (...)
" coupa Marinette, pointant un doigt en direction d'un bosquet. " Il y a quelque chose, là-bas ! - Très bien ! Toi, tu restes àcheval! Moi, je vais voir... " De plus en plus inquiète, elle se précipita vers les fourrés. Un corps gisait, face contre terre. (...)
Sans réfléchir, Marinette donna un coup qui lui entailla la main. Il se recula avec un cri et se retrouva à portée des sabots ducheval, qui n'hésita pas un seul instant et lui fracassa le crâne d'une ruade magistrale. Mais ça, Marinette ne l'avait pas prévu. (...)
Aussitôt, l'une des brutes qui tenait Marinette beugla comme un supplicié et la lâcha, avant de tomber sur le sol, la cheville déchiquetée par les dents ducheval" mort ". Onyx se releva d'un bond, le piétinant à moitié et l'adolescente en profita pour se dégager d'une torsion de bras. (...)
C'était le petit matin, lorsque Marinette arriva pour la seconde fois de sa vie devant les portes de l'école de La pointe au coeur. Mais ce jour-là, elle montait son proprecheval- cadeau de Camille - un magnifique hongre pommelé et portait ses propres vêtements, des pantalons et une chemise dans les tons verts, assortis à ses yeux. (...)Le cliquetis des armes résonnait dans la vaste pièce aux fenêtres hautes, décorée de lambris, qui servait de salle d'entraînement pour les apprentis spadassins de l'école La pointe au coeur . Il y avait là une douzaine d'élèves, âgés de quinze ans tout au plus, qui, vêtus de chemises colorées et de plastrons de cuirs, s'exerçaient à l'art du fleuret, sous le regard impitoyable de leur maître d'armes. Un cri de rage retentit soudain, suivi de près par le bruit d'une chute. Les assauts cessèrent ...