Indépendant exiléen #1
sur Ballon-Taxi au format (2.7 Mo)
Contient : ténèbres (4)(...) Je n'étais que solitude en suspension dans les froids courants sans vie. C'était presque plaisant, une fois les souvenirs engourdis : lesténèbres, la fi n que je sentais proche. J'en étais à me croire dissoute dans les abysses insondables. (...)
D'abord le martèlement, sourd, régulier, métallique. J'ai frissonné dans ma torpeur, consciente de n'être plus seule dans lesténèbres. Puis j'ai perçu les frottements des pieds sur les passerelles, les milliers de voix, les coeurs chauds et palpitants qui m'appelaient. (...)
Elle a parcouru sans relâche notre cité, voyagé plusieurs semaines à bord de différents navires Exiléens - respectivement le léviathan L'Omnivogue, le piquier La Perle Noire, et le croiseur de combat L'Ombre de Forge -, et rapporte avec une angoisse non dissimulée que notre mer abriterait l'un des plus surprenants navires ayant jamais brisé les vagues deténèbres. Indéniablement, de nombreux capitaines, gardiens de phares-vapeur, dockers, maître-pêcheurs, contrebandiers même, témoignent d'un seul cri qu'un mystérieux vaisseau, parfois mouillant tout proche des côtes d'Exil, vient hanter l'Océan Noir lorsque la tempête fait rage. (...)
Nous venons d'apprendre par l'ingénieur Henri Janvir l'existence d'un projet de construction visant à en terminer de façon radicale avec lesténèbres. Je m'explique : cet homme vient d'obtenir les fi nancements nécessaires à la construction de plusieurs tours (le nombre total n'a pas été communiqué), devrai-je plutôt dire plusieurs « pylônes », d'une hauteur vertigineuse, dont le but serait d'illuminer Exil. (...)Un mot de notre directeur : C'est avec un plaisir non dissimulé que je vous livre ici notre cinquième compilation annuelle. Bien entendu, le choix fut diffi cile, parfois déchirant : notre Indépendant vit au rythme du souffl e d'Exil, et c'est avec la même fi erté quotidienne que je me saisis du premier exemplaire sorti des rotatives. Il n'y a pas, à mon sens, de « petites histoires » ou de « nouvelles insignifi antes ». Notre cité vit, respire et frisonne et notre journal s'en veut ...