JDR : Les rapports entre joueur et personnage. L'idée
d'un simulacresur Petit Peuple
Contient : rôle (26), role, play(...) Au début de nombreux jeux de rôles, on retrouve souvent cet avertissement : « Prenez garde à ne pas confondre Réalité et Fiction. » Je m'appelle Romaric Briand, ou « Sens », sur les forums de jeu derôle. Dans « Sens Renaissance », mon jeu derôle, je ne mets pas en garde mon lecteur. Ce n'est pas un oubli, c'est un choix de ma part. Comment expliquer ce choix ? (...)
Aurais-je l'intention de faire en sorte que Réalité et Fiction se mêlent ? Fort de mes études de philosophie, je souhaite soulever de nouvelles questions, autour du jeu derôle, dans un jeu derôle. Je pense notamment que cette discipline peut nous en apprendre beaucoup sur la structure du monde réel. Bref, je souhaite faire du jeu derôleune discipline « métaphysique », une véritable exploration du Monde. « Quelle prétention ! Quel dogmatisme ! (...)
Par le biais d'une série d'articles sur « petit peuple », je tacherais de vous faire découvrir un tout nouveau type de Jeu deRôle. Problèmes liés au rapport entre « personnage » et « joueur » Le jeu derôlemet en relation deux entités : le « joueur » et le « personnage ». Le joueur : Vit dans le monde réel et dispose de ses propres aptitudes et connaissances. (...)
) D'emblée, il semble que les deux entités « Joueur » et « personnage » soient différentes : Elles ne vivent pas dans le même monde et n'ont donc pas les mêmes propriétés intellectuelles. Ces différences sont le lieu de nombreux problèmes pour le jeu derôle. Exemples : 1 - Mon personnage est plus intelligent que moi. Comment puis-je le jouer ? Comment puis-je me mettre à son niveau. (...)
Très vite le naturel revient et mon maître de jeu me dit que je suis trop 'Romaric' (joueur) et pas assez 'Sens' (personnage). 4 - Mon personnage est muet. Comment puis-je le jouer à une table de jeu derôle? Tous ces problèmes ont des origines communes : 1. Ils sont le fruit d'une volonté de « jouer au mieux le personnage » dans l'esprit d'un véritable processus d'identification. (...)
Cette possibilité nous a fait penser que nous pouvions jouer un personnage dans une partie de jeu derôle. Cependant, un joueur ne connaissant pas les bases des mathématiques ne pourra pas jouer un personnage sachant compter sans difficulté. (...)
Elle aime beaucoup l'art et la beauté des corps en général. Elle aime la rigueur. Elle joue au jeu derôlerégulièrement. Quand bien même cette joueuse choisirait un archétype de personnage totalement différent d'elle-même, un « nain classique » dans un médiéval fantastique par exemple, elle retombera dans les travers qui sont les siens. (...)
Très vite, elle s'apercevra qu'elle ne peut pas jouer au mieux les scènes de boisson à la taverne. Les autres commenceront à lui reprocher sa trop grande rigueur au nom de l'immersion ou du «roleplay». Les joueurs diront « tu es trop Michèle et pas assez Thorfin ». Elle finira par s'assagir. Le mieux qu'elle puisse faire sera d'isoler un trait de sa personnalité pour l'extrapoler au détriment des autres. (...)
Il ne reste plus au joueur qu'à choisir entre A ou B car s'il choisit les deux (A et B) alors joueur sera identique au personnage, ce qui est généralement refusé dans le jeu derôle. Le joueur décide donc de faire une caricature et d'isoler A en occultant volontairement B. C'est la seule manière pour lui de ne pas être lui-même, de faire en sorte que le personnage ne ressemble pas au joueur. (...)
Elle ne pourra pas faire un personnage vert, totalement différent d'elle-même. Elle ne pourra pas, non plus, faire un personnage violet ; sans quoi elle ne jouera pas derôle, elle sera elle-même. Elle aura donc le choix de faire soit un personnage Bleu, soit un personnage Rouge. (...)
Ce personnage sera la caricature de Michèle puisqu'elle aura grossit un trait, soit le rouge, soit le bleu de sa personnalité. On retrouve cette réalité dans les jeux derôle. Ces caricatures sont appelées « archétypes ». Il peut s'agir soit de personnage de film que nous connaissons et qui, en quelque sorte, font partie de nos expériences (ou de nos couleurs. (...)
Ils ajoutaient qu'ils étaient heureux de pouvoir se dépayser de cette manière. Nous affirmons, au contraire, que la notion de « race » dans le jeu derôleest à condamner autant que dans la réalité ! Elle n'est en rien dépaysante et mène à la lassitude de nombreux joueurs. (...)
Les joueurs les plus expérimentés ont souvent tendance, au contraire, « à casser les archétypes ». Vu de cette manière, avec ses races et ses archétypes, le jeu derôlene peut être qu'une activité mue par le repli sur soi. C'est là que nos ennemis ont trouvé jadis nos faiblesses. (...)
On en a fait des « repliés sur soi » ! Le rôliste serait-il devenu sa propre caricature ? Si l'on veut faire du jeu derôleune activité constructive, il est donc nécessaire d'abandonner l'idée d'archétype et tous les jeux derôlefaisant fortune sur cette idée néfaste pour notre épanouissement et notre désir de voyage. La volonté de « bien jouer son personnage » n'est pas directement néfaste ; elle part d'une volonté noble de découvrir quelque chose de nouveau. (...)
Le problème des couleurs et de la caricature nous amène à un autre problème révélé, comme nous allons le voir, par la présence des compétences mentales sur les fiches de personnage. Les compétences mentales et les problèmes liés. Le personnage se distingue, dans le jeu derôle, du joueur. Tant que les rôlistes chercheront à jouer des personnages, ils échoueront et seront frustrés. (...)
Vous ne pouvez pas plus rentrer dans l'esprit de votre voisin qu'incarner un personnage dans un jeu derôle. De même, dire que vous n'êtes pas votre personnage n'a aucun sens. La distinction entre personnage et joueur est telle qu'il est impossible de ne pas tomber sur d'innombrables problèmes. (...)
» « La croyance que le joueur et le personnage n'ont pas le même esprit. » Reprenons l'exemple de Michèle. Elle désire maintenant jouer une physicienne dans un jeu derôle. Elle décide donc de mettre des points dans la compétence « Physique » sur sa fiche de personnage. (...)
C'est le fameux « problème du perroquet » (un joueur qui répète mot pour mot ce que vient de lui dire son maître de jeu), dont beaucoup de rôlistes se sont moqués pendant les parties de jeu derôle. Le joueur se sent nécessairement dépossédé de l'autorité sur son personnage. Si l'on pousse plus loin le raisonnement, en l'exagérant volontairement, on peut même dire que, du point de vue mental, le maître de jeu est le seul joueur, puisqu'en disant ce que ses joueurs pensent, il pense à leur place ! (...)
D'où la notion de « simulacre » que nous défendons et que nous allons dès à présent développer. La distinction joueur/personnage remise en cause, vers un nouveau jeu derôle. L'idée de « simulacre » permet de dépasser ces problèmes. Nous devons maintenant assumer que nos personnages ont notre esprit. De nombreux jeux derôlecommencent à abonder dans ce sens. En guise d'exemples, nous donnerons le jeu derôle« Exploris » développé par Damien « Aeon » Casoni et « Sens Renaissance » donc nous sommes le développeur. On y perçoit de plus en plus les personnages comme des simulacres. (...)
Les joueurs deviennent la volonté d'un corps fictif, la volonté d'un simulacre. Cet article annonce la prémisse d'un nouveau jeu derôle. Nous étudierons les conséquences de cette dernière dans un article à venir. Telecharger gratuitement Sens-Soulèvement de terre. (...)La Fiction et la Réalité, deux distinctions bien commodes qui permettent de faire la différence entre ce qui existe et ce qui n'existe pas. Au début de nombreux jeux de rôles, on retrouve souvent cet avertissement : « Prenez garde à ne pas confondre Réalité et Fiction. » Je m'appelle Romaric Briand, ou « Sens », sur les forums de jeu de rôle. Dans « Sens Renaissance », mon jeu de rôle, je ne mets pas en garde mon lecteur. Ce n'est pas un oubli, c'est un choix de ma part. Comment expliquer ce choix ...