Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : dragon (19)(...) Un public : juste ce dont Pigeon Fou à besoin pour être encourager. Il sourit. - Ouais, un élu de Mela, le DivinDragonimmaculé des airs et du vent, il a été élu pour régner sur le monde, protéger les mortels contre les Anathèmes et le Beau Peuple tandis que les dieux vivent dans leurs demeures Célestes. (...)
Ce n'est encore qu'un sombre nuage de poussière dans la steppe, rampant à toute vitesse sur l'horizon rouge sang, tel un monstre cyclope, dont l'oeil serait une étoile projetant une lumière bleutée. La sang-dragonet sa suite avancent, mais pas directement vers moi. Ils ne m'ont pas encore vu. Je regarde autour de moi, cherchant un abri dans tout ce vide, j'accélère mon allure malgré l'épuisement et je repère trois buttes de terre médiocres. (...)
Je t'avais dit que je sais reconnaître un mensonge, eh bien fie toi à moi ! Je connais les mensonges de la dynastie et de ceux qui ont reçu le don des Dragons. - Les Sang-dragon, pourquoi ne t'ont-ils pas tué ? - Parce qu'ils n'ont pas réussi, mon ami, et ce n'est pas faute d'essayer, crois-moi ! (...)
Je sais reconnaître l'odeur du mensonge lorsque j'en entends un, et j'ai reconnu l'odeur des mensonges des Sang-dragon, je me suis rendus compte qu'ils ne savaient pas vraiment pourquoi ni comment ils vous avaient vaincus pourquoi vous n'étiez pas revenu, et à ce moment j'ai compris que vous pouviez vous réincarner, que tant que le monde n'était pas brisé, vous reviendriez, et ce n'était qu'une question de temps, vous reviendriez, c'était certain et j'en parlais aux tribus de la folie qui envahissait Création. (...)
- Elle restera là jusqu'à la fin de sa vie, c'est une illusion, mais en même temps, c'est réel. D'ici deux, peut-être trois siècles, ce ne sera plus qu'une vieille Sang-dragonpourrissante. En quelques enjambées, elle parvient de l'autre coté de la salle, et ouvre une porte de glace bleue, encadrée d'une arche de marbre qui donne sur vers les ténèbres. (...)
Il est là, à peine visible entre les deux parois titanesques qui forment la faille, mais il est bien là. Je fais la seule chose à faire. Je m'empare de la Sang-dragon, revient vers Aewyll, et entreprend de grimper. Un peu plus haut, je m'arrête, je nous déshabille rapidement, prend la sang-dragondans mes bras et m'applique à la réchauffer avec ma seule température corporelle et celle de mon aura. Le frottement de sa peau pâle contre la mienne ressemble à une promesse de paradis, mais la morsure électrique de son aura et le souvenir du destin de Boeuf Assoiffé coupent largement mes allants. (...)
- Que vas-tu faire d'elle ? - Je n'en sais rien. Elle a sûrement ses propres projets. - Sans doute. Je me tourne vers la sang-dragon, la nudité n'a pas l'air de plus la gêner que moi. J'apprécie : plus d'une fois, nous avons vus des marchands et des aristocrates en voyage rougir bêtement après avoir aperçu un homme ou une femme nue, et je n'ai pas envie de m'embarrasser de pudeur mal placée. (...)
- Ils ont régnés sur Création, détruit des choses immenses, plus puissantes que les dieux, on fait des choses incroyables lors du premier âge de l'homme, puis ont été vaincus par les exaltés terrestres, les Sang-dragon. - Le premier âge de l'homme ? Il y avait d'autres créatures, avant ? - Tu t'imagines déjà que le monde t'appartient ? (...)
Savoure l'air frais et la caresse du soleil tandis que la Princesse Bleue jaillit et se pose gracieusement à mes côtés. - Que fais-t-on maintenant ? demande Aewyll. - On s'éloigne d'ici, dis-je. La Sang-dragonhoche la tête lentement, après un regard dans la faille. Aewyll tente de dire quelque chose lorsque je m'éloigne et sors de la zone enneigée, mais trop tard. (...)
Je la saisis par les épaules pour qu'elle évite de tomber et je lui assène le coup suivant, frappe du coude à l'arrière du crâne, comme un coup de marteau. Ses yeux, surpris, se closent tandis que la sang-dragonperd conscience. Je l'allonge doucement à terre, sans quitter Aewyll du regard. Cette dernière a le regard de Brume et le sourire tranquille de la Princesse Bleue. (...)
Des éclairs courent à la surface du bâtiment, se rassemblent dans le donjon central avant de s'élancer vers le ciel sous la forme d'un longdragonantique de lumière pure. Je le suis du regard et le regrette aussitôt, ledragondisparaît dans les cieux, le monde entier devient étrangement noir et blanc et puis ce n'est plus qu'une grande explosion lumineuse suivie d'un grondement assourdissant. Par réflexe, je m'accroche au pouvoir désespérément. (...)
- Le Maître, dis-je, je le veux, où est-il ? Il secoue la tête, j'ôte la main. - Dans le donjon central, hoquette-il, dans le temple dudragon, tout en haut ! Je l'observe un instant : c'est un jeune homme, quatorze ans tout au plus, certainement moins, si apeuré qu'il détourne le visage pour ne pas me regarder et dont le pantalon s'assombrit lorsqu'il s'oublie dans ses chausses. (...)
Je pourrais être impitoyable, lui briser la nuque sans même y penser, mais le visage de Brin d'Herbe se superpose au sien, et j'entends l'arrivée bruyante des Gardes Tonnerres, annoncés par les cliquetis fébriles de leurs armures et de leurs armes, le bruit des gouttes d'eau qui font résonner leurs heaumes comme des cloches et le martèlement de leur pas qui résonne dans la cour. - La sortie ? Sans me regarder, sans un mot, il pointe du doigt une porte de bois gravée d'undragonaux ailes d'aigles. « Ne prenez pas mon âme ! » supplie-t-il. Je grogne. D'une main, je projette le gamin, l'envoyant faire un vol plané à travers l'écurie pour atterrir dans les bottes de foin. (...)
Je me demande comment font la Princesse Bleue et son père. - Tes vêtements pour commencer, dis-je, et le Temple dudragonpour finir. Je grimpe des escaliers sans fin. Je parcours des couloirs luxueux, tout de marbre blanc étrangement lumineux, jalonnés d'alcôves qu'habitent des statues de bronzes représentant des hommes, des femmes, ainsi que d'autre choses plus étranges, agrémenté, de jade bleu, le tout saturé d'essence, de pouvoir qui converge vers le coeur du Trône d'orage. (...)
Je ne prends pas la porte de la terrasse, certainement gardée Je saute sur le mur du bâtiment principal, m'accroche du bout des doigts de toutes mes forces, et je commence à grimper tel un insecte vers le temple dudragonsitué au sommet. Je suis encore nimbé de lumière, aucune surprise ne m'étreint lorsque les cris des gardes s'échappent dans les airs, tentant de couvrir le bruit du vent, le bruit du glas qui résonne toujours. (...)
J'atterris devant la fenêtre. Au milieu de la grande salle ornementée d'inscriptions en langue ancienne, trône la statue d'undragonde jade bleu, elle est entourée de cinq soldat armés de pied en cap, derrière eux, se tient un homme masqué, protégé d'une armure d'acier immaculée réfléchissante comme un miroir, les épaules couvertes d'une cape noire, aux longs cheveux tombant en une cascade de blancheur neigeuse dans son dos, et son regard, bleu et glacé comme la mort se fixe sur moi avant d'exploser dans une frénésie d'éclair. (...)
- Et maintenant.., dis-je. Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase, l'instant d'après, l'anima du Sang-dragonexplose dans une fureur de vent polaire, de cristaux de neige glace et de lumière d'azur. Un millier de shrapnels de glace fusent vers moi dans une explosion de lumière blanche, instinctivement, je pare l'essentiel du coup d'un geste vif et ample de la main, qui crée une onde de choc, bref mur d'air invisible devant moi sur lequel viennent s'écraser l'averses de glaces, et je le charge. (...)