Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : monstre (14)(...) - Ah putain ! S'exclame-t-il. Rude Automne jette un oeil à Boeuf, comme s'il risquait de se changer enmonstreà l'instant. Pigeon Fou sourit. Moi-même, je garde Brume à l'oeil mais j'écoute la conversation. (...)
Ce n'est encore qu'un sombre nuage de poussière dans la steppe, rampant à toute vitesse sur l'horizon rouge sang, tel unmonstrecyclope, dont l'oeil serait une étoile projetant une lumière bleutée. La sang-dragon et sa suite avancent, mais pas directement vers moi. (...)
On dit que lorsqu'un homme arrive au bout du monde, là où les rêves et les cauchemars deviennent les réalités hantées par le Beau Peuple, il ressent de plus en plus le besoin de continuer, et il devient... changé, distordu, corps et âme jusqu'à devenir unmonstre, ou une parodie de lui-même. J'ai peur de n'avoir plus d'âme, que le bout du monde ne se trouve maintenant en moi-même. (...)
J'en entends un autre sauter par dessus nous deux pour me prendre à revers, et un autre sauter sur un bloc de glace situé 3 mètres plus haut. Je lâche une fraction de seconde lemonstreavec lequel je lutte et j'agrippe le pouvoir pour le libérer dans le mouvement suivant. Ses griffes tentent de se refermer sur moi mais ne déchire que l'air froid, un bruit de craquement sinistre plus tard et mes mains ont fait pivoter sa tête à 180°, brisant sa nuque dans la foulée. (...)
Je riposte vite cette fois-ci et je décoche un coup de pied dans le ventre de l'un d'eux. Je sens des côtes pareilles à celle d'un ours céder sous la puissance du coup et lemonstreest projeté dans les ténèbres illuminées par la lumière émanant de moi. Il s'écrase contre un mur, vomit un sang blanc et retombe face contre terre. (...)
Cette créature a besoin de refléter ton esprit pour exister. Je me calme. J'ai soudain l'impression d'être une brute, unmonstre. - Peu importe ! Dit-il. Ce n'est pas grave, oublions cela ! Aewyll aura tout oublié dans une heure. (...)
tu es comme moi, prisonnier d'un monde qui te rejette et tente de te détruire. Cause, effet, passé, présent et futur, tout cela te conduit à devenir, à être et à rester unmonstreaux yeux de tous tes semblables, à perdre ceux que tu as perdus, malgré tout tes pouvoirs, tu ne peux pas sortir du présent dans lequel tu vis, tu es pourchassé et craint dans toute la Création et l'issue unique est la mort. (...)
Etrangement paradisiaque, mais je pense surtout à Lewellyn, à ses semblables. Nous sommes des exilés. Moi, parce que je suis unmonstreparmi les miens, mais lui ? - J'étais un diplomate, répondit-il à la question sans que j'aie dit quoi que ce soit, « Je dois admettre que le destin des hommes me laisse indifférent, mais lors de la grande croisade que mena mon peuple pour détruire votre monde, j'ai entendu parler des tiens. (...)
Je bondis dans les airs, et les dents claquent de façon assourdissante. La princesse en profite pour coincer la gueule dumonstreen plantant son arme à travers sa mâchoire. J'arme un coup de poing dans lequel je mets tout mon pouvoir. (...)
- Lewellyn t'as dit beaucoup de chose vraie, et certaine que je ne pourrais pas vérifier, c'était un bon menteur. Je soupire. Regarde vers le fond de la faille. - Il disait que je suis unmonstre, dis-je, mais je ne me sens pas ainsi. - Je comprends, je te crois, et je ne pense pas que tu en sois un. (...)
La vérité, c'est que tu n'avais pas à me sauver, tu n'avais pas à m'aider, et tu l'as fait, pourquoi ? - J'avais une dette envers toi. - Unmonstrene réfléchit pas ainsi, tu n'en es pas un, ça me suffit. Je hoche la tête. - Bien. Je reprends l'ascension, elle me suit. (...)
Je nettoie mes yeux, et j'aperçois l'étendue de la menace : tout l'horizon se soulève, une raz-de-marée de poussière qui dévale la steppe telle une vague titanesque qui déferle sur l'univers comme unmonstreavide. Je me trompais. Il ne cherche pas à m'épuiser. Je prends une inspiration profonde, me campe sur mes deux pieds et fais face : il n'y a pas réellement de choc mais je suis aveuglé par la poussière, des mottes de terres et des cailloux tombent comme une pluie drue sur moi, explosant dans un bruit sec. (...)
Je parcours les cinquante mètres de démence électrique au travers duquel le Trône d'Orage m'apparaît comme un fantastiquemonstrede jade bleu et de pierre grise dont les yeux de verre froid sont fixés sur moi, ces treize tours tendues vers le ciel. (...)
Je veux croire que ma vie à un sens. Je veux croire que je ne suis pas fou. Je veux croire que je ne suis pas unmonstre. Je veux croire qu'il y a une justice dans ce monde. Je veux croire que je peux forger mon propre destin. (...)