Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : univers (10)(...) - Parce que je suis comme toi, je suis un exilé, un réprouvé, et que je connais la souffrance que cela cause que d'être seul, d'avoir l'universpour ennemi et de n'avoir personne avec qui partager quoi que ce soit. Regarde moi, dit-il, Je suis un diplomate sans accord à discuter, un roi sans royaume, un mot sans signification, comprend-tu ? (...)
Cet endroit est un lieu d'exil, et ce palais, n'est jamais que ce que j'ai construit de mon propre chef... Ce n'est rien, crois-moi, d'où je viens, certains de mon peuple commande à desuniversentiers ! J'essaye d'imaginer. En vain. - Tu as construit cela seul ? - Oui, invoqué à partir de rêve de noblesse, de froid, et de jeux de neige infantile, cela parait impossible, mais pendant huit siècle, on a du temps a tuer, crois-moi ! (...)
- L'Essence, reprend-t-il. L'énergie mystique, matérielle et surnaturelle qui anime toute chose dans tous lesunivers, pas d'essence, pas d'existence... même pas pour ton exaltation, et cette dernière la canalise à travers ton corps, tout ton être pour faire de toi un être virtuellement capable de tout. (...)
Nous sommes dans un endroit où l'essence n'est pas aussi ordonnée que dans le reste de la Création. Moi et Aewyll, nous ne sommes pas autant liés à l'ordre de l'univers, c'est pour cela que je peux mourir, encore et encore et encore ! - Mais tu es mort ! - Et alors ? Ici, c'est mon domaine, nous sommes au-delà des limites de l'univers, là où la destinée ne s'applique plus, dans le chaos..., plus de règle, plus de limites, enfin. (...)
- Pas de linéarité dans un monde libre, mon ami, rappelle toi ! Détend-toi maintenant. Tu as tout le temps de l'univers, ici. Il s'en va, son rire inhumain résonne dans les couloirs du palais de glace. Les portes se referment brutalement dans un claquement sourd. (...)
Leurs esprits s'effondraient sous le poids de leurs propres mesquineries ! Imagine, Soleil Bleu, Imagine desuniversentiers qui se moquent de toi, qui se rient de toi, qui t'humilient, qui t'ôtent cette grâce, cette gloire qui fait de toi ce que tu étais. (...)
Je nettoie mes yeux, et j'aperçois l'étendue de la menace : tout l'horizon se soulève, une raz-de-marée de poussière qui dévale la steppe telle une vague titanesque qui déferle sur l'universcomme un monstre avide. Je me trompais. Il ne cherche pas à m'épuiser. Je prends une inspiration profonde, me campe sur mes deux pieds et fais face : il n'y a pas réellement de choc mais je suis aveuglé par la poussière, des mottes de terres et des cailloux tombent comme une pluie drue sur moi, explosant dans un bruit sec. (...)
Dans l'après-midi, je me remets en route après ma dixième chute, les nuées soufflent toujours lorsque le messager ailé réapparaît dans un éclat de lumière qui traverse le nuage de poussière qu'est devenu l'univers. « Tu es très fort, mais ce n'est pas fini. Pars tant qu'il en est encore temps, tant que je ne me lasse pas. (...)
Ses yeux deviennent une des tigres de foudres, qui courent et bondissent sur ses avants bras tendu vers moi, se précipitant sur moi dans un craquement assourdissant. J'envoie le pouvoir dans mon corps, à la rencontre de leurs crocs et de leurs griffes. Impact. L'universdevient blanc et lumineux, empli d'une odeur étrange. Tout le bâtiment semble vibrer sous le choc lorsque je suis projeté contre le mur. (...)