Akisu
sur Kuro Shin Edo au format (124 Ko)
Retranscription de l'enregistrement retrouvé dans l'appartement 211 de l'immeuble Hinan, quartier Harajuku. Ce soir, je ne serai plus. Cette certitude grandit en moi depuis l'aube et me tétanise d'effroi. C'est seulement au prix d'un colossal effort, que je suis enfin parvenue à activer ce satané enregistreur vocal. Je laisse ici mon histoire, si le temps me le permet, pour que demeure une trace de mon existence et de cette maudite période, et afin de mettre en garde quiconque écouterait ...Contient : quartiers (2)(...) La pisse infâme que le tas de ferraille me versait, un ersatz de vodka de facture nippone expérimenté depuis l'incident Kuro, me brûlait la gorge et me cognait sérieusement le crâne depuis une vingtaine de minutes quand l'Akisu fit irruption dans le bouge. L'Akisu, c'était le nom que l'on donnait à un type bizarre que tous les habitués desquartiersmal famés de la ville connaissaient bien. L'Akisu, le rôdeur. Quelques mois seulement depuis sa première apparition avaient ainsi suffi à ce que ce surnom lui soit accolé et comme marqué au fer rouge sur le front par les noctambules dans mon genre. (...)
L'obscurité et le silence opaques qui régnaient dans les ruelles attenantes étaient à vous glacer le sang, et contrastaient fortement avec l'ambiance chaude et colorée qui baignait le Buruburu. Faut dire aussi que je ne m'attardais jamais dans les venelles putrides des basquartiers. Véritables coupe-gorge en puissance, il s'y passait depuis l'Incident Kuro, et selon les quelques rumeurs que l'on pouvait glaner de-ci delà, d'étranges pratiques à l'abri desquelles tout esprit sain se devait de se garder. (...)