Exil, la cité
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Présentation d'une cité géante : Exil est un monstre vertical, un labyrinthe effrayant à la fois surpeuplé et paradoxalement désert dans certaines zones. La cité s'étend comme une énorme lèpre sur l'Océan oir, dressant face à lui des murs d'acier rouillé. Il y a de nombreuses façons de ressentir la cité d'Exil, et donc de la présenter. Chacune d'entre elles est forcément réductrice. Il faut d'abord garder à l'esprit qu'Exil est une cité de très grande taille, qui abrite plusieurs millions ...Contient : acier (66)Exil, la cité Présentation d'une cité géante : Exil est un monstre vertical, un labyrinthe effrayant à la fois surpeuplé et paradoxalement désert dans certaines zones. La cité s'étend comme une énorme lèpre sur l'Océan oir, dressant face à lui des murs d'acierrouillé. Il y a de nombreuses façons de ressentir la cité d'Exil, et donc de la présenter. Chacune d'entre elles est forcément réductrice. (...)
C'est une muraille gigantesque, où les anciennes maçonneries d'obsidienne des Anciens, parfois encore visibles, ont été renforcées année après année par des couches de blindage d'acier. Enfin, le navire passe la rade d'Exil, et le visiteur est happé par la Cité Eternelle... « ... Le passage des Portes dAirain m'avait bien sur fortement impressionné mais rien ne m'avait préparé à la suite. (...)
Il se précisa, ronflement sourd de machines qui semblaient respirer en choeur. C'était bien le souffle de la Cité que nous entendions au loin... Soudain elle apparut, fantôme d'acieraux myriades de lumières surgissant des brumes. On ne décrit pas Exil, on ne peut que la ressentir et tenter de retranscrire ses impressions. (...)
La Cité dépassait en grandeur tout ce que j'avais pu voir jusqu'à présent. Les roches noires plongeaient dans les tréfonds de l'océan, et soutenaient les énormes murs d'acierde la Cité et ses flèches de métal. Depuis mon embarcation, j'avais le sentiment étrange d'être en dehors du monde réel, en marge de la vie. (...)
Mais tout nous rappelle qu'ici, nous sommes bien dans l'antique cité sanctuaire : les flèches de pierre ciselées des tombeaux des Anciens, les étranges structures métalliques bâties par les Ingénieurs, les invraisemblables jardins et rivières suspendus au- dessus d'artères surpeuplées, les écrasants dômes des universités et de la cité administrative... Ici je reste en arrêt devant ce qui semble être un hermétique tombeau de pierre noire dont les fondations s'enfoncent vertigineusement dans la carcasse d'acierde la cité. Ici, je suis fasciné par l'entremêlement de ponts métalliques où des exiléens vivent, font commerce ou se divertissent. (...)
Imaginez donc des ruelles pavées et des bâtisses de pierre, martelées par la pluie et plongées dans le brouillard. Ajoutezy ensuite des structures et des bâtiments d'acierimbriqués dans ces fondations, superposés les uns aux autres, formant des séries de plates-formes. (...)
A chaque fois que vous devrez la décrire, remémorez vous les visions classiques de mondes (industrialisation, règne de la vapeur et de l'acier, quartiers populaires) en les amplifiant, et vous serez dans le vrai. Enfin, n'oubliez pas qu'Exil est, à l'origine, un cimetière gigantesque, que beaucoup disent hantés. (...)
Rajoutez donc une louche de mystère et de macabre, ça ne peut pas faire de mal... Un brouillard omniprésent, des chuchotements étranges dans les allées peu fréquentées, des créatures camouflées sous l'ombre des poutrelles d'acier. Considérations pratiques : En Exil, la nuit est permanente. De fait, l'activité ne cesse jamais vraiment au sein de la cité. (...)
Une fois happé par la cité géante, le visiteur peut allégrement se perdre dans les rues et les avenues de la cité. De l'extérieur, Exil est une énorme coque d'acieret de pierre, qui ne s'ouvre sur l'extérieur que par son port et ses chantiers navals. A l'intérieur et au-dessus de ses parois, Exil est un dédale : rues et passerelles sont enchevêtrées, pas seulement sur une surface plane, mais également verticalement. Des milliers d'immeubles, d'arches métalliques, de flèches d'acier, de ponts, de passerelles, de plates-formes amovibles s'entrecroisent. Le soubassement d'Exil est composé de toute une série d'îlots déchiquetés qui crèvent l'Océan Noir. (...)
Puis les ingénieurs civils ont commencé à repenser la cité, tenté de la rationaliser. Les consolidations successives ont permis à Exil de grandir et prospérer. Les immeubles d'aciersont venus se rajouter aux structures existantes. Des arches, des passerelles et des ponts de métal sont venus rejoindre les différentes plates-formes. (...)
Exil est ainsi devenu cette succession de plateaux composés d'immeubles géants, de ruelles de pierre, de passerelles d'acierou d'arches rouillées. Sous l'impulsion ingéniérique, la cité s'est aussi automatisée, dans un souci de modularité. C'est ainsi que des pans entiers de la ville d'acierpeuvent être mécaniquement déplacés ou recomposés. Enfin, enserrant constructions humaines et palais antiques en un cercle presque parfait, les murs de pierre et d'acierd'Exil se dressent face aux vagues de l'océan. Considérations cadastrales : existe-t'il un plan d'Exil ? Cette question s'impose naturellement au nouveau venu dans la Cité d'Acier: comment me retrouver dans ce dédale ? Comment ne pas me perdre irrémédiablement dans cette forêt de ruelles, de bâtiments, et de plates-formes suspendues ? (...)
Immeubles et passerelles : Exil s'étage en de nombreuses plates-formes et blocs d'habitation, eux même reliés entre eux par des ponts et des passerelles métalliques. Immeubles et Blocs d'habitation : Exil est constituée de milliers de bâtiments de pierre et d'acier, imbriqués les uns aux autres, formant des blocs d'habitation. La définition d'un bloc est assez fluctuante : en terme ingéniérique, elle représente une unité modulaire de la cité, que l'on peut individualiser du reste de la cité. (...)
De plus, elles sont indubitablement le trait le plus reconnaissable et le plus marquant de la Cité d'Acier. Voir ces grappes de vie tendues entre ciel et terre est fortement impressionnant. Reliant plates-formes et immeubles, continuant les rues qui donneraient autrement dans le vide, les passerelles et allées suspendues abritent pêle-mêle des échoppes, des marchés, des tavernes, des ateliers d'artisans, des logis sales qui donnent sur les à-pic de la cité ou de belles résidences bourgeoises à la vue imprenable, selon leur emplacement dans la cité. (...)
La population a tendance à investir les passerelles et à les aménager en fonction de leurs besoins, au grand dam des ingénieurs civils. Ainsi, bon nombre de déshérités colonisent les piliers de soutien et les armatures d'acierdes grandes passerelles, se construisant au bord du précipice de précaires abris suspendus. Ces constructions sauvages mettent parfois en danger les délicats mécanismes de la cité et la structure même des passerelles. (...)
Les Mitiers : Ces travailleurs acrobates, également surnommés « araignées » par les habitants d'Exil, vérifient constamment l'état des passerelles et des structures d'aciersuspendues. Harnachés comme des alpinistes, équipés d'appareils de mesure à résonance, ils inspectent sans relâche des kilomètres et des kilomètres de tubes et de poutrelles. (...)
Ils repèrent tous les endroits nécessitant des réparations, effectuent celles ci sur place quand elles ne sont pas trop lourdes (auquel cas les passerelles sont disjointes et réassemblées après réparation). Leur travail consiste aussi à repérer les Spores qui grignotent les longerons d'acier, et à expulser les habitants de leurs constructions illégales à l'intérieur des superstructures d'acierde la Cité. Les passerelles sont à tous les niveaux de la cité : elles rejoignent les anciens tombeaux cyclopéens, les plus vieilles demeures, parfois désaffectées, des bas niveaux, et ont ensuite envahi les structures métalliques d'Exil. (...)
Le port d'Exil : Le Port d'Exil est à la fois la porte d'entrée de la cité et son poumon. Seule ouverture du mastodonte de pierre et d'aciervers l'extérieur, le port draine à lui hommes, marchandises et richesses. Tous les navires qui sillonnent l'Océan Noir ou qui ont traversé les portes d'airain viennent jeter l'ancre ici. (...)
C'est d'ici que partent les chargements destinés au Continent, sources de la prospérité exiléenne. Le Port est donc naturellement l'une des zones les plus actives et trépidantes de la Cité d'Acier. Quelle que soit l'heure, l'activité est permanente. La porte d'Exil : Le port d'Exil est l'un des rares endroits de la ville qui ressemble encore un peu à ce qu'il était à l'époque antique de la cité tombeau. (...)
Les abattoirs sont aussi réputés pour être un quartier coupe-gorge, où les gangs se camouflent au milieu des hangars abandonnés et des arrières cours. La Capitainerie : Son vaste et beau bâtiment d'acier, représentant un navire stylisé, occupe l'avancée est de la rade d'Exil. C'est ici que le trafic maritime est géré, que les chargements sont déclarés et les taxes de débarquement réglées. (...)
Le Belvédère : Construit sur un promontoire rocheux ouvragé, le Belvédère est une superbe structure d'acieret de verre qui surplombe le port. Il accueille une grande brasserie de luxe bien connue des exiléens, où se conclue une bonne partie des accords commerciaux de la cité. (...)
Les contrebandiers quittent généralement leurs navires avant la rade d'Exil, sur des barges flottantes, afin d'éviter les contrôles douaniers. Ils se glissent alors silencieusement, à la rame, le long des énormes coques d'acierou de bois, profitant des volutes de brume complice. Les petites frégates douanières qui inspectent les chenaux, munies de puissantes lampes à gaz, deviennent alors le principal risque. (...)
Il se trouve au pied du fort d'Exil, où sont cantonnés les soldats de la cité. Le fort est un bloc d'acierdisgracieux fondu en partie au mur d'enceinte de la cité. C'est la Cité militaire d'Exil, capable d'abriter des milliers de soldats. (...)
Les soldats en goguette affluent chaque soir dans les tavernes et les tripots du quartier... Les énormes vaisseaux de guerre exiléens sont rangés le long de quais d'acierspécialement construits pour eux. Vu depuis le Belvédère, le spectacle est impressionnant : il est une preuve éclatante de la suprématie militaire et maritime de la Cité Lunaire. Les croiseurs de combat, fierté d'Exil, sont de larges structures d'acierpropulsés par de multiples turbines à vapeur. La marine exiléenne dispose de huit de ces monstres, et d'autres sont actuellement en construction dans les chantiers navals de la cité. (...)
Aujourd'hui, sa force de production la place dans une position forcément avantageuse face à un Continent qui cumule les retards techniques. La Cité d'Acierest donc la première force industrielle des mondes de Forge. Le monde industriel : Nous regrouperons tous les lieux de production d'Exil sous le terme de « Cité industrielle ». (...)
Rien n'est plus faux. Bien que souvent concentrées, les industries exiléennes respectent la mosaïque de la cité d'acier, et sont disséminées au travers de son labyrinthe métallique. Mais chacune de ces zones comportent des traits communs : la plupart des industries exiléennes sont situées sous la surface de la cité. (...)
Sans interruption, Exil travaille et Exil produit... La diversité de ces industries est énorme : elle s'étend des hauts fourneaux qui produisent l'acierà partir des minerais arrachés aux îlots de l'océan noir jusqu'aux ateliers de couturières ou s'entassent les ouvrières sous payées, en passant par les énormes fermes hydroponiques qui nourrissent la Cité. (...)
« Le choc fut rude : je me voyais précipité dans un monde à part, si loin sous la surface que je ne voyais plus les flèches d'acierde la cité. Au premier abord, cela me semblait indescriptible, j'étais incapable de m'orienter : la fumée me brûlaient les poumons, la chaleur était insoutenable, l'odeur de graisse et d'huile brûlée me mettait à la torture. (...)
Il est ainsi possible de reconfigurer l'ensemble des chantiers en quelques heures. Les chantiers navals ressemblent donc à une forêt d'acierou seuls ingénieurs et ouvriers peuvent se déplacer sans risquer de se perdre. Cette modularité permet bien sur d'adapter les ensembles de production aux besoins de construction des navires. C'est ici que naissent les mastodontes d'acierqui arpentent l'océan noir : les élégants vaisseaux de guerre de la marine exiléen, les Léviathans ou les plates-formes de pêche et d'extraction. (...)
La technologie maritime d'Exil est à des années d'avance de celles de ses voisins forgiens. Là où les forgiens construisent encore des navires de bois, les éxiléens assemblent des coques d'aciereffilées. Là où les forgiens naviguent encore à la voile, les navires de guerre d'Exil sont propulsés à la vapeur. (...)
Les hauts fourneaux exiléens du dessous de la cité sont reliés aux chantiers navals par des systèmes protégés de convoyage sur rail. La construction navale absorbe une bonne partie de l'acierproduit en Exil, le reste étant bien entendu exploité dans le cadre des grands travaux d'ingénierie exiléenne. (...)
Portraits : Gregor Fennissance, roi des fonderies. Si cet homme de 53 ans, au physique sec et au visage creusé, est parfois surnommé « le roi de l'acier», ce n'est pas pour rien. S'appuyant sur plusieurs associations avec de puissantes Maisons de Change, Gregor a développé un véritable empire industriel et il est devenu le premier fournisseur de la caste des ingénieurs civils. (...)
Et chacun connaît les légendaires jardins suspendus entre les arches de la cité, havres de luxuriance au milieu des tubes et des plaques d'acier... Le Grand Opéra d'Exil : Sans doute l'une plus magnifiques oeuvres d'art qu'a donné l'ingénierie civile à la cité d'Exil. (...)
Le sol de toutes les salles est lui-même composé de verre trempé, donnant au visiteur l'impression de flotter au-dessus de la vertigineuse Cité d'Acier. A l'intérieur, plus de 12 salles de spectacles qui accueillent les plus prestigieuses représentations : on vient de Forge pour y assister ! (...)
Les jardiniers exiléens s'enorgueillissent d'avoir adapté plus de 340 espèces d'arbres et de fleurs aux contraintes de la Cité d'Acier. Mais l'histoire des jardins suspendus est aussi tragique : lors des grandes émeutes sociales, la population s'est réunie ici pour manifester sa colère, sous les balcons des tours d'Administration. (...)
Ce très vaste complexe est physiquement séparé du reste de la cité. Sa silhouette massive écrase le nord de la Cité d'Acier. Tout de pierre grise et d'acier, ce sont des bâtiments trapus, sans élégance, percés d'entrés monumentales. Il est impossible de décrire fidèlement la terreur qui prend à la gorge le visiteur qui ne s'est pas préparé à la vision exiléenne de l'efficacité bureaucratique... Il s'agit véritablement d'un monde à part, dont certains des habitants ne se risquent jamais à l'extérieur. (...)
Ses corps de bâtiments, solidement implantés sur les fondations de plusieurs tombeaux antiques, forment une succession de bâtisses d'acieret de pierre, capables de rivaliser avec les plus hautes flèches des maisons nobles. L'université a vraiment fière allure. Ces tours sont parmi les plus modernes de la Cité, reliées entre elles par des ponts d'acieramovibles. Les jardins suspendus de l'université sont parmi les plus beaux d'Exil. Chaque jour, on y croise des milliers d'étudiants. (...)
De grandes statues, représentant les pères des plus fameuses disciplines (histoire, astronomie, médecine...) trônent au milieu des passerelles d'acier. Enfin, le bas de la Cité universitaire est constitué par les immeubles de pierre qui accueille les logements des étudiants. (...)
C'est aussi ici que l'on trouve la plus grande concentration de jeunes nobles forgiens, venus se former aux techniques guerrières modernes et aux nouveautés stratégiques. L'école militaire d'Exil se veut à l'écart du reste de l'université : c'est une grande flèche d'acierbrossé noir à la simplicité toute martiale. Sa réputation n'est plus à faire : l'école est stricte et très dure, avec des critères de sélection poussés, mais elle sait reconnaître le talent, au delà du statut social ou de la richesse. (...)
La masse de connaissance réunie ici par les Anciens dépasse l'entendement. Ils stockaient l'information sur de larges volumes aux pages d'aciergravées. Celles ci étaient si finement travaillées qu'elles avaient la fluidité du papier. Personne ne sait pourquoi ils entassaient ici la totalité de leurs connaissances. (...)
Notre première tâche est d'accepter d'être humble, et de savoir que notre travail ne fera que préparer celui de nos successeurs, car nous n'en verrons jamais le bout... » Ephère Noblet, archiviste chargé de la comptabilisation des registres d'acier: Mais pour le chercheur, l'étudiant ou le curieux, les grandes salles de travail de Contrôle et les volumes des Anciens ne seront pas visibles. (...)
Les ingénieurs ont réagencé les niveaux de le bibliothèque à l'échelle humaine : c'est pourquoi une carcasse d'acierdouble l'antique structure de pierre : des échelles et des passerelles permettent d'accéder aux plus hauts rayonnages, des escaliers métalliques permettent de descendre le long du moyeu et de rejoindre certaines « fosses » de lecture. (...)
Quoique très peuplée (des milliers d'étudiants la fréquente en permanence), la bibliothèque est nimbée d'une lumière douce et tamisée. De nombreuses tentures aux couleurs chaudes rehaussent les murs de pierre et les structures d'acier. Assez rare ailleurs en Exil, le bois est ici très présent : anciens rayonnages richement sculptés, meubles de lecture, bas reliefs. (...)
Et le confort de ceux-ci a augmenté en proportion : l'arrivée de l'eau courante dans la majorité des quartiers, la généralisation du chauffage par les conduites de vapeur qui courent sous les planchers d'acierou bien encore les premiers éclairages électriques qui commencent à remplacer les vieux lampadaires à huile ou à gaz. (...)
L'allumeur gazier (chargé d'alimenter et de nettoyer les becs à gaz urbains) est à terme un métier menacé de disparition, même si pour l'instant des milliers de becs de gaz sont encore à entretenir... Depuis 300 ans, les Ingénieurs Civils rebâtissent donc inlassablement la Cité Verticale, renforçant ses anciennes superstructures de pierre, automatisant au maximum les fonctions de survie de la ville, tentant de faire disparaître toute trace de précarité. Principes ingéniériques : La durabilité : Le règne de l'aciers'est imposé aux exiléens. A l'aube de la cité, les habitants habitaient les caveaux de la surface, et les tours et palais des Anciens, tous de pierre. (...)
Les premières constructions humaines furent aussi de pierre et de mortier tirés de la tourbe des îlots de l'Océan Noir. Les Ingénieurs y ont substitué l'acieret le verre. Renforçant les murs de pierre, les arches métalliques se sont élevées dans la Cité. Les gigantesques murs d'acierqui emprisonnent la Cité la protègent de l'extérieur. Et les immeubles sont construits sur des bases modulaires à partir de constructions métalliques. (...)
Dans les élevages de masse et les cultures hydroponiques, afin d'épargner les machines, ce sont les plateaux de production qui bougent autour d'elles afin d'assurer à toutes les cultures leur quota d'ensoleillement... L'automatisation : Les Ingénieurs tentent de rendre la cité indépendante aux aléas de ses précaires occupants humains. Le chantier est si énorme que certains quartiers de la cité d'acier(les plus pauvres bien souvent) ne connaissent pas encore ces raffinements. Mais dans les blocs équipés, les aérateurs se déclenchent automatiquement selon la qualité de l'air, les nouveaux réverbères électriques réagissent à la luminosité ambiante, des capteurs absorbent l'humidité des rues... Le recyclage : Afin que le cycle soit complet, rien ne doit se perdre. (...)
Des panneaux de contrôle permettent aux Ingénieurs Civils, assistés par un réseau d'intelligences mécaniques, de manipuler l'intégralité des systèmes de la Cité d'Acier. Il y a ensuite une multitude de relais dans la cité, qui vont de la simple cabine de commande au bout d'une passerelle tournante au centre de contrôle d'un bloc d'habitation qui abrite une équipe d'une quinzaine de personnes. (...)
La moindre de leurs interventions est souvent un pari : qui sait si elle ne va pas dérégler ou même détruire une de ces machines millénaires ? Ainsi, la ville est-elle alimentée en eau par l'une de ces cathédrales d'acier, qui inlassablement purifie et distribue l'eau. Les ingénieurs se sont contentés d'y greffer leurs propres systèmes de distribution. (...)
Le reste de la défense exiléenne est concentrée sur ses murs. Les anciennes fondations de pierre ont été consolidées, renforcés, caparaçonnées d'acier. Le réseau de défense court à l'intérieur des murs de la cité. Des stations de combat sont reparties régulièrement sous les plaques de blindage amovibles. (...)
Certaines zones sont en cours de réhabilitation par les ingénieurs civils : ainsi plusieurs quartiers inférieurs anciens, datant de l'époque du premier bourgeonnement industriel d'Exil, et donc bâtis à la va-vite, ont été vidés par la force afin que les Ingénieurs Civils les reconfigurent et construisent de solides bâtiments d'acier. D'autres blocs d'habitation ont été ravagés par les flammes ou par les épidémies, et n'ont pas encore été réaménagés. (...)
Enfin, sans qu'on se l'explique vraiment de manière sensée, certaines zones de la cité semblent se dépeupler de manière spontanée, comme si les habitants refusaient inconsciemment d'y rester et finissaient tous par plier bagage. Les racontars sont nombreux sur ces zones mortes de la Cité d'Acier: on parle de créatures étranges et fantomatiques, de visions, de rêves terrifiants... Des pans entiers de la cité sont ainsi livrés à la pluie, à la désolation et à l'abandon sans que l'on comprenne vraiment pourquoi. (...)
Il semble bien que nos amis exiléens n'apprécient guère qu'on leur rappelle l'étrangeté du lieu où ils vivent, même lorsque celle-ci est criante. Mais je m'éloigne moi-même de mon sujet... Il semble exister dans la cité d'acierdes endroits où la réalité s'estompent et où les règles élémentaires qui la composent semblent se diluer. (...)
Sous la Cité industrielle, autour des antiques Machines Absurdes et au milieu des anciens tombeaux aveugles, on trouve des bidonvilles spontanés. Là, entre les énormes poutrelles d'acierqui soutiennent les plates-formes de la Cité et les colossaux piliers de pierre de la cité antique, on trouve des zones d'habitat anarchique. (...)
On vit comme on peut, dans des niches aménagés sur les façades des anciens temples, sur les poutrelles d'acierou dans des abris de fortune. C'est un labyrinthe dangereux : les vieilles parois de pierre menacent de s'effondrer, tout comme les antiques plafonds des couloirs des tombeaux. (...)
On se rassemble en clans pour survivre. Au milieu des piliers de pierre écroulés, des tombeaux éventrés et des socles d'acierdes blocs d'habitation, l'eau qui ruissellent des hauts quartiers croupît en lacs brunâtres. C'est d'ici que remontent les terribles spores phagocyteurs. (...)
Mais qui sait ce qui se cache dans les ruelles, sous la fumée et le brouillard perpétuel de la Cité d'Acier? On parle de monstres assoiffés de sang, de revenants, de créatures créés par les anciens, les Stalytes ou les scientistes, qui s'attaqueraient aux passants égarés, aux enfants des rues ou aux prostituées des ruelles borgnes... L'une des légendes qui courent en Exil à propos des bas-fonds concerne La Bête : il s'agirait d'une créature très puissante, issue des expériences ratées des scientistes, moitié humaine et moitié machine, devenue totalement folle à la suite des terribles expériences pratiquées sur elle. (...)