L'auberge du pas du boeuf
sur Editions John Doe au format (12.6 Mo)
Contient : gobelins (10)(...) J'observe inlassablement la route qui passe par l'auberge, m'amusant à deviner la provenance des voyageurs, la cargaison des marchands. La nuit, il m'arrive également d'apercevoir desgobelinsse glisser là. Personne ne fait attention à moi. Même pas Fandoline. Ah ! Si je n'étais pas une gargouille... Le défilé du pas du boeuf est le seul passage possible entre les vallées de Coeur-de-beurre et de Tortemouille, en plein milieu du massif des Gobenterres. (...)
Mais ce n'est pas sa seul raison d'exister ! Jadis, le prince des hommes dû s'en venir de son palais pour mener la guerre contre lesgobelinsde la région. Ne pouvant vaincre de face - lesgobelinsne vous regardent jamais en face - le prince savait qu'il ne pouvait gagner. Il ne pouvait se résoudre à perdre non plus. Il força donc le pat et finit par faire la paix avec son puissant voisin, le roi desgobelinssous les montagnes. Le jour, les montagnes sont donc aux hommes ; ils y mènent leurs troupeaux comme ils l'entendent, ils exploitent le bois et montent des charbonnières, chassent les ours et les chèvres sauvages ; récoltent le miel des ruches et la résine des grands pins. La nuit est une toute autre affaire. Gare à celui qui se promène car, s'il n'est pas un ami desgobelins, ceux-ci le saisissent bien vite, le rouent de coup ou le cuisinent à leur goût. La nuit, la montagne appartient auxgobelinset, à leur tour, ils pêchent, chassent, bûcheronnent, apicolent et même cultivent quelques champs discrets. Au coeur de ce domaine circadien, l'auberge est un refuge pour ceux qui doivent emprunter la route. (...)
Ils y trouvent la sécurité en même temps que le gîte et le couvert. La route passe au milieu de l'auberge, par une ouverture toujours dégagée - et lesgobelinsy passent souvent pour aller d'un côté à l'autre de leur comté. Gare à celui qui sort à ce moment-là, il n'est plus alors sous la protection du prince ! (...)
Certainement, certains jours, on entend comme des gémissements ou des aboiements qui s'en échappent. A moins qu'il ne s'agisse d'une blague desgobelinsdont les souterrains passent loin sous l'auberge... En tout cas, si vous vous penchez un peu trop et si vous basculez dans l'obscurité, vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenu... La grande cheminée : La grande cheminée est une énigme pour tous. (...)
Aujourd'hui, il ne reste presque plus rien de sa présence à part quelques éléments magiques ici et dans l'auberge, vieux souvenirs d'une époque oubliée. Depuis qu'il n'est plus là, les montagnes ont été envahies par les hommes et par lesgobelins. On dit qu'un immense trésor - des milliers d'artefacts et d'objets fabriqués par le magicien sur son temps libre - dort quelque part. Peut-être était-ce l'objet de la guerre qui opposa les hommes auxgobelins? L'accord spécifie peut-être que les premiers peuvent fouiller la montagne quand l'astre solaire est visible tandis que les seconds doivent attendre que la lune se montre pour entamer leurs propres recherches ? (...)Moi, dans le temps, §à l'époque où il y avait encore des vrais journaux pour rôlistes, ce que j'aimais le plus, c'était les articles comme ‘Devine qui vient dîner' ou ‘le Gwô et Millord' dans Casus Belli, ou les super encarts dans Chronique d'Outre-monde. Quel plaisir, chaque mois, d'avoir des bouts d'univers, des morceaux de fragments d'imaginaire, des parcelles d'invention ! Alors voilà, maintenant, à une moindre échelle, voici les ‘linceuls de poche': des petits trucs variés et variables ...