Le Messager
Contient : forêt (7)(...) Le messager y serait sans doute avant la tombée de la nuit, mais le mauvais état de cette route secondaire devait l'inciter à la prudence. Si son cheval se brisait une patte, il serait bon pour continuer à pied en plein coeur d'uneforêttrès semblable à celles des histoires de Quintus... Melain, lui-même métis d'une femme chevelue et d'un légionnaire, racontait que les bois dans lesquels il allait pénétrer faisaient autrefois parti de l'Ancienne, la terre sacrée des druides, interdite aux non-initiés. (...)
Quelques foulées plus tard, il arriva en haut d'une nouvelle colline d'où il aperçut une ligne sombre, laforêt. Le cavalier marqua un temps d'arrêt et constata la descente implacable du soleil vers l'horizon. (...)
Puis, que ce fut à cause de l'heure tardive ou de l'apparition d'essence aux feuillages plus dense, laforêtse fit un peu plus sombre. Chênes, hêtres et noisetiers firent leurs apparitions, se succédant ou se disputant quelques arpents. (...)
Une bifurcation apparut. Dans les souvenirs de Livinius, il fallait emprunter le chemin de gauche pour sortir de laforêt. Il tirait sur la bride de sa monture pour la faire tourner quand il fut interpellé. « -Holà, légionnaire ! (...)
Des assauts audacieux, des attaques suicidaires, des diversions sans nombre n'avaient pas réussi à détourner le flot des assaillants. Uneforêtde tentes et des rideaux de pieux s'était dressée autour de la cité. Un long siège s'en était suivi où les Chevelus avaient durement souffert du vent froid de l'hiver. (...)
Plus vite que le vent, plus vite que tous les messagers, je galopais à travers nos terres afin de rejoindre Bodan, la peur au ventre. Un soir, enfin, je parvins dans cetteforêt, si proche de ma bien aimée. Le destin m'y rattrapa aussi. Alors que je dressais un camp à côté de cette même croisée des chemins, une bande de guerriers chevelus arriva de l'Ouest. (...)
La tête de Livinius dodelina et il glissa une seconde de sa selle avant de reprendre conscience. Les ombres s'étaient étendues dans laforêtet dessinaient d'inquiétants spectres sur le sol. Le soleil se couchait. Le messager s'affola. (...)Une mesure de vin et trois mesures d'eau. C'était le dosage idéal pour Livinius, messager de l'armée de la République. Le soldat, tranquillement assis dans une petite tour-relais, les pieds posés sur la table, sirotait son cru chevelu. Goût de résine, épicé et frais, la dernière amphore ouverte s'était trouvée être une bonne surprise. Il y avait maintenant trois jours que Livinius s'était arrêté ici, en transmettant son courrier à un autre messager et laissant sa monture se reposer. Trois autres ...