Nouvelle : Une fleur pour la princesse
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Lorsque j'arrivai enfin en haut de la colline, je me mis à penser à toute cette sombre histoire... Oh certes, je n'étais pas un grand poète ou ne possédais pas des qualités de conteurs comme les compagnons de la guilde des bonnaventures mais quand même... Il y avait certainement dans ce que je venais de vivre une leçon à tirer ou un message à laisser à ceux qui font une confiance aveugle à ce que leur dicte leur cœur. L'ignorance et la naïveté ont cette vertu qui permet aux faibles, aux timorés ou ...Contient : sang (39)(...) -Mon père est Daerel Domaine-Argent, Grand maître de la science-sagesse, Cristal-magicien Prophète et propriétaire de la Maison des plantes du Prince-légat StanislasSang-Clair. Je suis Maavira sa fille unique et j'ai vraiment besoin de vous sinon je vais mourir. Glissa-t-elle sur un ton presque détaché. (...)
Il se réveilla en sursaut et me fixa bizarrement comme si son regard ne lui appartenait plus... Bonsang, mon intuition avait vraiment dû être rangée aux oubliettes tout au long de cette histoire et je mis ça sur le compte de la fatigue. (...)
J'eus à peine le temps d'ajuster mon arc pour en viser une à la tête que Doliane agissait. Ses yeux devinrent blancs, lesangafflua à sa tête faisant ressortir les veines sur ses tempes et la vouivre de tête chuta, tuée nette par la rafale psychique. (...)
Ma main gauche était cachée de sa vue par ma couverture. Je ramassai doucement un caillou. Mon ire venait de trouver son arme... -Chat bonsang! Je suis désolé pour Nasht. Mais il devrait s'en sortir. Je ne peux pas vous expliquer toute la vérité. (...)
J'avais du mal à imaginer qu'il pouvait être sacrifié. Mon intuition me hurlait que la vérité m'échapperait si Lombardo mourait. Bonsang, je ne voulais pas en être arrivé là pour rester dans l'ignorance... -Savez vous seulement ce que vous êtes en train de faire espèce de. (...)
Je souris en pensant à la douceur des bras de Doliane, à la folle énergie qui débordait du nain et à la quête irraisonnée qui emplissait le coeur de Nasht... Marik se réveilla en sursaut. Il avait un affreux goût desangdans la bouche. Ses poumons étaient meurtris et sa veste déchirée. Il avait dû prendre un sacré coup dans son sommeil parce qu'il était couvert desangcoagulé au niveau de la poitrine. Au dehors, la tempête magique faisait rage. Les couleurs se mélangeaient, fondaient de nouvelles palettes, s'insinuaient partout, menaçaient - presque - de vous dévorer. (...)
C'était un véritable chantier, la roche semblait avoir été concassée en plusieurs endroits. Les flaques multicolores sur le sol ressemblaient à dusang. Et il manquait quatre personnes à l'appel. Chat, encore, ça pouvait être normal; il aimait bien se lever dans la nuit pour faire un tour. (...)
Et ma façon de communiquer tient plus à la magie, c'est à dire aux forces qui nous environnent, qu'à un réel pouvoir de mon esprit. -Et qu'est ce que tu veux la figue ? Marik commençait à sentir lesangqui lui montait à la tête. Cela calma quelque peu l'ardeur entre ses jambes. -Ce que je vous ai demandé tout à l'heure. (...)
Doliane haussa encore un peu plus haut son sourcil et baissa la tête tout en reculant légèrement les jambes. Une magnifique fleur d'archéronte de couleursangse noyait au milieu des herbes, juste entre ses pieds. Doliane posa les mains au sol et pencha sa tête au plus près de la fleur. (...)
Ses pensées s'affolaient : il avait rêvé toute sa vie de posséder une arme magique, d'avoir quelque chose entre les mains qui témoigne de son statut de prince... -Comment ça veiller sur ton territoire ? T'es à moi bonsang! J'ai besoin de toi. T'es la première arme magique que je vois et tu ne veux pas... Tranche-tête lui coupa sèchement la parole. (...)
Bien sûr, tout le reste était à l'avenant, elle était assurément une des plus belles représentantes de sa race et possédait assez de noblesse dans lesangpour être quasiment immortelle. Mais c'était vraiment ses yeux qui lui importaient, elle n'avait jamais vu un regard qui pouvait la troubler autant que le sien. (...)
"Casse-tête" rangea son bras d'arme le long de son flanc. A ses pieds, le coeur de la velue avait cessé de battre, lesangne se répandait plus dans la boue. Le grand rude fronça les sourcils pour se donner de la contenance, il faisait pourtant trois têtes de plus que Lombardo. (...)
La crasse ou les rampants en tous genres faisaient de leur mieux pour recouvrir les tâches de vomissures, de sperme ou desangqui avaient depuis longtemps fait disparaître la patine du bois. Les deux serveuses avaient passé l'âge d'être grands-mères mais continuaient à offrir leurs mamelles flasques et fades aux mains fébriles des clients avinés. (...)
Tables de jeux, gueules saoules, serveuses exposant leur chair, soudards en peine d'aventure, tout y était mais, si on prenait la peine de s'attarder, avec de subtiles différences. La moitié des clients était dissemblante, les taches brunes desangséchées semblaient moins nombreuses, des jeux plus civilisés - comme les cartes ou les dames - étaient pratiqués, trois portes dérobées au fond de petites alcôves permettaient de régler des affaires louches et les serveuses paraissaient avoir les moyens de se défendre. (...)
Il faisait froid, très froid. Il continuait à avancer malgré sa nudité. La neige tombait drue sous la lunesang. Ses pieds bougeaient presque indépendamment de sa volonté, il devait continuer à avancer. Justine hurlait en tenant son ventre rond. (...)
Il serra son couteau dans la main et avança encore. Elle cria encore plus fort, ses larmes étaient rouges desang. Il leva son couteau. Elle supplia une dernière fois en désignant le gouffre. -Si tu dois le tuer, pars avec moi ! (...)
Il enfonça son couteau dans le ventre, elle l'agrippa. -Viens avec moi ! Je t'en prie Lombardo... Je t'en prie... Il la prit dans ses bras, un torrent desangse déversa à leurs pieds. Le couteau tomba dans la neige. Il continua à avancer. Elle se maintint, de toutes les forces qui lui restaient, collée contre lui. Lesangchaud coulait sur son ventre. Il passa le bord du précipice et fit encore quelques pas. Les étoiles apparurent partout dans son champs de vision. (...)
Il s'assit sur le lit en essayant de ressasser les options qui étaient apparues à son esprit : retrouver sa liberté avec l'innocence, disparaître avec la femme qui pouvait le sauver, lui donner ce qu'elle désirait le plus au monde : un enfant et un foyer. Vingt cycles bonsang, deux cent soixante longues saisons à servir les intérêts du conseil. Quand pourrait-il enfin se reposer ? (...)
Oh bien sûr, il n'y avait pas d'innocents ; la main-brune avait été rougie de nombreuses fois par lesangde l'ennemi. Mais ces gars là avaient de l'honneur, ils étaient parfaitement solidaires les uns des autres. (...)
Tout sembla se passer au ralenti : la chute des récipients, la houppe-brune se déversant sur l'herbe, le nain essayant de brailler, l'étoile sifflant vers sa trachée, le cri étouffé par les gargouillis desangremplissant la gorge. Plus le temps de réfléchir, Lombardo enduisit une de ses étoiles de tranquillisant et fonça vers le campement, lame-lune à la main. (...)
Tête d'acier, en se tenant la gorge, essaya de le réceptionner avec sa hache mais Lombardo fut plus rapide. Un éclair rouge-sang, la lame qui prenait son dû, la main chutant, toujours crispée sur la hache, le corps s'écroulant, hagard, en répandant sa vie dans l'herbe déjà mouillée. (...)
Un coup bien placé à la nuque l'envoya rejoindre les étoiles. Lombardo inclina la tête vers son torse. Lesangpissait sur son bras, sa jambe et son cou, un autre que lui n'eut peut-être pas supporté la douleur. (...)
Je fis un geste pour signifier que ma choppe se sentait bien vide. Silène et la jolie fille m'adressèrent un vague regard de reproche. Mais bonsang, je connaissais mes limites... -Je tenais à ce que rien de cette histoire ne vous échappe, elle n'est pas tranchée avec le bien d'un côté et le mal de l'autre. (...)
-Et pourquoi fais-je l'objet de ton attention ? -Parce que tu as pénétré mon territoire et participé au vol de ma pierre. Le Dragon, bonsang! Je parlais au Dragon. Par toutes les foudres de Celebn, je vivais là le sommet de ma carrière d'aventurier. (...)
Marik vit rouge. -Ouaip, mais de là à nous faire passer comme denrée périssable, merde ! Elle a le vice dans lesangc'te petite garce ! C'est une... -J'ai saisi votre avis... Coupa le chat. -Vous allez en faire quoi alors ? (...)
Lombardo ouvrit les yeux et constata - tout bonnement - qu'il n'était pas mort ou, en tout cas, qu'il valait mieux que les deux corps allongés non loin de lui. Il se massa légèrement le cou et ne grimaça pas lorsqu'il sentit lesangpoisse qui avait coulé de ses oreilles et de sa plaie à la tête. Il posa la main sur sa poitrine : la blessure n'était que superficielle, il avait accompagné le coup de couteau tout à l'heure. (...)
-Jamais Haut-protecteur n'aura été si dévoué à la cause de la famille qu'il sert Lombardo... Je suis vraiment heureux que vous soyez à mon service... -Monsang, mon rang et mon devoir pour... Le Prince coupa avec un petit geste agacé. -Ca va Lombardo, inutile de me servir le laïus des Haut-protecteurs ! (...)
-Oui, bien sûr... Ce rituel est une opération de Haute-magie qui permet de tuer quelqu'un dont on possède lesang- c'est à dire la vie - à distance. -Mais jamais elle ne se risquera à lancer un tel sort... Elle n'en a pas les moyens. (...)
Exécutez tout ce qu'elle vous demande, soyez totalement à son service et lorsqu'elle aura lancé son sort, vous lui expliquerez. -Je suppose que ce n'est pas votresangqui sera composante du rituel... -Non, bien sûr Lombardo. A vous, évidement, de trouver le moyen avec elle de m'en "dérober". (...)
Elle servirait également mes intérêts pour certaines discussions que j'aurais à avoir au conseil... Et je vous charge de remplacer monsangpar un autre que je vous remettrais... -Voudriez-vous faire d'une pierre plusieurs coups en faisant tuer réellement quelqu'un par votre fille ? (...)
Mes options sont limitées, et si j'échoue, je suis considéré comme mort par le Haut-conseil. -Pourquoi ? -Parce que le Prince possède monsanget que le rituel de l'aile de Jazerbel est mon couperet. Ne sachant plus quoi faire de mes mains qui s'agitaient dans tous les sens, je les croisai. (...)
Il me coupa en joignant le geste à la parole, un bref signe de la main, paume en avant: -Je soupçonne le Prince de m'avoir remis lesangde Laïdrella pour faire le rituel. Je ne vois pas pourquoi il n'aurait pas pu être au courant de tout et conserver magiquement un peu de cesang. C'est une manoeuvre qui lui ressemblerait fort, faire tuer la mère par la fille et l'amant... -Tout en sachant que la fille projetterait aussi de tuer l'amant ? (...)
C'est Maavira qui a pris cette décision, peut-être parce qu'elle m'estime responsable de la mort de sa mère. Dans son esprit confus, l'amant doit payer lui aussi. -Elle a peut-être aussi dans lesangla malignité de sa mère... Lombardo passa le bout de ses doigts sur sa tempe. -Possible aussi... Il est certain que Maavira s'est montrée particulièrement digne de suivre la voie tracée par ses parents. (...)
Je réprimai une grimace de dégoût en constatant la boucherie que je venais de faire. Lombardo gisait au sol, inconscient. Une flaque desangse répandait sous lui. J'eus l'impression que la terre serait souillée à jamais. Il était encore en vie, mais seules la chance ou sa volonté pourraient l'aider à s'en sortir. (...)
J'avais dû "racler" le cristal drôlement près du cerveau et des vertèbres et la blessure pissait lesang. -Je te laisse "désinfecter" ta plaie ? Lombardo crispa un peu ses mains et se permit une note d'humour. (...)
Plus vive que la mangouste, elle se releva en dégainant plusieurs étoiles de lancer et son épée. Lombardo couvert desang, campé bien droit avec ses deux dagues à la main, ressemblait à une sorte de démon. Il se dévisagèrent un bref instant et plongèrent l'un sur l'autre. (...)