Annexe : Les chapitres manquants des Aventures d'Arthur
Gordon Pymsur Les Editions sans Détour au format
Contient : phare (5)(...) Et lorsque nous vîmes la lueur bleutée qui lévitait à son faîte comme un feu de SaintElme au sommet d'un mât, je sus, je sus au plus profond de moi, que la chose en face de laquelle je me trouvais ne pouvait être qu'unphare, un gigantesque fanal d'origine primordiale. Je ne peux concevoir aucune autre fonction à cette chose, tant sa lumière attirait le regard, même si elle s'avérait impossible à fixer. (...)
Je retrouvai mes esprits, craignant plus la violence de Peters que le baiser de la mort, et me traînai à nouveau péniblement sur la piste. Bientôt, nous fûmes parvenus au pied duphareterrifiant et nous y découvrîmes, creusée dans la neige, une rampe d'accès qui menait directement au sein de la tour environnée de vapeur. (...)
Sans l'ombre d'un doute, cette créature et ses congénères étaient responsables de l'érection de cet immondephareinfernal s'élevant audessus de nos têtes avec l'arrogance d'un Lucifer, car seul un esprit d'une telle malice aurait pu être en mesure de construire une horreur si étrangère aux lois naturelles de Notre Seigneur. (...)
Mais quand nous parvînmes enfin à accélérer, aucun de nous ne ralentit jamais l'allure, résolus comme nous l'étions à courir sans nous arrêter jusqu'au tunnel, abandonnant cepharemaudit à jamais derrière nous. Peters menait la course, sa stature trapue et sa résistance exceptionnelle lui ayant permis de lutter mieux que nous contre les horreurs et les privations que nous avions endurées récemment. (...)
Bien que le vent se fût calmé, la neige tombait toujours plus drue et nous permit d'échapper aux signaux tentateurs dupharegigantesque et infernal. Lorsque nous parvînmes enfin au tunnel, nous nous traînions de façon désespérée plus que nous ne courions, pauvres hères gelés et épuisés. (...)Voici les 14 pages des chapitres manquants des aventures de Gordon Pym : 22 mars - Les ténèbres s'étaient sensiblement épaissies et n'étaient plus tempérées que par la clarté des eaux, réfléchissant le rideau blanc tendu devant nous. Une foule d'oiseaux gigantesques, d'un blanc livide, s'envolaient incessamment de derrière le singulier voile, et leur cri était le sempiternel Tekelili ! qu'ils poussaient en s'enfuyant devant nous. Sur ces entrefaites, NuNu remua un peu dans le fond du bateau ...