Guide : Une fin de siècle à Paris
sur Les Ecuries d’Augias au format (68 Ko)
Le guide de Paris a été réalisé d'une manière originale pour s'écarter des sempiternelles descriptions, fastidieuses à lire. Nous tenterons d'embarquer le lecteur dans l'ambiance du Paris de Crime, de la Belle Epoque, et du cadre littéraire de cette fin de XIXème siècle. Plusieurs itinéraires vous permettent de suivre des protagonistes à travers la ville pour vous immerger dans leur aventure originale Un fil directeur relie toutes ces aventures : vous le trouverez en filigrane dans le récit et ...Contient : ville (20)(...) Nous tenterons d'embarquer le lecteur dans l'ambiance du Paris de Crime, de la Belle Epoque, et du cadre littéraire de cette fin de XIXème siècle. Plusieurs itinéraires vous permettent de suivre des protagonistes à travers lavillepour vous immerger dans leur aventure originale Un fil directeur relie toutes ces aventures : vous le trouverez en filigrane dans le récit et le découvrirez dans notre épilogue Des plans retraçant leur parcours Des descriptions de lieux intéressants situés non loin du passage de ces personnages Du paratexte vient émailler ces aventures sous forme de coupures de presse, tracts et journaux d'époque Des citations et diverses sentences accompagneront les thèmes abordés dans ces brèves rencontres Il ne vous reste plus qu'à vous armer de patience pour prendre en filature nos témoins de cette époque torturée dans ces ruelles tortueuses où rode le crime. (...)
Ses 2500000 habitants la consacrent dauphine de la métropole londonienne en Europe, en y ajoutant les 80000 banlieusards promis à un futur fourmillement. Lavilledevient impersonnelle ; la fourmilière humaine s'enrichit d'un quart de millions de véhicules mêlant chaotiquement bicyclettes, fiacres, neuves automobiles, voitures à bras... Les omnibus concurrencent les carrosses et épouvantent les piétons. (...)
La ségrégation sociale s'accentue à mesure des travaux de rénovation : les élites ne passent plus par les quartiers déshérités, le centrevilles'étant embourgeoisé. Certains taudis demeurent, les égouts à ciel ouvert propagent leurs maladies infectieuses, des centaines d'immeubles historiques devenus insalubres attendent leur de démolition. L'hydre du crime est rejetée à la périphérie et étend ses tentacules autour de laville. Fluctuat nec mergitur. L'architecture est un hybride entre les styles gothiques et modernes qui donnent à lavilleune allure sombre et majestueuse. Le métal soutient les pierres de prestige pour les façades extérieures, afin de briguer les prix des concours de beauté organisés par laville. Le béton armé est hors concours ; il vise l'efficacité pour les usines dans les anciens faubourgs de Paris. (...)
En 1871, après la défaite contre la Prusse et la semaine sanglante de la révolte parisienne, près de 238 édifices publics sont en ruines dont le Palais de Justice et l'Hôtel deVille. Des vestiges de barricades jonchent encore les pavés. Rien n'est absolument limpide : des rues ne sont toujours pas dotées de noms ou de numéros clairs ; subsistent de vieilles enseignes moyenâgeuses qui suggèrent leur identité. (...)
» lança t'elle à sa voisine, la femme du député Fourier - « pour moi, c'est le genre de chose qui plairait à feu Victor Hugo, un truc pour le peuple et à la gloire des sans-cervelles » coupa un autre, critique de théatre au Constitutionnel - « certes oui, elle plairait au peuple, mon mari pourra peut-être la lui faire exposer sur le parvis de l'Hôtel deVille» - « Certes la proposition me paraît délicate, puisque l'Hôtel deVillejouxte la place de la Grève, et les ouvriers au chômage ne prendront pas cette toile comme une invitation aux bienfaits du travail » répondit Gabriel Fauré, qui se tenait près de ces dames, l'absinthe à la main. La comtesse esquissa un sourire puis reprit : - « Au fait, où se trouve votre délicieuse amie, mme Willstätter, quel était son prénom déjà ? (...)
Côté mannequins, s'y côtoient des épisodes romanesques (Germinal) et historiques (comme les conquêtes coloniales ou des exécutions capitales). IV) Visite chez le médecin Regardez autour de vous, dans cetteville, riche comme elle est, et voyez l'nombre de gens qui sont nés ici, qui doivent tisser, carder, gagner durement leur vie, tous à peu près d'Ia même façon, ent'Ieur berceau et leur tombe. (...)
Venez découvrir les infâmes tortures d'avant la Révolution : la pelote garrottant, les brodequins broyant les mollets, la fin d'aise (cachot dont on ne pouvait plus réchapper), la chambre d'Hypocras (cellule entonnoir où le condamné finissait noyé dans l'eau froide avec des reptiles gluants !). Ames sensibles, s'abstenir. Rue de l'Hôtel deVille(ancienne rue de la Mortellerie) - IV ème - n° 56 Vestiges à visiter : l'Hôtel des Barres, siège de la commanderie des templiers de Paris. (...)
La journée débuta avant l'aube par un lourd brouillard ; lorsque le soleil invisible se leva par derrière, les vapeurs formèrent un rideau épais , cuivré, à travers lequel une étrange lumière jaune envahit l'air. Elle décomposa les couleurs naturelles : les fleurs jaunes parurent grises et l'herbe bleuâtre. Enville, on alluma les éclairages électriques ou à gaz ; mais leurs lumières semblèrent elles aussi anormales. (...)
A l'aube de la Révolution, un ruisseau formé par les intempéries a déversé des cadavres dans une cave voisine du charnier des Innocents. Ordre est donné d'exhumer près d'un million de cadavres de lavillepour les disposer -parfois artistiquement- dans des ossuaires : nos catacombes. Le 1er avril 1897, un billet circula pour inviter les destinataires à un concert dans la Rotonde des Tibias, dans les catacombes, rendez-vous au 92, entrée Dareau. (...)
Entourez-moi, mes soeurs, Victime volontaire, Pamira n'a plus rien qui l'attache à la terre. Le Siège de Corinthe, récit de Panùia. Récit Amphithéâtre - non loin de l'Hôtel deVille- 21H00- L'amphithéâtre était plein. Une foule bigarrée écoutait attentivement la diatribe d'un tribun qui argumentait avec véhémence sur l'état actuel de l'empire austro-hongrois. (...)
Joseph Rothman avait en effet ressenti cette fugace surpuissance depuis ce pivot central, centre de croisée des avenues haussmaniennes, centre du carrefour entre Rivoli et Sébastopol, qui concentrerait, selon les dires de son mystérieux guide, les énergies drainées par la vie des parisiens et par les activités inquiétantes du sous-sol laville. -« N'avons-nous pas ensuite causé sur le nécessaire déclin des civilisations lorsque nous arpentions la rue St Denis, jadis artère richissime de Paris, aujourd'hui havre de la prostitution en plein air ? (...)
-« J'en reviendrai donc à mon propos principal : vous, Joseph Rothman, n'êtes pas entouré par de simples pierres inanimées extraites des carrières de Fontainebleau, dont l'histoire se limite au travail du paveur et des convoyeurs de la Seine. Paris est unevillevivante, dans tous les sens du terme, ce paradis de la contestation que vous semblez affectionner est bâti sur l'amoncellement des cadavres qui ont jalonné l'histoire. (...)
Seuls les esprits swahilis sont dangereux, comme les indigènes dont ils sont issus ». Le rire sardonique du grec brisa le silence de laville. Ils étaient comme seuls au monde. Rothman s'inquiétait de cette perspective. La discussion autour de la mortalité de l'homme et de ses civilisations attisa néanmoins sa curiosité. (...)
Un membre éminent de la société archéologique de Paris vient de révéler une anecdote amusante sur l'incapacité des services de lavilleà réaliser correctement leur travail. Nombre de badauds ont déjà emprunté l'escalier à rotonde qui, au pied de la colonne de la Bastille, mène aux caveaux et à la salle de 16 m de diamètre qui sert de mémorial aux 600 morts de la Révolution des Trois Glorieuses de 1830. (...)
Le jeune autrichien eut une vision évanescente que lui suggérait son mentor : le cortège des charrettes remplies de crânes et de tibias vers la Porte d'Enfer, quand Napoléon ordonna le transfert des restes de nombreux parisiens hors des fosses communes. -«Bienvenu dans ce royaume des morts qui n'est point terre consacrée. Sur le modèle de laville, le cimetière est un modèle de salubrité et d'aération, les énergies telluriques y circulent librement et facilitent nos tentatives d'évocation ». (...)
Ingénieur chimiste, il semble avoir tout perdu de son voyage en France. Alors qu'il rentrait tranquillement chez lui en costume deville, le député Favreau, représentant une circonscription minière du département du Nord, a échappé de justesse à une tentative de meurtre perpétrée par sa propre femme, Clotilde de Favreau. (...)