Duels et conséquences
sur Asmodée au format (510 Ko)
Contient : sang (6), chaud(...) D'un geste précis, elle nettoie sa rapière à l'aide d'un mouchoir immaculé et la rengaine dans son fourreau. Après l'acier, le verbe. " Vous ne valez même pas lesangversé sur mon épée. Et je gage que dans dix ans, vous ne serez pas meilleur bretteur. Mais rassurez-vous : je suis certaine que vos Chevaliers et votre Theus pardonneront votre médiocrité... Adieu, monsieur. (...)
Elle n'avait pas pleuré lorsqu'elle avait compris que le jeune mousquetaire qui faisait battre son coeur ne s'intéresserait jamais à elle, parce qu'elle n'avait pas desangnoble. Elle n'avait pas pleuré, dix ans auparavant, lorsqu'elle avait dû se résoudre à faire de Jean l'un de ses pires ennemis. (...)
Le noble qui l'avait engagée et son témoin, une femme vêtue de couleurs vives, emmitouflée dans une pèlerine écarlate bordée de fourrure, accompagnée d'un mignon, et, enfin, la personne qu'elle devait affronter, dans un duel au premiersang, Gabriel d'Echiny. L'arbitre fut choisi au hasard entre les témoins. Les deux duellistes se placèrent en face l'un de l'autre. (...)
Elle se retrouva à moins d'un pas de Gabriel, qui plongea les yeux dans les siens. Des yeux verts. Il fait beau etchaud. Les tilleuls sont en fleurs et dégagent des effluves printanières. Jean est face à elle, dans l'allée du parc et la regarde, encore incrédule. (...)
Ses yeux émeraude rencontrent un court instant ceux de sa fille... Une sensation de brûlure la ramena à la réalité. Avec surprise, elle regarda la tache desangqui s'élargissait sur sa chemise déchirée, au niveau du poignet. Son client lui jeta un regard noir, remonta dans son carrosse sans un mot et fit un geste au cocher. (...)
" Elle rengaina sa propre lame et pointa la sienne sur sa gorge. " Je ne vais tout de même pas souiller mon épée avec votresang! - Pitié Camille ! Pitié ! " gémit-il. " Je vous promets... Je vais disparaître à jamais de votre existence, vous n'entendrez plus parler de moi... - Pitié ? (...)
Avant qu'il ne puisse lui lancer sa dague dans le dos, Marinette avait agi. Il gisait à présent dans une flaque desang, un couteau planté entre les deux yeux. Hésitante, Camille regarda à nouveau son frère, rencontra son regard émeraude et sourit. (...)Le cliquetis des armes résonnait dans la vaste pièce aux fenêtres hautes, décorée de lambris, qui servait de salle d'entraînement pour les apprentis spadassins de l'école La pointe au coeur . Il y avait là une douzaine d'élèves, âgés de quinze ans tout au plus, qui, vêtus de chemises colorées et de plastrons de cuirs, s'exerçaient à l'art du fleuret, sous le regard impitoyable de leur maître d'armes. Un cri de rage retentit soudain, suivi de près par le bruit d'une chute. Les assauts cessèrent ...