Les voyages du Conscience Tranquille : Fornice (1105)
sur Loukoum On Line
Mora (1105) : Gam, qui trouve qu'on commence un peu à s'ennuyer à bord, commence à draguer Swen Jonathan. Ce dernier est d'une apparence plutôt banale, mais pourrait sûrement être beau gosse s'il prenait un peu soin de son apparence. Par contre, ce que Gam prenait au premier abord pour de la timidité n'en est pas vraiment : il est socialement à côté de la plaque et n'a probablement pas compris là où elle voulait en venir. En fait, comme elle s'en rend assez rapidement compte en essayant de nouer ...Contient : personnages (29)(...) Rishar Lagkuurda parle beaucoup et trop fort et se croit intéressant, amusant et spirituel (trois choses qu'il n'est certainement pas au goût de ceux despersonnagesqui sont amenés à le fréquenter, même si ceux-ci trop professionnels pour lui donner leur avis sur le sujet) ; il passe sa semaine à essayer d'impressionner Dame Sandra, mais il est manifeste que, si Wallace Dougal ne cache pas la piètre opinion qu'il a de 'ce parvenu', Dame Sandra elle-même n'a pas non plus une très haute impression de l'individu qu'elle remet à sa place plus d'une fois (malheureusement, Lagkuurda ne semble pas saisir les subtilités des remarques caustiques, voire des insultes élégamment habillées, de sa victime). (...)
Une fois l'autorisation de se poser obtenue et le Conscience Tranquille stationné sur le tarmac du spatioport, lespersonnagess'attellent sans tarder au déchargement de leur cargaison. Ils sont visiblement arrivés en plein coeur de l'été local, dans une saison comparable à la mousson du sud-est asiatique, et c'est sous des trombes d'eau que les passagers quittent le bord. (...)
Côté passagers, c'est une fois de plus l'affluence, avec vingt candidats au voyage vers Maitz en cabine et dix-sept pour la cryo, pour quatre places disponibles dans chaque catégorie. Les aventuriers du Gnak'kak perdu : L'agente commerciale avec lequel lespersonnagesviennent de faire affaire (par vidéocom interposé) pour la prise en charge des 7 tonneaux de sculptures, une femme d'une quarantaine d'années dont les cheveux teints dans des tons allant de l'orange au mauve sont empilés au dessus de sa tête en une sorte de cône dont nos héros se demandent parfois comment il peut tenir ainsi sans s'effondrer, et comment elle le protège lorsqu'elle sort des trombes de pluie qui s'abattent presque sans discontinuer sur la ville en ce moment, recouvrant le tarmac du spatioport d'une couche d'eau épaisse de quelques millimètres et qui s'écoule le long de la légère pente vers un système de fossés grillagés, marque une hésitation avant de se lancer brusquement pour leur demander s'ils seraient disposés à entreprendre pour son compte, moyennant une rémunération des plus substantielles, un petit travail délicat afin de réparer une horrible bévue. (...)
Mais au cas où ces gens se feraient prendre, le CPMF nierait avoir eu connaissance de leurs agissements (mais s'arrangerait toutefois pour les sortir discrètement des mailles de la justice). Salma Currie propose auxpersonnagescent mille crédits pour l'opération, qui doit être réalisée dans les deux jours. En demandant des précisions, nos héros apprennent les détails suivants : Gnak'kak est constitué d'une série de projecteurs holographiques, qui produisent une image en trois dimensions représentant des plantes originaires de Kirur en train d'onduler sous l'action du vent ; d'un haut-parleur qui émet pendant une quinzaine de minutes ce qui pour des oreilles humaines n'est que cacophonie ; et d'un grand nombre de croissants en cire, qui sont l'élément central de l'oeuvre, le reste étant très grossièrement comparable au cadre d'un tableau ou au piédestal d'une statue. (...)
Al souhaite fureter sur place de jour avant d'accepter éventuellement la mission ; chose que Salma Currie comprend, mais elle aimerait bien avoir une réponse rapide de la part despersonnages: les choses sont relativement urgentes, et s'il faut que le CPMF trouve d'autres personnes pour mener l'opération, chaque seconde comptera. (...)
Un petit tour rapide de repérage autour de l'enclave montre que celle-ci a été installée dans une zone industrielle (ce qui n'est pas spécialement étonnant, puisque c'est le CPMF qui organise tout ça, ils ont dû utiliser du terrain appartenant à ou loué par l'un ou l'autre des adhérents), ce qui laisse espérer peu de passage dans le cas où lespersonnageschoisiraient d'opérer de nuit. Les terrains avoisinants sont occupés par des usines ou des entrepôts, et l'endroit précis où est installée l'enclave correspond visiblement pour partie à un parking et pour partie à un entrepôt qui a été démonté à la hâte (il en reste quelques morceaux en place, et plus encore qui ont simplement été déposés par terre non loin, ce qui peut constituer autant de cachettes pour se dissimuler à l'improviste aux regards de passants indiscrets). Lespersonnagesacceptent de mener la mission, et se mettent à cogiter un plan. Ils décident de faire livrer Al, Gam et Kyle à l'intérieur de l'enclave dans des conteneurs. (...)
Une diversion est prévue, au moyen d'un engin incendiaire télécommandable bricolé par Hans et placé dans un autre conteneur. Quant à la sortie, elle reste le point faible du plan : lespersonnagescomptent, s'ils ne sont pas repérés, se faire extraire dans un conteneur d'ordures. Nos quatre héros resteront en contact au moyen de leurs communicateurs. Intrusion chez les K'kree : Après avoir élaboré une ébauche de plan d'action, lespersonnagesrecontactent Salma Currie, qui leur donne rendez-vous de nuit dans un petit entrepôt proche du spatioport. (...)
Trois quarts d'heure plus tard, les conteneurs sont chargés sur un véhicule (par au moins deux hommes, si lespersonnagesdissimulés en jugent par les voix qu'ils entendent) et acheminés à l'enclave. L'entrée semble se faire sans encombre (l'un des hommes discute avec un ou deux K'kree, au moyen d'un système de traduction informatique, puisque l'homme s'exprime en frantic alors que les K'kree répondent dans une langue au rythme chantant mais comportant beaucoup de k et de consonnes gutturales), et après une nouvelle manutention, le conteneur de nos héros semble avoir rejoint la place qui lui était assignée, puisqu'il ne bouge plus alors qu'ils entendent le véhicule s'éloigner. (...)
A travers les orifices d'aération du conteneur, leurs narines s'emplissent peu à peu de l'odeur particulière des K'kree ; une odeur qui n'est pas celle d'un bétail humain, mais qui évoque inévitablement les effluves d'une écurie, d'une étable ou d'une porcherie. Ce n'est pas exactement une odeur désagréable, mais c'est inhabituel, et lespersonnagesn'en raffolent pas. Lorsque leurs montres indiquent qu'il fait désormais nuit (artificielle) sous le dôme, et après avoir attendu un petit moment supplémentaire dans le silence, les intrus décident de sortir de leur cachette. (...)
Le moindre petit bruit fait en ouvrant le conteneur de l'intérieur semble extraordinairement retentissant, mais personne ne survient pour voir ce qui se passe. Après avoir refermé le conteneur derrière eux pour ne pas laisser de traces de leur intrusion, lespersonnagessortent de la zone de stockage et débouchent dans la partie principale du dôme. Les étoiles qui brillent sur la voûte ne correspondent pas aux constellations visibles depuis Fornice : c'est une reconstitution du ciel nocturne de Kirur, la planète natale des K'kree. Tout en se déplaçant sans bruit, lespersonnagesse font la réflexion que les K'kree ici présents ne sont peut-être même pas originaires de Kirur, et que ce souci du détail qu'a eu à leur intention le CPMF leur échappe peut-être totalement. (...)
L'odeur des K'kree est omniprésente depuis la sortie du conteneur, et nos héros se demandent si leurs propres effluves seraient réellement perceptibles, masqués qu'ils sont par elle. Grâce à leurs verres amplificateurs de lumière, lespersonnagesdistinguent facilement les occupants de l'enclave, qui semblent dormir à ciel ouvert (ou plutôt, sans autre toit que le dôme), rassemblés en plusieurs groupes dont le plus proche est à une trentaine de mètres. (...)
Mais du point de vue k'kree, ils sont isolés sur une planète étrangère, entourés de mangeurs de viande... Il est compréhensible qu'ils ne se sentent pas pleinement détendus. En courant, lespersonnagesarrivent l'un après l'autre au jardin d'ornement. Mais il semble que Kyle, qui a traversé le dernier la zone à découvert, encombré par la mallette, ait attiré l'attention d'un des veilleurs, car l'un d'eux, la tête levée et semblant humer l'air, se dirige vers le jardin. (...)
En parlant de nez, comme le veilleur est maintenant plus près, il devient manifeste qu'il a les naseaux grands ouverts et semble humer activement l'air autour de lui. Il est à craindre qu'il ne repère aisément le passage despersonnages, si ce n'est déjà fait... D'ailleurs, il raffermit sa prise sur son bâton tout en continuant à s'approcher, un peu moins vite mais visiblement tous ses sens aux aguets. (...)
Tout à coup, l'extra-terrestre s'écrie quelque chose, à l'attention du buisson, ou peut-être du capitaine du Conscience Tranquille qui tente de se dissimuler derrière... Difficile de savoir, car aucun despersonnagesne comprend la langue des K'kree. Le ton en tous cas semblait impérieux. Devant Gnak'kak, Gam et Al ont la surprise de constater que le présentoir sur lequel étaient censés reposer les éléments à remplacer (selon un ordre particulier que Salma Currie leur avait minutieusement expliqué) est vide ! (...)
Gam l'ouvre et y découvre interloquée les pièces défectueuses (ou supposées telles, car leur aspect est apparemment identique à celui de celles que lespersonnagesapportent), qui n'ont pas été placées sur le présentoir mais laissées dans leur mallette de transport. (...)
Gam est d'avis de se montrer au veilleur, puisqu'il les a apparemment repérés ; mais pour éviter d'éventuelles complications, telles qu'un passage par le poste de police, lespersonnagesdécident finalement de s'enfuir à toutes jambes. Hans rejoint en vitesse le point indiqué par Al, et se met à y découper au moyen de son chalumeau laser un orifice par lequel un humain pourra s'extirper sans problème, mais qui ne laissera pas passer un K'kree adulte. (...)
Au centre de l'enclave, le K'kree se met à pousser de grands cris pour alerter ses congénères. Déjà, les trois ou quatre d'entre eux qui étaient réveillés se sont tournés vers lespersonnages, et il ne leur faudra que quelques instants pour accourir jusqu'à eux... Devant l'urgence de la situation, Hans déclenche sa diversion : la bombe incendiaire explose dans son conteneur, ce qui s'accompagne d'un bruit assez violent. (...)
ring'k : une arme d'hast k'kree traditionnelle, sans doute apportée ici dans des buts cérémoniels. Lespersonnageslarguent leurs dernières boules puantes, mais cela n'a pas d'effet sur le K'kree qui se lance sur nos héros. (...)
Sa victime fait un brusque écart en poussant un mugissement mi-rageur, mi-douloureux, dégageant partiellement l'issue. S'y mettant à trois avec élan, lespersonnagesbousculent leur adversaire en le poussant sur son flanc gauche, ce qui a pour effet de finir de dégager la sortie improvisée, dans laquelle ils s'engouffrent l'un après l'autre sans traîner. (...)
Profitant d'une légère et passagère accalmie, Al, qui est le plus trempé de tous suite à sa chute dans une flaque lors de la sortie du dôme, se charge de descendre de l'aéromobile sous la pluie pour planquer tous les objets considérés comme compromettants (à commencer par la mallette) parmi le bric-à-brac du coffre, avant le passage de la ligne d'extraterritorialité. Mais lorsqu'ils l'atteignent, le douanier de faction se contente de contrôler les papiers despersonnagespar la vitre de l'aéromobile et de faire signe de passer sans sortir de sa guérite (ce qu'il aurait pourtant pu faire sans se mouiller, puisque le point de passage est couvert, justement à cause du climat local). (...)
Pendant ce temps, Hans s'occupe de planquer au mieux la mallette contenant les pièces défectueuses (à un endroit de la salle des machines où il est persuadé qu'il faudra du temps et de l'imagination à un éventuel fouineur pour aller la dénicher), et vérifie que tout soit prêt pour un éventuel décollage en urgence du Conscience Tranquille. Lespersonnagespeuvent alors laver leurs vêtements, nettoyer un peu le vaisseau et l'aéromobile, se laver eux-mêmes, et tâcher enfin de prendre quelques heures de sommeil ; car la nuit est déjà bien avancée, et tôt tout à l'heure, il faudra superviser l'embarquement du reste de la cargaison. (...)
Par ailleurs, la présence fort opportune d'une mallette contenant les pièces défectueuses posée juste à côté de Gnak'kak continue à interloquer lespersonnages, qui se demandent si cela ne cache pas une quelconque embrouille ou s'ils ont bien compris ce qu'ils avaient à faire. (...)
Sa coiffure élaborée n'est pas aussi soignée que par le passé, et son maquillage 'laisse à désirer'. En apprenant que l'échange est réussi, elle pousse un soupir de soulagement, et propose que lespersonnageslui apportent la mallette avec les pièces défectueuses comme preuve, à l'entrepôt dans lequel ils avaient été 'mis en conteneurs pour livraison' il y a un peu plus de vingt-quatre heures, où elle leur remettra en échange la somme convenue. (...)
Après une halte sur le seuil pendant laquelle l'eau dégouline de ses vêtements (elle a la même combinaison imperméable ample blanche et fuschia que la dernière fois), y compris l'espèce de capuchon qu'elle portait pour protéger sa coiffure toujours aussi extravagante, ce qui fait accourir vers elle le petit robot qui se met à aspirer les flaques, elle finit par repérer lespersonnages(sans doute aidée en cela par le signe du bras que lui a fait Kyle) et se dirige vers eux. (...)
La somme indiquée est bien de cent mille crédits. Il ne manque que les signatures (la sienne et celle d'un despersonnages) au bas du document. 'Vous êtes bien compliqué...' soupire t-elle. 'Je vous propose quelque chose de plus simple : on va vérifier le contenu de la mallette, on signe le crédoc sur la porte de la consigne, et tout est réglé. (...)
Apparemment satisfaite, elle replace les croissants dans la mallette qu'elle referme délicatement, et se relève en se tournant vers lespersonnagesavec le sourire : 'Bien joué !' déclare t-elle en sortant d'une autre poche le crédoc qu'elle avait montré dans le bar. (...)