Un cours d'économie industrielle
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Avant que d'étudier les modèles propres à la belle cité d'Exil, il n'est pas inintéressant de se replonger dans les principes fondamentaux de l'économie industrielle et d'en ressaisir ainsi toutes les subtilités. Le professeur Orthonase Blanqui Aîné, maître de conférence à l'école des arts et métiers d'Oorens, a accepté de nous communiquer la transcription des cours qu'il donna, l'an passé, à ses classes supérieures. Bien que fortement marqué par le caractère d'un homme qui se veut pragmatique ...Contient : argent (9)(...) Vous comprenez déjà que la richesse se compose de valeurs en échange et non point de valeurs en usage. Cette simple définition vous met à même d'apprécier le rôle que jouent l'or et l'argentdans le commerce de la vie et l'absurdité du système de ceux qui lui attribuent des qualités sans borne. L'or et l'argentn'ont qu'une valeur relative et comme marchandise intermédiaire. En effet, supposons toujours que je possède un sac de blé : si j'ai besoin de bottes et que le cordonnier n'ait pas besoin de blé, nous ne pourrons pas traiter ensemble ; mais si je puis échanger mon sac de blé contre de l'argent, le cordonnier me vendra ses bottes car, à son tour, il pourra, avec la monnaie que je lui aurait donnée, se procurer tout ce dont il aura besoin. Comment se procure-t-on des valeurs en échange ? (...)
Il leur propose de choisir entre l'ignorance et un sac de vingt mille VE à leur majorité, ou une instruction solide et pas d'argent. Admettez que l'un des fils préfère recevoir sa part enargentet l'autre en science. Arrivés à vingt ans, les deux jeunes gens sont lancés dans le monde, l'un avec un capital de 20,000 VE, l'autre avec un capital moral qui représente les études qu'il a faites et qui ont absorbé la part d'argentsemblable à celle de son frère, à laquelle il avait droit. Si, au bout de dix ans, par exemple, vous retrouvez les deux frères : l'un végétera misérablement avec ses mille valeurs de rente, s'il ne les a pas même entamés et perdus ; tandis que l'autre aura fait son chemin dans l'industrie ou le commerce, et qu'il y aura amassé des capitaux doubles, triples, décuples même de ceux qu'il aurait eu de sa légitime. Maintenant, appliquez ce raisonnement à une nation et voyez combien sa puissance devra être considérable ou réduite, suivant qu'elle aura donné à chacun de ses enfants de l'or, comme dans l'empire de Kargarl, ou de l'instruction comme au royaume d'Autrelles. (...)
L'homme, dont le savoir et l'activité font marcher une entreprise, doit être plus rémunéré que celui qui n'a eu d'autre talent que celui d'avancer sonargentet d'autre danger à courir que l'éventualité d'une perte partielle. Dans l'Empire, où cette éventualité est souvent proche de la réalisation, le taux d'intérêt est plus élevé qu'ailleurs ; il n'est pas rare de le voir à 15 p. (...)
Carousse s'attache ainsi à démontrer que sortir les pauvres de leur misère n'est pas une question de répartition de l'argentau sein d'un pays mais d'accroissement du travail de la terre. Or, cet accroissement a une limite, donnée par la superficie des terres cultivables. (...)
Il conteste le bien-fondé des lois sur les pauvres, qui faisaient de l'assistance aux pauvres une obligation. Certes, donner de l'argentaux pauvres soulage temporairement leur misère en la répartissant au sein de la population, puisque toute allocation permet aux pauvres d'‘obtenir une portion du produit du pays plus grande que ci-devant'. (...)