Un cours d'économie industrielle
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Avant que d'étudier les modèles propres à la belle cité d'Exil, il n'est pas inintéressant de se replonger dans les principes fondamentaux de l'économie industrielle et d'en ressaisir ainsi toutes les subtilités. Le professeur Orthonase Blanqui Aîné, maître de conférence à l'école des arts et métiers d'Oorens, a accepté de nous communiquer la transcription des cours qu'il donna, l'an passé, à ses classes supérieures. Bien que fortement marqué par le caractère d'un homme qui se veut pragmatique ...Contient : valeur (13)(...) C'est là, je ne crains pas de l'affirmer, une crainte non seulement exagérée, mais encore dénuée de fondement ; et il est facile de répondre à ceux qui l'ont exprimée que le pays ne s'occupe tant d'intérêts positifs, de richesses enfin, que pour développer ensuite avec plus de sécurité et de persévérance tout ce qui a rapport à l'intelligence, et qu'il ne court après la fortune que parce qu'elle mène à la liberté. » De lavaleur. « Il faut donc que nous définissions ensemble quelques mots. [...] Commençons par le motValeur. Ce mot entraîne avec lui le sens d'une abstraction dont je ne vous parle qu'à mon corps défendant, parce qu'il soulève une foule de questions métaphysiques, bien que tout le monde croit le comprendre. Il y a deux espèces devaleur: lavaleuren usage et lavaleuren échange. La première est celle dont tout le monde jouit ou peut jouir et qui par conséquent n'est jamais échangée ; telle est la lumière du soleil. La seconde, que tout le monde n'a pas et avec laquelle ceux qui la possèdent peuvent s'approvisionner de ce dont ils ont besoin. Avec un sac de blé des neiges, par exemple, je me procure un chapeau, des mouchoirs ou des bottes à volonté. (...)
Cette simple définition vous met à même d'apprécier le rôle que jouent l'or et l'argent dans le commerce de la vie et l'absurdité du système de ceux qui lui attribuent des qualités sans borne. L'or et l'argent n'ont qu'unevaleurrelative et comme marchandise intermédiaire. En effet, supposons toujours que je possède un sac de blé : si j'ai besoin de bottes et que le cordonnier n'ait pas besoin de blé, nous ne pourrons pas traiter ensemble ; mais si je puis échanger mon sac de blé contre de l'argent, le cordonnier me vendra ses bottes car, à son tour, il pourra, avec la monnaie que je lui aurait donnée, se procurer tout ce dont il aura besoin. (...)
Si au contraire, l'ouvrier qui reçoit un salaire de trois valeurs exiléennes par jour n'en dépense que deux, cette épargne de unevaleurpar jour se multipliera ; elle produira bientôt des intérêts et l'ouvrier deviendra capitaliste, c'est-à-dire qu'il pourra à son tour avancer aux simples journaliers des instruments et des outils pour travailler, des aliments ou un salaire qui les représente pendant toute la durée de leur travail et des matières brutes à transformer. (...)
Dans une société bien organisée, au moins sous le rapport économique, les capitaux trouvent presque toujours un placement sûr et productif. Dans le cas contraire, ils se consomment inutilement et sans donner lieu à la création d'une autrevaleur. [...] J'ai dit en commençant cette leçon que les capitaux dérivaient des profits de l'épargne ; après vous avoir tracé le tableau de tout ce que les capitaux bien employés permettaient d'entreprendre, je dois rechercher s'il est toujours possible d'accroître les capitaux, c'est-à-dire de faire des profits et des épargnes. (...)
« La plus importante question qui se rattache au capital, ce qui en forme l'élément le plus précieux, celui sans lequel les autres n'auraient aucunevaleurpuisqu'ils ne seraient pas mis en oeuvre : c'est l'homme et son intelligence qui forment ce que j'ai déjà appelé le capital moral d'une nation. (...)
L'or n'est rien sans la pensée, c'est elle qui est tout. [...] Ainsi, messieurs, le capital s'augmente de lavaleurintrinsèque de l'homme, qui représente les sommes dépensées pour son éthalerion : mécanicien, manoeuvre ou penseur, c'est la même chose. Leurvaleuraugmente ou diminue suivant leurs capacités, leur utilité échangeable. L'éthalerion est un capital fixé dans un homme, comme une semence est confiée à la terre : l'éthalerion et la semence doivent l'une et l'autre rapporter des fruits. (...)
L'étude est le moyen le meilleur et le plus sûr d'augmenter le capital moral d'un pays et d'accroître par lui les richesses. Supposez un père ayant deux fils et un capital de quarante milleValeurExiléennes à leur partager. Il leur propose de choisir entre l'ignorance et un sac de vingt mille VE à leur majorité, ou une instruction solide et pas d'argent. (...)
» Des rentes et des intérêts. « Le premier résultat de l'accroissement des capitaux est d'en diminuer lavaleur, c'est-à-dire la rente que l'on paie pour leur usage et à laquelle on a donné le nom d'intérêt. (...)