Une époque formidable : la politique sous la IIIème
République dans toute sa richesse...Contient : classe (7)(...) Il le fut, mais non sans de longues hésitations, d'interminables querelles, d'âpres combats, des compromis constants, des alliances surprenantes. La république conservatrice et la crise du 16 mai 1877 Après la capitulation, l'essentiel de laclassepolitique songeait à réinstaurer une monarchie. Monarchie de droit divin sur le modèle de la Restauration pour les légitimistes, monarchie constitutionnelle libérale pour les Orléanistes, voire, un IIIème Empire pour les Bonapartistes. (...)
Malgré cela, sa popularité ne cessait de croître, surtout suite au scandale des décorations, qui compromettait le gendre du président Grévy : Boulanger paraissait un modèle de vertu au sein d'uneclassepolitique corrompue. Une coalition hétéroclite se forma autour de Boulanger : de la droite à l'extrême-gauche, tout ce que l'opinion comptait d'hostiles au régime se joignirent à son programme - « dissolution, constituante, révision ». (...)
Mais progressivement, grâce aux efforts de quelques hommes politiques (Scheurer-Kestner, Clémenceau, Blum) et hommes de lettres (Zola, Proust, Anatole France) les radicaux et une partie du centre rejoignent le camp des dreyfusards, ainsi que l'extrême-gauche qui, à l'origine, n'y voyait qu'une querelle de bourgeois ne concernant pas laclasseouvrière. Au lendemain des élections de 1902, on constate combien l'Affaire a bouleversé le paysage politique français : la « défense républicaine » est plébiscitée (366 sièges dont 219 pour les radicaux et radicaux-socialistes, contre 22 à la droite). (...)
D'autres chantiers sont plus laborieux : la loi sur les retraites n'aboutit qu'en 1907 et celle sur l'impôt sur le revenu en 1917, toutes les deux après plus de vingt ans de débats. Pour se faire entendre, laclasseouvrière n'a qu'une arme : la grève. Or un gouvernement, fût-il radical, a aussi besoin de rassurer les milieux d'affaires en assurant l'ordre et en protégeant l'outil de travail. (...)
Une première lézarde dans le Bloc des gauches survient en 1906, quand les craintes d'une guerre contre l'Allemagne resurgissent : l'antimilitarisme ouvrier devient alors une arme politique quand, en avril, Gustave Hervé déclare « notre patrie, c'est notreclasse», et que plusieurs personnalités d'extrême-gauche annoncent que les ouvriers ne prendront pas les armes pour défendre les intérêts de la bourgeoisie. (...)
Le divorce entre la gauche radicale et l'extrême-gauche est à chercher dans la liquidation de la question cléricale. « L'alliance des diverses couches de la bourgeoisie avec les forces politiques qui représentent laclasseouvrière ne survit pas au recul des congrégations et à la Séparation » (Madeleine Rebérioux). Le conflit de classes reprend bien vite le dessus et laclasseouvrière dut bien se faire à l'idée que, la question cléricale liquidée, les radicaux ne souhaitaient aucunement remettre en question l'ordre social du pays. (...)Ce régime, nul n'aurait parié à la chute du Second Empire qu'il serait le plus long depuis la Révolution. Il le fut, mais non sans de longues hésitations, d'interminables querelles, d'âpres combats, des compromis constants, des alliances surprenantes. La république conservatrice et la crise du 16 mai 1877 Après la capitulation, l'essentiel de la classe politique songeait à réinstaurer une monarchie. Monarchie de droit divin sur le modèle de la Restauration pour les légitimistes, monarchie constitutionnelle ...