La voleuse d'enfants
sur CDS Editions au format (942 Ko)
Contient : forêt (5)(...) Je n'ai jamais été sujet à la mélancolie, mais dans cette atmosphère d'attente et de silence, le village que l'on pouvait voir du haut du donjon prenait une allure de ville fantôme un peu glauque, et quand, parfois, il était noyé dans le brouillard on avait l'impression qu'il avait disparu définitivement de la surface de la terre. Ma solitude forcée parmi ces trois femmes, mes longues promenades enforêtà la recherche de bois pour l'hiver, ne m'aidaient pas à voir les choses plus gaiment. Les oiseaux partaient, les mammifères préparaient leur hibernation, les arbres mêmes se dévêtaient de leurs couleurs et le ciel de sa lumière. (...)
Je n'ai jamais été sujet à la mélancolie, mais dans cette atmosphère d'attente et de silence, le village que l'on pouvait voir du haut du donjon prenait une allure de ville fantôme un peu glauque, et quand, parfois, il était noyé dans le brouillard on avait l'impression qu'il avait disparu définitivement de la surface de la terre. Ma solitude forcée parmi ces trois femmes, mes longues promenades enforêtà la recherche de bois pour l'hiver, ne m'aidaient pas à voir les choses plus gaiment. Les oiseaux partaient, les mammifères préparaient leur hibernation, les arbres mêmes se dévêtaient de leurs couleurs et le ciel de sa lumière. (...)
Je m'apprêtais d'abord à courir vers le manoir mais je me rappelais avoir entendu parler de passages, dans les vieux châteaux, qui servaient à fuir l'ennemi en cas de siège et permettaient de s'échapper par laforêt. Je commençais alors seulement de tenter de repérer les traces de pas. Je retrouvai les miennes assez facilement, mais pas celles de la dame en noir, ce qui me fit, bien malgré moi, trembler de terreur. (...)
Je m'apprêtais d'abord à courir vers le manoir mais je me rappelais avoir entendu parler de passages, dans les vieux châteaux, qui servaient à fuir l'ennemi en cas de siège et permettaient de s'échapper par laforêt. Je commençais alors seulement de tenter de repérer les traces de pas. Je retrouvai les miennes assez facilement, mais pas celles de la dame en noir, ce qui me fit, bien malgré moi, trembler de terreur. (...)
Je récupérai le bébé et le mis au chaud dans ma veste pour le protéger du froid. Pendant ce temps-là, la dame avait filé loin dans laforêtmais je pus suivre les traces de sang, l'enfant toujours pleurant contre mon torse qui le réchauffait. (...)J'ai assisté, dans ma vie, en tant que domestique, à des centaines d'histoires méritant d'être narrées. Certaines drôles, d'autres tragiques - mais aucune n'est plus extraordinaire que celle que je m'apprête à raconter ici. Croira-t-on mon récit ? Il est si peu commun que le lecteur pourrait mettre en doute ma bonne foi. Et pourtant, il ne révèle que la stricte vérité. Mais jugez-en par vous-même, je ne saurai retarder plus longtemps le début de ma narration. C'était il y a vingt ans, j ...