La Fae et le Rat
sur Vox Ludi au format (25.7 Mo)
Contient : forêt (10)La Fae et le Rat Laforêtétalait ses nuances automnales à perte de vue, et le déclin du soleil faisait miroiter les feuilles mortes comme autant de joyaux. (...)
A une époque moins troublée, il aurait pu être poète, ou simplement forestier, pour apprécier quotidiennement les attraits de laforêt, mais la guerre dans le nord, puis la famine couvant dans son village, l'avaient jeté sur les routes, comme tant d'autres avant lui. (...)
Anton chercha son arbalète du bout des doigts, espérant que ça l'aiderait à paraître concerné par les soupçons incessants de son collègue. - Dans les fourrés, comme les autres fois. Ca sent pas bon mon gars, tu peux me croire. - Laforêtest le foyer de pas mal d'animaux tu sais, et certains peuvent même se retrouver en lisière... - N'empêche que le carrosse a bel et bien été visité la nuit dernière, pendant qu'on dormait dans cette auberge minable. (...)
Contre toute attente, Rogur ne protesta pas quand Anton prépara un feu de camp, mais il renifla bruyamment quand la dame s'excusa pour aller manger à l'abri du froid dans le carrosse. Laforêtsemblait paisible ce soir. Pas trop de vent, et la pluie avait cessé. Son repas avalé, Rogur se leva derechef et sortit sa hache de son étui. (...)
Ils mangèrent en silence sans quitter des yeux les volutes de fumée qui s'échappaient de la cheminée, proche et inaccessible à la fois. La fumée semblait se mêler aux nappes de brume qui s'élevaient de laforêtalentour. Anton pensa que c'était beau, puis il s'endormit. **** Une claque au visage le tira de sa torpeur. (...)
Si des brigands s'étaient installés dans la ferme après avoir liquidé ses habitants, ils auraient au moins jeté les corps dans laforêt. - Juste. Donc on en revient à ce que je dis depuis le début. Cette fille n'est pas claire, on nous attendait ici pour nous tendre un piège. (...)
- J'ai donné ma parole, ça s'arrête là Anton. Mais bonne barbe, je le regrette. C'est surement du suicide de suivre ces types dans laforêten pleine nuit. A condition bien sûr qu'on retrouve des traces. - J'en ai trouvé messires, intervint dame Myrhafae. (...)
Elle avait ôté son encombrante cape et ne portait plus qu'une robe légère faite de dizaines de morceaux de tissus colorés, cousus ensemble sans logique apparente. - Elle dit vrai, fit Anton, les traces s'enfoncent dans laforêt. Je pense qu'ils étaient au moins trois, plus sûrement cinq ou sept. **** La piste serpentait à travers laforêt. Anton la suivait sans peine à la lueur de sa lanterne, la boue de l'automne qu'ils avaient maudite les jours passés lui étant d'une grande aide. (...)
- Je vous en supplie, laissez-moi vous expliquer. - C'est tout expliqué, gronda Rogur. La jeune femme recula d'un pas vers laforêt. Anton remarqua qu'il pouvait voir les arbres à travers elle. Elle avait entièrement disparu avant que Rogur porte un premier coup de hache. (...)La forêt étalait ses nuances automnales à perte de vue, et le déclin du soleil faisait miroiter les feuilles mortes comme autant de joyaux. Anton Maren oubliait de temps à autre que cette féérie chatoyante renfermait tant de dangers. Il s'abîmait alors dans des rêveries que peu d'hommes d'armes impériaux auraient comprises. Tant de teintes et ce parfum entêtant d'humus accentué par la bruine du soir faisaient de l'automne sa saison favorite. C'était en automne que les meilleures choses ...