Constantinople
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Contient : guerre (10)(...) Ce fut peut-être pis encore sous le règne de Phocas (602-610), durant lequel la lutte des Bleus et des Verts, étendue à tout l'Empire (car les dèmes avaient des ramifications dans toutes les grandes villes de province), dégénéra en uneguerrecivile qui laissa l'Etat sans défense contre l'invasion perse. Une réaction s'ensuivit: si les dèmes avaient l'utilité d'être le seul contact du souverain avec le peuple - à la faveur des grands rassemblements de foule dans l'Hippodrome - le climat d'anarchie qu'ils entretenaient n'était plus compatible avec la sécurité extérieure. (...)
Dans le même temps, Maurice sauvait ce qui restait des possessions occidentales de Byzance en organisant les exarchats de Ravenne et d'Afrique. Puis il se retourna contre les Avars; mais ses troupes, lassées d'uneguerreinterminable, se révoltèrent (602) et proclamèrent empereur un centurion, Phocas. Les troubles qui suivirent ce pronunciamento , et auxquels Phocas ne sut répondre que par un régime de terreur, favorisèrent l'invasion des Perses par la Cappadoce, des Slaves et des Avars par le Danube. (...)
Sous Théophile souverain artiste, fastueux et cruel qu'attirait d'ailleurs la culture arabe, les califes abbassides reprirent même laguerreen Asie Mineure, occupèrent Ancyre et Amorion. Il était temps de rétablir la paix intérieure et d'en finir avec l'iconoclasme. (...)
Il y a là une menace très grave pour le recrutement de l'armée, fondé sur le système des biens militaires. Pour maintenir des effectifs suffisants, Byzance est contrainte de demander à laguerrel'acquisition de nouveaux territoires. On peut diviser l'époque macédonienne en trois grandes phases. (...)
Quand son mari mourut, après quatre ans de règne, Théophano, pour ne pas être écartée du pouvoir, épousa le meilleur général de son temps, le vieux Nicéphore Phocas, qui venait d'être proclamé empereur par ses propres troupes. Le règne de ce pieux et rude homme deguerre, dont la personnalité annonce celle de Basile II, son pupille, fut très brillant sur le plan militaire, comme on pouvait s'y attendre. (...)
Celui-ci accédait au pouvoir dans le moment même où le prince russe Svjatoslav, qui venait de détruire les royaumes des Khazars et des Bulgares, dressait contre Byzance les forces de son jeune et immense empire. Tzimiskès, aussi brillant homme deguerreque Phocas, régla son compte à Svjatoslav en quatre mois et annexa la Bulgarie (971). Puis il se tourna contre les Fatimides d'Egypte qui menaçaient la Syrie et les refoula jusqu'à Césarée en annexant la Phénicie. (...)
Jean Cantacuzène : Andronic II, qui avait recueilli le lourd héritage de Michel VIII, passa tout son long règne à se débattre contre ces difficultés. Il ne put ni s'opposer aux progrès du roi serbe Miloutine en Macédoine, ni intervenir dans laguerreentre Venise et Gênes qui finirent par s'entendre aux dépens de Byzance, ni se défendre du fléau catalan; du moins affermit-il l'autorité impériale en Morée et récupéra-t-il quelques territoires en Epire et en Thessalie. La fin de son règne fut troublée par uneguerrecivile que provoqua l'ambition de son petit-fils Andronic, et où il finit par perdre sa couronne. (...)
Andronic III devait sa victoire à Jean Cantacuzène, grand homme d'Etat qui accomplit une excellente réforme judiciaire et réussit à faire rentrer l'Epire et la Thessalie dans le sein de l'Empire. Mais à la mort d'Andronic éclata uneguerrecivile entre les partisans du tout-puissant ministre et ceux de l'impératrice Anne de Savoie, qui se disputaient la régence (1341-1346). (...)
S'ils laissent à celle-ci la possibilité de redevenir un Etat puissant, ils savent qu'ils ont tout à craindre de l'explosion des haines accumulées contre eux depuis deux siècles, dans tout l'Orient. C'est un peu la situation des Athéniens à l'égard de leur empire maritime pendant laguerrede Péloponnèse. C'est précisément cette haine inexpiable à l'égard de l'Occident qui fera échouer aussi les projets d'union du côté grec. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...